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  • L'âme combattante

     

    Sur le vif - Jeudi 12.09.19 - 14.48h

     

    Celui qui n'est pas entrepreneur jusqu'au bout des ongles, dans la tête et le coeur, dans l'aspiration à l'indépendance et à la liberté, dans la gestion de son temps et de ses priorités, dans la férocité d'une âme combattante, dans la remise en question constante de ses moyens d'action, celui-là doit renoncer à lancer son entreprise. Il ne tiendra tout simplement pas.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • La lâcheté d'une procuration

     

    Sur le vif - Jeudi 12.09.19 - 06.43h

     

    Le principe de la démocratie représentative est celui de la confiance. Si cette dernière fait défaut, il faut passer à un autre système. Les bons vieux Parlements, hérités du temps des diligences, ne sont pas éternels.

    Une démocratie vivante, fraternelle, totale, peut parfaitement se passer d'eux. En étendant les pouvoirs d'arbitrage du suffrage universel. En misant sur l'intelligence de chacun. En privilégiant les thèmes sur les personnes. En initiant les jeunes, dès l'école, aux affaires de la Cité.

    Je déteste, en toutes choses, la notion "d'élus". Comme si l'élection, sous prétexte de majorité numérique, conférait la moindre onction de sagesse ou de savoir-faire politique.

    Le meilleur moyen de ne pas être déçu par les élus, c'est d'inventer un système ne passant plus par l'élection. Mais par la participation massive du corps des citoyens aux grandes décisions orientant le destin des nations.

    Mon système n'est pas pour demain, certes. Je ne plaide en aucune manière pour une démocratie d'opinion, où la doxa se gorgerait de sondages, à la manière d'un antique Moloch.

    Non, c'est bel et bien le démos dont j'envisage une reconfiguration totale. Elle ne pourra passer que par une extension et un approfondissement du savoir, de la connaissance et de la culture universels. Vaste chantier, qui commence dès les petites classes de l'école.

    Mais une chose est sûre : le système représentatif, générateur de l'entre-soi d'une classe politique, est à bout de souffle. Il confisque au plus grand nombre les décisions (sauf en Suisse, où nous avons la chance infinie de la démocratie directe). Il crée une élite qui n'a tout simplement pas lieu d'être. Il déresponsabilise le citoyen, qui nous sortira des énormités du style "Il y a des gens pour réfléchir à ces choses-là, nous les avons élus dans ce but, faisons-leur confiance".

    Pour ma part, non, non et non ! La confiance n'est pas ma qualité première. Je n'ai nul besoin qu'on réfléchisse à ma place. Et je ne ressens nullement la nécessité d'être "représenté" par qui que ce soit.

    La citoyenneté est un don de soi à la chose publique. Elle ne saurait se réduire à la lâcheté d'une procuration.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Classe moyenne : arrêtez le massacre !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 11.09.19

     

    Les Genevois travaillent, ils gagnent de l’argent, mais, au final, n’en voient pas beaucoup la couleur ! A Genève, où la classe moyenne est tondue comme un mouton, la distorsion entre salaire brut (pour les employés) ou chiffre d’affaires (pour les indépendants, les petits entrepreneurs), et d’autre part le salaire ou revenu net, est déjà particulièrement criante. Elle l’est encore plus entre l’argent qu’on finit quand même par recevoir, toutes ponctions opérées, et ce qu’on appelle le pouvoir d’achat, entendez ce qui reste de sonnant et trébuchant pour s’acheter à manger, se déplacer, se vêtir, accéder au concert, au cinéma ou au théâtre, se procurer quelques livres, se promener, voyager, pratiquer ses loisirs. Entre le salaire brut, qui parfois paraît fort confortable par rapport à d’autres cantons, et le pouvoir d’achat, il y a, à Genève, pour la classe moyenne, un précipice.

     

    Prenez le salaire net. On vous a déjà prélevé l’AVS, le deuxième pilier, les assurances sociales, vous vous sentez déjà plus léger. Mais votre diète ne fait que commencer. Avec ce qui vous reste, il va vous falloir entretenir votre famille, payer votre loyer, les charges, les opérateurs téléphoniques parmi les plus onéreux d’Europe, des primes maladie étouffantes, et satisfaire à l’une des pressions fiscales les plus gourmandes de Suisses. A la fin des fins, il vous restera de quoi vous acheter quelques cacahuètes, ou si vous préférez des bretzels.

     

    La classe moyenne, c’est la masse des gens qui, entre les assistés et les nababs, ont certes la chance d’avoir un travail, parfois bien rémunéré, se donnent à fond pour ce boulot, pour leur employeur (s’ils sont salariés) ou pour leur petite entreprise (s’ils sont indépendants), ne comptent ni les jours ni les heures, participent largement à la prospérité générale, aiment leur vie, leur job, sont heureux de fournir l’effort, fiers de ce qu’ils apportent, mais n’arrivent pas, à la fin du mois, à mettre un seul centime de côté. Alors, de plus en plus, ils ont peur, souvent secrètement. Leurs futures retraites, ils les voient fondre. Les taux négatifs leur flanquent la trouille. Et ils n’ont strictement aucun droit, eux, contrairement à d’autres, à la moindre aide, la moindre subvention. C’est cela, la classe moyenne : des gens bosseurs, des gens honnêtes, ils aiment le travail bien fait, mais ils sont rivés comme des serfs à leur condition, parce que l’Etat avec ses impôts, les assureurs avec leurs primes, leur prennent tout.

     

    Cette situation ne peut plus durer. La classe politique genevoise, tous partis confondus, doit placer les questions du pouvoir d’achat et de la classe moyenne au cœur de ses préoccupations. Un peu de respect, SVP, pour les gens qui travaillent dur, toute leur vie, et ne peuvent profiter du fruit de leur labeur. L’Etat doit se montrer moins glouton, et réduire son train de vie. Quant aux primes maladie, préoccupation no 1 des Suisses, il en va de la dignité du politique de trouver une solution à cet absolu scandale.

     

    Pascal Décaillet