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Commentaires GHI - Page 44

  • Ah, les ineffables "associations"!

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 06.12.23

     

    Je suis profondément républicain. Je reconnais l’Etat, pas les « associations ». Je reconnais les structures dures, légitimées par le peuple souverain : la loi, les institutions, la démocratie directe, la Constitution. Je reconnais les gouvernements, les parlements, le pouvoir judiciaire. Je reconnais l’armée, la police, les enseignants, le personnel hospitalier. Mais désolé, tout ce tissu inextricable « d’associations », dont 90% de gauche, qui foisonnent à Genève, n’ont à mes yeux aucune légitimité. Elles peuvent bien sûr exister, si elles le souhaitent, mais je n’ai jamais compris la politique délirante de subventions, tous azimuts, que leur octroient les pouvoirs publics. Le Canton, et, d’une façon hallucinante, la Ville.

     

    A Genève, il y a autant « d’associations » que de citoyens. Dans le social, dans la culture, dans le sport, dans la protection de l’environnement, tu crées ton « assoc. » (dire le mot jusqu’au bout semble les fatiguer), tu lui flanques une structure hautement elliptique, et, premier geste, tu te tournes vers les pouvoirs publics pour décrocher une subvention. En clair, pour te financer, tu sollicites les deniers des contribuables. Ceux du Canton. Ceux de la Ville. En plus clair encore, tu tires ton argent de la poche des 64% de Genevois qui paient des impôts (eh oui, les autres sont exonérés). Donc, tu te fais financer par les classes moyennes : ceux qui bossent, ne réussissent pas à mettre un sou de côté, n’en peuvent plus de payer. Sans jamais toucher, quant à eux, le moindre centime d’aide.

     

    Les ineffables « associations » vivent donc de l’apport de ceux qui, déjà, sont tondus jusqu’à l’os par la fiscalité, les primes d’assurance-maladie, les loyers, le coût de la vie. C’est cela, il fallait quand même le dire une fois pour toutes, ce transfert pur et simple de l’argent des contribuables, qu’on appelle pudiquement « subventions ». Or, ces fonds, qui les affecte aux « associations » ? Pas les citoyens ! Non, ce sont les élus. Au Parlement cantonal. Et, dans la déraison multipliée, au Conseil municipal de la Ville. Pourquoi tant de générosité ? Mais pour être réélus, pardi ! Se faire une clientèle électorale. Distribuer de l’argent qui n’est pas le sien, mais celui des braves Genevois qui bossent. Dans une quantité de domaines, les élus bichonnent ainsi leurs liens avec les heureux bénéficiaires de leurs « subventions ». Lors de l’examen du budget, en fin d’année, il faut les voir, les solliciteurs, faire le siège du Municipal, en quête de l’enveloppe providentielle.

     

    Ce système, depuis toujours, je le récuse. Il n’est pas républicain. Il est opaque. Il éternise des liens. Il répète liturgiquement des gestes, des habitudes. Il est le fruit de petits arrangements. Il entretient la gloire paternaliste du Prince. Il restitue le mécène, d’Ancien Régime, si ce n’est le satrape de l’Orient antique. En lieu et place, je réclame la transparence, l’équité, la République.

     

    Pascal Décaillet

  • Au diable, les moralistes !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 29.11.23

     

    Ils ont une guerre de retard. Les opposants à l’initiative qui veut réduire à 200 francs la redevance radio-TV, toute cette flasque armada de ceux qui ne veulent surtout rien changer au système, se trompent déjà de stratégie. Ils nous refont le coup des leçons de morale. Des « fake news ». Du service public. Ils nous sortent, sans même le dépoussiérer, tout l’attirail argumentaire de la votation « No Billag ».

     

    Ils ont tort. Car cette fois, ils vont perdre. Le peuple suisse n’en peut plus de l’arrogance de la SSR. Il ne veut tout simplement plus entendre ce discours, complètement éculé : « Nous sommes le ciment de la nation, nous sommes indispensables, sans nous pas de liberté des idées ».

     

    Pour qui se prennent-ils ? Ce qui compte, dans notre magnifique démocratie suisse, ça n’est pas la survie de la SSR. Ni celle des médias. Non, ce qui compte, c’est la libre expression de toutes les idées, je dis bien toutes, celles de gauche, celles de droite, celles qui défrisent, celles qui heurtent la lourdeur des conventions.

     

    Cette libre circulation, en quoi passe-t-elle par la seule SSR ? Ni même, pas les seuls médias ? Ni même, par le truchement des journalistes ? Nous sommes citoyennes et citoyens, adultes, vaccinés : à nous de choisir les canaux qui nous conviennent. Au diable, les conformismes ! Au diable, les leçons de morale des installés !

     

    Pascal Décaillet

  • L'absolu scandale du Pont d'Arve

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 29.11.23 - Rédigé plusieurs jours avant la décision de réouverture (annoncée hier), mais sur le fond rien ne change : les retards colossaux pris par la Ville doivent faire l'objet d'un audit. Et en matière de mobilité, le Canton doit prendre le pouvoir.

     

    A Genève, on ne roule plus. On macère sa colère, dans les bouchons. Ce fut notre lot sous Mme Künzler, nettement moins sous M. Barthassat, plus que jamais sous M. Dal Busco. Et là, sous M. Maudet, ça recommence ! Certes pas à cause du ministre cantonal, qui pourrait réserver de bonnes surprises. Mais à cause de la Ville ! Ces embarras d’automne, monstrueux, dignes de ceux de Boileau, se résument en un mot : le Pont d’Arve. Il appartiendra, un jour, aux historiens, archives en mains, de décortiquer l’affaire, déterminer comment on a pu, en haut lieu, laisser pourrir à ce point un chantier qu’il fallait, au contraire, accélérer par tous les moyens. On dégagera la part de l’idéologie, celle des Verts, des apôtres de la « mobilité douce » et du « transfert modal », tout ce petit monde puissamment désavoué par le peuple aux dernières élections, mais qui continue de s’enfermer dans sa liturgie, répétant à l’envi les mêmes mots, comme des incantations.

     

    Le boulevard du Pont d’Arve se trouve être un axe de pénétration capital dans le centre-ville de Genève, dans le prolongement de la rue des Acacias. Mais aussi, un axe de transfert majeur de la rive gauche à la rive droite, puisqu’il amène au Pont du Mont-Blanc, via Rive. C’est ainsi. C’est le fruit de l’urbanisme genevois, depuis les décennies ayant suivi la chute des fortifications, sous James-Fazy. Toucher au Pont d’Arve, dans le maillage actuel de Genève, c’est bloquer la ville. On nous dit qu’il y fallait à tout prix des travaux, nous l’entendons. On nous annonce des complications, là encore nous voulons le concevoir. Et puis, on se tait, on laisse pourrir, on retarde la fin des travaux, là commence le scandale. En génie civil, quel que soit le maître d’œuvre, public ou privé, la règle no 1 est le respect des délais. En l’espèce, on la bafoue. On place des dizaines de milliers d’automobilistes quotidiens devant le fait accompli. D’un mot, on se fout du monde.

     

    Dans les deux week-ends qui nous attendent, 3 et 10 décembre, la Ville de Genève accueillera les réjouissances de l’Escalade : la Course, puis le Cortège. Déjà en temps normal, ce sont des périodes d’enfer pour les automobilistes, en pleine époque de courses de Noël. Mais là, avec le Pont d’Arve, la coupe va déborder. Alors, je vous le dis : la plaisanterie a assez duré. Le Pont d’Arve est au moins d’importance cantonale, voire transfrontalière. Le Canton doit intervenir. On ne peut laisser plus longtemps ce chantier aux mains des idéologues de la Ville. On connaît leur couleur politique, leur Croisade contre tout ce qui ressemble à une voiture, leur religion extatique du vélo. Ces gens-là appliquent implacablement la réalisation d’un dessein : éradiquer tout véhicule à moteur privé du centre-ville. Le Canton doit prendre le pouvoir. Mettre au pas les gourous municipaux. Et dans seize mois, au printemps 2025, le peuple souverain de Genève doit les renvoyer dans leurs sectes.

     

    Pascal Décaillet