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  • Richard Strauss : le chant de nos corps, jusqu'aux os !

     
    Sur le vif - Vendredi 09.04.21 - 17.50h
     
     
    Pas un seul jour sans que je ne songe au miracle que représente pour moi l'oeuvre instrumentale de Richard Strauss (1864-1949). Pas seulement les opéras, ça on sait ! Pas seulement les Lieder, assurément sublimes ! Mais l'oeuvre instrumentale. Le sens infini, wagnérien, du "motif". L'art de la variation. Le champ de vie et d'éclosion accordé à chaque instrument, comme chez Debussy, chez Bartók.
     
    Dès l'adolescence, j'étais tombé amoureux des opéras de Strauss. Et puis, j'ai travaillé sur Hofmannsthal, il y a une quarantaine d'années, et là je suis entré encore plus dans Strauss, tant les deux hommes, le librettiste et le musicien, le dramaturge et le compositeur, étaient faits l'un pour l'autre. Miracle d'une rencontre, comme Brecht et Kurt Weill, Mozart et Da Ponte, Alban Berg et Frank Wedekind, l'auteur de Lulu.
     
    Fasciné par cette fécondité viennoise (sans oublier jamais que Richard Strauss fût Munichois), j'ai mis des années à me rendre compte de l'incomparable qualité de l'oeuvre instrumentale de l'auteur des Métamorphoses. Hier encore, sur le coup de minuit, j'écoutais sur Mezzo "Aus Italien", sous la remarquable direction de la cheffe Ariane Matiakh. Il y a, dans la musique de Richard Strauss, l'usage des cordes et des cors, dès sa jeunesse wagnérienne et jusqu'à sa mort, quelque chose qui me semble de nature à faire vibrer nos os, nos vertèbres, nos côtes. C'est une musique tellurique. On y entend la terre.
     
    Je consacrerai un épisode de ma Série Allemagne, dans les mois qui viennent, à l'exceptionnelle collaboration qui fut, au tournant des 19ème et 20ème siècles, celle entre Hugo von Hofmannsthal et Richard Strauss. L'Autriche et la Bavière sont de grandes nations. On y tutoie les sommets.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Chômage en Suisse : l'absolu scandale d'un chiffre !

     
    Sur le vif - Vendredi 09.04.21 - 12.37h
     
     
    Comment osent-ils annoncer triomphalement une baisse du chômage en Suisse, alors que les chiffres sont éhontément biaisés par la mise sous perfusion de centaines de milliers de salariés par le système des RHT (chômage partiel) ?
     
    Sans compter les milliards de subventions allouées directement par la Confédération ou les Cantons, depuis un an, en puisant dans les réserves. On creuse la dette, et on vient bomber le torse en disant "Regardez comme nous sommes bons, en Suisse, avec le taux de chômage !".
     
    A la vérité, la situation économique et sociale de la Suisse est en train d'atteindre une précarité jamais vue depuis la guerre. Pour le moment, ça ne se voit pas trop (sauf dans l'hôtellerie-restauration), parce qu'on a encore les moyens de la mise sous perfusion. Mais cela ne sera pas éternel, on ne peut appauvrir à l'infini notre pays, il a besoin de réserves pour le long terme.
     
    Cette présentation des choses, avec ces prétendus miraculeux 3,4%, est un véritable scandale. Tout comme est scandaleuse, à Genève, la non-prise en compte de l'assistance sociale dans les chiffres des sans-emplois. De partout, on biaise, on distorsionne. De partout, on enjolive. De partout, on nous ment.
     
    Qu'on laisse les entreprises reprendre leur boulot. Qu'on laisse les gens bosser. Qu'on fasse, à la fin de l'année, le vrai décompte des faillites (dans la restauration, il sera hélas catastrophique). Qu'on laisse la vérité des choses poindre, une fois les perfusions asséchées. Et nous le verrons monter en flèche, le vrai chiffre du chômage en Suisse.
     
    Le Seco se conduit comme une officine de propagande, pour rassurer la population. Aucun relayeur d'informations, en Suisse, n'a le droit de recracher bien docilement ces chiffres, sans les mettre dans la perspective du réel. En vérité, notre pays va mal. Il peut et doit s'en sortir. Nous ferons tout pour cela. Mais de grâce, pas en construisant l'avenir sur du vent. Ni sur des mensonges.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Devenir Suisse

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 07.04.21

     

    Vouloir le vote des étrangers, c'est avoir une conception flasque, approximative, du périmètre de l'Etat, et de celui d’appartenance nationale. On a la nationalité, ou on ne n'a pas. Si on l'a, on vote. Si on ne l'a pas, on ne vote pas. Si on veut l'acquérir, on postule à la naturalisation.


    Cette dernière doit être accessible à tous, mais claire quant à ses exigences. Il faut montrer un intérêt très vif pour le pays dont on demande le passeport. Il faut connaître son Histoire, et de grâce pas seulement les récits mythiques du treizième siècle, mais la vraie Histoire suisse, celle de 1798, 1848, 1919, nos institutions, nos grandes figures. Il faut connaître tout cela en profondeur.

     

    Le candidat ne doit pas être jugé comme un singe savant, peu importe s'il bute sur une date. Ce qu'il faut, c'est dégager la puissance de passion qu'il installe dans sa volonté d'être Suisse, le reste vient après. Notre Histoire. Il doit la connaître dans ses grandes lames de fond, et non en laborieux pointilliste ayant appris par cœur des repères.

     

    Tout cela exige une chose. C’est que les examinateurs, eux aussi, soient dotés intellectuellement de ce bagage. Et soient capables de faire la différence entre une Histoire suisse comprise, et la tristesse d’un bachotage que l’on recrache. On souhaite à tous les candidats de réussir l’examen, il faut se montrer ouvert, humain, et non pinailleur sur un détail relatif à Sempach ou Morgarten. On leur souhaite de réussir. On se réjouit de les accueillir. Et là, oui, ils pourront voter.

     

     

    Pascal Décaillet