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Commentaires GHI - Page 170

  • Le destin de Genève, c'est la République !

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    Commentaire publié dans GHI - 11.04.18

     

    Cette fois, nous arrivons au bout : ce dimanche 15 avril, après des mois de campagne, ce sera enfin l’heure de vérité pour les candidats au Grand Conseil, et le premier tour de l’élection au Conseil d’Etat (second tour le 6 mai). Comme vous le savez, je me suis impliqué à fond dans ces élections, en me frottant à un très grand nombre de candidats. Cette expérience m’a enrichi, et m’amène à rendre hommage à toute fibre militante, d’où qu’elle vienne. Car notre trésor commun, à Genève, ça n’est pas la gauche, ni la droite, ni un quelconque parti. Non. Notre bien le plus précieux, c’est la République. Prenez ce mot, je vous prie, au sens premier : celui de chose commune. Oui, je crois à la nécessité, au cœur du tumulte de nos vies, d’un espace commun, celui où tous, riches ou pauvres, bien portants ou malades, seuls ou entourés, se sentiraient chez eux. C’est ainsi, depuis l’enfance, que je vois la République, comme une mère souriante, qui nous invite et nous accueille.

     

    Pour se représenter la République, il n’est pas nécessaire d’aller jusqu’aux monuments de la Guerre de 14, ces « Lieux de mémoire » dont parle si remarquablement l’historien Pierre Nora, marmoréens, granitiques, en hommage aux morts. Plus simplement, la République, c’est une bibliothèque municipale, ou cantonale. Que vous ayez ou non les moyens de vous acheter des livres, voilà un espace qui vous les met, par milliers, à disposition. La République, c’est le sourire d’une infirmière, dans un hôpital cantonal, lors d’une veille de nuit. C’est l’amabilité d’un agent de police, qui vous signale de mettre votre ceinture, sans immédiatement vous amender. C’est ce professeur de français, ou d’allemand, ou de maths, qui vous initie si bien à sa matière qu’il crée chez vous une vocation. Car la République, c’est la transmission, la mémoire, la fidélité à des valeurs. La République habite le temps, elle s’inscrit dans la durée, propose des modèles, rappelle le souvenir de ceux qui l’ont servie. En cela, elle est l’exacte antithèse de la table rase dont se prévalait Mai 68.

     

    Surtout, la République, ce sont des hommes et des femmes. Sans incarnation, par eux, dans la temporalité du présent, elle ne serait qu’un lointain concept. Les profs, oui. Le personnel hospitalier. Les employés de voirie. Les policiers. Les pompiers. Sans ses serviteurs, l’Etat ne serait rien. Sans hommage à leur action, nulle politique durable ne peut se fonder. Pour ma part, c’est la préservation, et surtout l’amélioration de ce lien entre les humains que je souhaite pour Genève, dans la législature qui va s’ouvrir (2018-2023). C’est autrement plus important, à mes yeux, que de savoir combien le PLR va gagner de sièges, ou (par hypothèse) combien le MCG va en perdre. Ce que l’avenir d’une communauté humaine exige, c’est le souci de l’espace commun, et la volonté inébranlable de le faire passer avant les intérêts privés ou corporatistes. A partir de là, votez comme vous voulez. Vive Genève !

     

    Pascal Décaillet

     

  • Amitiés aux Hongrois de Genève !

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    Commentaire publié dans GHI - 11.04.18

     

    Les Hongrois ont voté, dimanche 8 avril, pour leurs élections législatives. Au parti du Premier ministre Viktor Orban, ils ont très largement accordé leur confiance. L’homme fort de Budapest part donc pour un troisième mandat.

     

    Orban gagne les élections, et immédiatement, chez nos éditorialistes de Suisse romande, que se passe-t-il ? On essaye d’abord de minimiser l’ampleur de la victoire, dans la soirée de dimanche. La nuit passée, les chiffres étant là, on nous dit que les Hongrois ont mal voté, qu’ils n’étaient pas informés des vrais enjeux, que ce scrutin éloigne encore un peu plus leur pays de l’Union européenne.

     

    Bref, on traite les citoyennes et citoyens de Hongrie, qui sont pourtant adultes et vaccinés, vivent sur place, et connaissent autrement mieux que nous les problèmes de leur pays, comme de parfaits demeurés. Des êtres qui n’auraient rien compris aux intérêts supérieurs de leur propre nation.

     

    Quelle arrogance ! Quelle morgue ! Quel mépris ! Qui sommes-nous, pour oser venir faire la leçon au corps électoral souverain d’une nation libre d’Europe ? Quelle connaissance aurions-nous de leurs problèmes, qui seraient meilleure que celle des Hongrois eux-mêmes ? A cette méthode, détestable, j’en propose une autre : j’adresse ici mon amical, mon fraternel salut à tous les Hongrois de Genève, auxquels nous lient 62 ans d’une amitié indéfectible. Je leur dis que leur pays est souverain. Et que, dans tous les cas, nous respectons ses choix.

     

    Pascal Décaillet

     

  • La fermentation des esprits

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    Commentaire publié dans GHI - 04.04.18

     

    Une campagne électorale, c’est un univers qui rappelle le monde de la fermentation. Celle d’un vin, par exemple. Il y a comme un moment où les choses ne sont plus ce qu’elles sont, se mettent à décoller vers un ailleurs. Une forme de métamorphose.

     

    Une campagne électorale a quelque chose d’un Carnaval. On sort, on se presse dans la rue, on passe son temps dehors, jamais chez soi. Au milieu de la foule, on s’oublie soi-même. On tutoie, on fraternise, on rit beaucoup, on boit des verres.

     

    Dit comme ça, c’est plutôt sympa. Mais sachons nous méfier des illusions. Les meutes qui se mélangent, en quémandant des voix, seront les premières à se reconstituer, le jour venu, pour s’affronter. On se redira « vous », on s’écharpera. Les uns contre les autres, on se remettra à ourdir.

     

    Journaliste, j’aime le temps de la campagne. Mais déjà, je vois les temps futurs, où les masques tomberont. Ceux qui, du peuple, auront reçu une parcelle de pouvoir, commenceront à croire en leur puissance. Ceux qui vous cajolaient se mettront à vous ignorer. Ceux qui nous avaient promis monts et merveilles sombreront dans l’amnésie.

     

    A quelques jours du scrutin, je veux ici convoquer la mémoire d’un homme. Il s’appelait Pierre Mendès France (1907-1982), il n’est resté au pouvoir que sept mois, en 1954-55. Il a dit ce qu’il ferait. Et il a fait ce qu’il a dit. Autour de cette parole, si précieuse, s’articule la seule chose qui vaille : la confiance.

     

    Pascal Décaillet