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  • Les ayatollahs de la mobilité douce

     
    Sur le vif - Lundi 16.09.19 - 15.58h
     
     
    Les ayatollahs de la mobilité douce, qui ont réussi à faire passer dans leur camp un magistrat de l'Entente, pulvérisent tous leurs record. Galvanisés par "l'urgence climatique" (ah, imposer sa terminologie, première loi de toute guerre...), ils ne voient même plus leur cause comme l'un des éléments d'un binôme antagoniste, mais comme la cause qui s'impose d'elle-même, puisqu'elle relève du Bien. Ils ne sont plus dans la politique, mais dans la théologie. Et, au sein même de la théologie, ils sont dans l'ordre du dogme.
     
    Un exemple : vous dénoncez le changement de cap d'un magistrat de l'Entente. Ils vous répondent qu'il n'y a aucun problème. Certes, le magistrat a fait preuve de ductilité (pour user d'un mot poli) par rapport à ses engagements. Mais cela n'a aucune importance. Pourquoi ? Parce que ce sens de l'adaptation (voyez, je garde mon sang-froid dans l'usage des mots, et ne parle pas de trahison) se fait dans le bon sens. Au service de la cause qui s'impose. Au service du Bien. Dont tout le monde devrait convenir. Et qui ne saurait souffrir de contestation.
     
    Avec ces gens-là, c'est clair : on ne peut pas discuter. La bonne vieille disputatio, principe même de la dialectique républicaine, où les arguments contraires s'entrechoquent, doit laisser la place à l'acceptation d'une vérité révélée.
     
    Ce sont ces gens-là, en cet automne électoral, qui ont le vent en poupe. Ces gens-là qui s'appuient sur le dogme de "l'urgence climatique". Ces gens-là qui organisent l'évacuation de tout argument contraire. Non en vertu d'une pesée rationnelle de cet argument. Mais parce qu'il a l'hérésie de venir contredire le dogme.
     
     
    Pascal Décaillet
     
     

  • Genève : un Conseil d'Etat de gauche

     

    Sur le vif - Dimanche 15.09.19 - 11.38h

     

    Le Conseil d'Etat genevois est maintenant, de facto, un gouvernement de gauche. Avec la composition suivante :

    - 3 magistrats de gauche, qui ont bien raison de faire une politique de gauche, puisqu'ils sont de gauche, loyaux à la gauche.

    - En appui à ces trois, un conseiller d'Etat PDC, totalement rallié à la politique de gauche en matière de mobilité. Et aussi, semble-t-il, en matière fiscale.

    - 2 magistrats PLR, dont l'un se trouve très affaibli dans sa marge de manœuvre politique.

    - 1 magistrat arbitre. Habile, véloce dans son esprit, mais d'une lisibilité politique ne dépassant pas les frontières du pragmatisme.

    Faites vos calculs. Avec le ralliement du PDC, la gauche est gagnante dans tous les cas. Soit à 4 contre 3. Soit, en fonction des humeurs de l'arbitre, à 5 contre 2.

    C'est rafraîchissant. C'est inédit. C'est volatile. Mais ça n'est en rien conforme à ce que le peuple genevois a voulu.

    Car le magistrat PDC, pendant toute sa campagne de réélection en 2018, n'avait cessé de proclamer haut et fort les valeurs de la droite, en fusion étincelante avec celles du PLR.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • L'Italie, et l'Italie d'abord !

     

    Sur le vif - Samedi 14.09.19 - 16.08h

     

    Primauté de la nation italienne, protectionnisme, contrôle des flux migratoires : les aspirations puissantes qui ont porté au pouvoir Matteo Salvini ne vont certainement pas s'éteindre, ni même faiblir, sous le prétexte qu'un pronunciamiento de partis adverses, opportunistes et moralisateurs, a réussi (pour un temps) à l'écarter.

    Il y a, en Italie comme partout, un très fort courant qui porte les idées de Salvini. Ce mouvement d'opinion ne veut plus entendre parler de supranationalité européenne, il veut l'Italie, et l'Italie d'abord. Cette aspiration à la nation, au refus des tutelles, n'est pas nouvelle, dans la prodigieuse Histoire politique de ce pays : on l'a trouvée à l'époque héroïque du Risorgimento, portée par un homme aussi exceptionnel que Giuseppe Verdi, puis à celle du fascisme.

    L'obédience de l'Italie à des forces supérieures, c'est la démocratie chrétienne d'après-guerre qui l'a construite, d'abord face aux Américains, puis, après avoir été pays fondateur du Traité de Rome (1957), en laissant Bruxelles prendre trop de place. Il faudra tout de même, un jour, instruire l'Histoire de la gentille Democrazia Cristiana avec toute la sévérité que cette dernière mérite, y compris dans ses liens avec des organisations combattant l'essence même de l'Etat, si vous voyez ce que je veux dire.

    Aujourd'hui, les gentils européistes, bien affiliés à l'OTAN, bien obéissants au Capital mondialisé, ont réussi à écarter Salvini. Fort bien. Laissons passer le temps, quelques mois suffiront peut-être. Laissons la rue italienne dire sa colère, suite à cette combinazione. Et nous verrons bien, sur la durée, quel modèle de gouvernement veut se donner le peuple souverain - et ô combien ami - de l'Italie.

     

    Pascal Décaillet