Sur le vif - Samedi 10.04.21 - 20.13h
Il y a, dans la phrase de Thomas Mann, toute l'extrémité d'une saveur qui ressemble au vertige de se perdre. Celui d'un enfant, en forêt.
La phrase est complexe. Le verbe, lointain. Les incises, enracinées. C'est son style, c'est son souffle, c'est sa vie. Jamais plus saisissant que lorsqu'il laisse poindre, dans une description physique, les premiers signes d'une maladie.
À lire Thomas Mann, on commence par se dire qu'on se perd. Et puis, par le miracle d'une adhésion, qui est souffrance et jouissance, on se remet à vivre. Dans l'autre vie.
Pascal Décaillet