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  • Macron, le pacifique qui aimait les barrages

     
    Sur le vif - Mardi 14.06.22 - 16.30h
     
     
    A force de "faire barrage aux extrêmes", la Macronie pérennise en France l'étrangeté physique d'un centre mou, introuvable, sans repères. Un Marais.
     
    Faire barrage à l'extrême droite, ça veut dire quoi ? Considérer, pendant cinq ans, comme des citoyens de deuxième zone les 42% d'électeurs de Marine Le Pen, au second tour ?
     
    Faire barrage à l'extrême gauche, ça veut dire quoi ? Prendre de haut les millions d'électeurs de Mélenchon ? La fureur montante contre le libéralisme sans entraves ?
     
    "Faire barrage" à la droite et la gauche les plus claires, chacune désormais en tête dans son camp, c'est diluer volontairement tout ce que la politique peut avoir d'idéologique, d'antagoniste, dans le sens le plus noble depuis la Révolution française et les grands affrontements sous la Convention, au profit d'un centrisme vague, visqueux, opportuniste, ductile comme un métal prêt à toutes les fusions. Une démocratie chrétienne de vicaire douteux.
     
    Macron, l'homme sans repères. Doué pour guetter l'occasion. Surdoué pour diviser l'adversaire. Incomparable pour durer. Mais au service ce quelle grande cause ? Quelle vision supérieure de la chose publique ? A l'aube du second quinquennat, ces questions fondamentales n'ont encore trouvé aucune réponse.
     
     
    Pascal Décaillet

  • L'essence ? Mais elle précède l'existence !

     
    Sur le vif - Mardi 14.06.22 - 12.55h
     
     
    Pouvoir d'achat : il faut lancer la démocratie directe. Les nantis des corps intermédiaires préfèrent se pavaner dans le palais des glaces des ineffables "sujets sociétaux". Pour aller en pérorer dans l'une des 397 émissions qui leur sont consacrées sur les innombrables chaînes de la SSR. Menées par des bobos, pour des bobos. On est si bien, entre soi.
     
    Ainsi, l'ahurissant refus, hier au Conseil des Etats, d'une réduction des taxes sur l'essence et le chauffage. C'était, pourtant, la voix du bon sens, de la raison. Et un signal d'attention aux réels soucis prioritaires de l'écrasante majorité des gens, dans ce pays. La masse des habitants, pas les bobos !
     
    Que le peuple suisse donne une leçon à cette cléricature, totalement déracinée de la vraie hiérarchie des préoccupations et des souffrances.
     
    Le peuple ! Pas celui qui vocifère. Pas celui de la rue. Mais celui qui vote. En ordre de bataille. Il est le souverain. Celui dont tout procède.
     
    Pour les classes moyennes qui n'en peuvent plus d'être tondues, l'essence précède l'existence. Avec ou sans plomb.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Ignazio Cassis : la diplomatie de la gesticulation

     
    Sur le vif - Lundi 13.06.22 - 08.08h
     
     
    Le dernier gadget d’Ignazio Cassis : une « Conférence sur la reconstruction de l’Ukraine », à Lugano, début juillet.
     
    À quoi rime cette initiative, totalement prématurée ? Nous sommes en pleine guerre, nul n’en connaît l’issue, ni la durée, ni les possibles renversements d’alliances. Certains acteurs capitaux, comme l’Allemagne, ne sont pas encore entrés en scène. Et il faudrait inviter la « communauté internationale », notion plus vide de sens que jamais, à venir pérorer dans le décor stendhalien d’un lac alpin, sur la « reconstruction de l’Ukraine » ?
     
    La diplomatie, M. Cassis, ça n’est pas la gesticulation. On n’organise pas une Conférence pour le seul plaisir d’organiser une Conférence. Juste pour faire parler de soi. Redorer le blason du ministre.
     
    Cette initiative sent le vent. Elle tourne à vide. Elle affaiblit le crédit de la Suisse pour organiser, plus tard, d’autres rencontres. Vraiment utiles, celles-là.
     
     
    Pascal Décaillet