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  • Couture, cuisine : pour tous !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 22.06.22

     

    Au moment où les écoles se terminent pour la pause estivale, mes vœux de bonnes vacances à tous ! Mais aussi, une réflexion. L’école de base doit être plus simple. Elle doit se concentrer sur l’essentiel.

     

    Lire, écrire, s’exprimer clairement en public, compter. Connaître l’Histoire et la géographie. Avoir une idée générale des problèmes de ce monde. Savoir tenir une comptabilité élémentaire. Connaître les assurances sociales. Être capable d’établir et de déchiffrer une fiche de paye, en sachant exactement à quoi telle retenue correspond. Savoir recoudre un bouton. Cuire des pâtes. Connaître quelques recettes culinaires élémentaires. Savoir ouvrir un capot, connaître le moteur, identifier une panne. Changer le pneu d’un vélo. Maîtriser les premiers secours. Pour prendre quelques exemples.

     

    J’ai mentionné la cuisine, la couture. Pour tous, évidemment. Tout comme la mécanique, les rudiments d’informatique, la lecture critique de la fiche de salaire. Le changement d’un fusible. Le fonctionnement d’une prise électrique. L’usage d’une perceuse. Le repassage. Le choix des programmes dans une machine à laver. Quelques notions de plomberie. La peinture à la dispersion. Planter des légumes, les soigner. Savoir se servir d’une perceuse.

     

    Le reste ? Ma foi, si vous voulez lire Homère ou Hölderlin dans le texte, ça n’est certainement pas moi qui vous contredirai. Mais je crois que nous devons tous apprendre à vive plus simplement. Plus sobrement. Plus en phase avec l’élémentaire beauté du monde. Donc, avec l’essentiel.

     

    Pascal Décaillet

  • Priorité absolue à nos rentiers AVS!

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 22.06.22

     

    Va-t-il falloir dans notre pays, l’un des plus prospères du monde, que les retraités descendent massivement dans les rues pour exiger des conditions de vie décentes ? Des gens qui ont travaillé toute leur vie. Ils ont fait la richesse de la Suisse, ce pays respecté sur la planète pour sa fiabilité, son exactitude, la qualité de ses finitions. Ils ont trimé dur. Ceux qui avaient fait un apprentissage, et commencé la vie active à 20 ans, ont cotisé à l’AVS pendant 45 ans. Quant au deuxième pilier, obligatoire seulement depuis 1985, tous n’en bénéficient pas, ou pas complètement. Bref, dans notre riche pays, les rentes sont maigres, des dizaines de milliers de retraités tirent la langue, attendent la fin du mois, c’est cela la réalité.

     

    Avec l’inflation qui gagne le pays, la hausse des taux par la Banque Nationale Suisse, le pouvoir d’achat qui n’en peut plus de fondre, un devoir de solidarité nationale s’impose, en faveur de nos aînés. C’est, pour le pays, une tâche prioritaire : d’abord les nôtres, d’abord ceux qui ont passé leur vie ici, ont fait la prospérité du pays. D’abord, oui ! Loin devant tout le reste ! D’abord les nôtres, ensuite l’altérité ! Citoyen de ce pays, je ne supporte pas d’entendre parler des milliards pour l’étranger, du « milliard de cohésion » de la Suisse à l’Union européenne, des subventions astronomiques versées à des « associations », tant que nos personnes âgées n’en peuvent plus de guetter la fin du mois. Si la démocratie « représentative » (par rapport à laquelle vous connaissez mes réticences) n’est pas foutue de trouver une solution à la précarité de nos aînés, alors c’est la démocratie directe qui doit se mettre en marche. En créant un électrochoc dans les consciences nationales.

     

    La goutte d’eau qui fait déborder le vase ? Comme le relève le Matin dimanche du 19 juin, les retraités suisses pourraient perdre 1000 francs par an, au 1er janvier 2023. Le mécanisme est simple : les rentes seront certes indexées, mais absolument pas suffisamment pour compenser l’inflation. En termes de pouvoir d’achat, l’effet est dévastateur. Il va, comme toujours, toucher de plein fouet les plus précaires de nos compatriotes, ceux dont les bobos urbains, avec leurs puissantes préoccupations « sociétales », ne se préoccupent jamais. Ces rentiers défavorisés sont pourtant la sève de notre nation, l’Histoire de notre pays, la fierté de sa réussite éclatante pendant les années d’après-guerre. Elever leurs rentes, garantir leur pouvoir d’achat, ne relève en rien de l’aumône : c’est un impératif vital de notre cohésion sociale. Comme le fut, en 1947 et 1948, l’immense débat national ayant abouti à la création de l’AVS. Ce jour-là, au milieu d’une Europe en ruines, alors que le rationnement et le charbon figuraient au rang des préoccupations principales, la Suisse, comme trois ans plus tôt la France avec la Sécurité sociale (de Gaulle, à la Libération), comme la Grande-Bretagne des travaillistes, comme l’Allemagne bismarckienne un demi-siècle plus tôt, donnait une réponse à la précarité. Une réponse à hauteur de la dignité humaine. A hauteur de l’Histoire.

     

    Pascal Décaillet

  • La réalité fermentée des racines de la France

     
    Sur le vif - Mardi 21.06.22 - 14.49h
     
     
    Dimanche, le peuple de France a écrit une page de l'Histoire politique de ce pays, depuis la guerre, c'était le thème de mon billet d'hier. Il a livré la photographie précise des rapports de forces et des volontés politiques. Le résultat est celui qu'on sait. Il déçoit qui ? Je vais vous le dire.
     
    Il ne déçoit en tout cas pas le peuple, qui est l'auteur de ce message, et qui ne l'a pas émis au hasard. Non. Il déçoit M. Macron, qui aurait voulu une nouvelle majorité de godillots. Il déçoit Mme Borne, qui perçoit ses limites éponymes. Il déçoit M. Mélenchon, qui se voyait déjà signer, de Matignon, des lettres de cachet pour la place de Grève. Il déçoit les états-majors des partis. Il déçoit les pies bavardes des chaînes privées, qui n'en peuvent plus, depuis dimanche soir, de parler de Macron, Macron, et encore Macron.
     
    Hors-sujet ! La présidentielle, c'était il y a deux mois. Macron est élu pour cinq ans, c'est en ordre. S'il veut régner nu, c'est son problème. S'il veut partir, c'est son problème. Son destin n'a plus d'intérêt. Car dimanche, il s'agissait de quoi ? D'un autre pouvoir, totalement séparé de l'exécutif (Jeu de Paume, 20 juin 1789), qui s'appelle le Parlement. 577 élections, dans 577 circonscriptions. La réalité fermentée des racines de la France. Les élus du peuple, dans toute sa pluralité, sa diversité, ses contradictions, ses lignes de tension. Pour cinq ans (toute dissolution serait un Brumaire dévastateur pour ce qui reste de pouvoir en place), ce sera cette Assemblée-là. Avec elle, il faudra travailler. Elle sera souveraine, pour faire les lois.
     
    Le sujet n'est donc pas de savoir ce que va faire Macron. Ni quel remaniement doit s'opérer. Ni quelles alliances de circonstances. Non, non et non. Le sujet, c'est prendre acte de cette Assemblée-là. Orienter la politique française sur ce qui sera faisable, ce qui ne le sera pas. Un Parlement n'est pas là pour être l'outil du gouvernement, mais sa Chambre de contrôle. Et de censure. Ces choses-là, très courantes jusqu'en 1958, ont été mises en veilleuse depuis 64 ans. D'abord, pour faciliter la tâche à un homme de l'Histoire, revenu certes aux affaires dans l'extrême limite de la légalité, mais qui devait régler la question algérienne. Puis, au fil des ans, comme instruments de facilité pour la médiocrité. Lorsque César laisse la place à Romulus Augustule, lorsque Rome n'est plus dans Rome, il faut revenir aux grandes valeurs. République. Séparation draconienne des pouvoirs. Contrôle de l'exécutif par le législatif. Mise en congé des médiocres.
     
    Comme je l'ai écrit hier, le peuple de France a dessiné, dans le génie de son inconscient collectif, 577 fois réinventé, le visage d'une Assemblée qui ne doit rien au hasard, et doit être respecté. Les partisans de M. Macron y sont encore nombreux. La gauche radicale l'emporte historiquement sur les gentils sociaux-démocrates. Les Verts y sont aux fraises, c'est la saison. La droite nationale y fait la percée historique qu'elle méritait depuis longtemps, si le mode de scrutin ne la mettait aussi scandaleusement à l'écart.
     
    C'est cela, tout cela, rien que cela. Il faut cesser de se demander "ce que va faire M. Macron", ça n'a aucun intérêt. Il faut prendre acte de la photographie. Et s'intéresser enfin au peuple français. Dimanche, il a pris date. Il a dit : "J'existe". C'est lui, le héros de l'Histoire. Et non le Prince errant dans son Palais des Glaces.
     
     
    Pascal Décaillet