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  • On parle trop des élus !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 07.11.18

     

    Voyages à Abu-Dhabi, notes de frais en Ville de Genève, voyage à Grenade d’une conseillère aux Etats vaudoise : on a l’impression, depuis quelques semaines, que l’horizon de l’analyse politique se réduit à donner son avis sur les faits et gestes, plus ou moins légaux, plus ou moins douteux, de nos élus. Tel magistrat a-t-il payé son voyage, qui le lui a offert, sa virée aux Emirats était-elle privée, ou au service du Canton, etc. Narrativement, c’est du pain bénit : ces historiettes se racontent merveilleusement, leurs rebondissements sont savoureux, un paradis pour les Revues, les dessins de presse, les caricatures. D’ailleurs qui d’entre nous, dès qu’il apprend un nouvel épisode, ne salive-t-il pas à l’idée d’immédiatement en informer ses amis et contacts de prédilection ?

     

    Fort bien. Nous passons tous un bon moment. Dans ces traditionnels automnes genevois, où on attend Noël dans l’ivresse mesurée du stratus matinal, ce charivari fait du bien. Mais les passionnés de politique sont en droit, tout de même, d’attendre autre chose que cette réduction, digne des Jivaros, de la chose publique aux petites virées orientales, ou andalouses, de nos élus. A noter, juste en passant, que de Grenade aux Emirats, c’est toute une sensualité orientaliste, avec son lot de fantasmes, qui s’en vient squatter nos imaginaires : aurions-nous fait le même foin si nos édiles s’étaient rendus en week-end à Trondheim, ou à Düsseldorf ?

     

    Donc, nous nous sommes fait plaisir. Avec des ingrédients que les principaux intéressés nous aurons livrés sur un plateau d’argent. Mais tout de même, et au risque de casser l’ambiance, rappelons que l’analyse politique, ça n’est pas cela. Une foi que tel éditorialiste, ou commentateur, aura signé son quinzième papier pour s’étrangler d’indignation, donner sa leçon de morale, ou nous remettre sur le tapis le sacro-saint « devoir d’exemplarité » des élus, il n’aura en vérité rien commencé, dans l’ordre de son métier. Ce dernier exige que les personnalités politiques soient jugées, non sur leurs petites déviances, mais sur leur efficacité dans les domaines où elles agissent. Tel ministre a-t-il réussi à faire avancer la République, par des réformes, ou a-t-il échoué ? Cette question est la seule, l’unique, celle qui doit prévaloir sur toutes les autres. C’est dans ce champ-là, et non dans l’improbable bosquet des péripéties, que les commentateurs de la vie politique doivent exercer leur esprit critique.

     

    Pour ma part, j’attends d’un élu qu’il obtienne des résultats. Qu’il passe ses nuits dans d’odorants estaminets, à déguster du brut ou du demi-sec, ne m’intéresse pas. Le bien ou le mal que j’en dirai sera fonction de sa capacité à tenir la barre dans la République, s’imposer face à l’administration, faire avancer les choses. Pour le reste, parlons un peu moins des hommes et des femmes, et davantage des thèmes. Privilégions les votations sur les élections. Et surtout, utilisons à fond la démocratie directe : thématique et ciblée, elle est le fleuron de notre système politique suisse.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Il n'y a pas d'affaire Salerno

     

    Sur le vif - Mardi 06.11.18 - 14.19h

     

    D'abord Simon Brandt, puis d'autres : la ligne de contre-attaque de l'Entente municipale, en Ville de Genève, consiste à tomber sur Sandrine Salerno, sous prétexte qu'elle aurait mal géré le contrôle financier des notes de frais de l'exécutif.

     

    Il s'agit, clairement, d'un dérivatif. On allume des contre-feux, pour faire oublier l'ampleur de l'ardoise Barazzone. L'opinion publique n'en sera pas dupe.

     

    D'abord, Mme Salerno est une excellente gestionnaire des Finances municipales, des audits externes l'ont montré. Ensuite, sur l'affaire des notes de frais, elle est celle des cinq qui a le moins à se reprocher.

     

    Surtout, prétendre le vide juridique responsable des errances dispendieuses de nos édiles, c'est présupposer que ces derniers auraient absolument besoin de codifications écrites, là où le minimum de rectitude devrait s'imposer naturellement.

     

    Désolé, M. Brandt et consorts, il n'y a pas d'affaire Salerno.

     

    Mais il y a, pour le moins, une affaire Barazzone.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Il ira son destin

     

    Sur le vif - Mardi 06.11.18 - 10.54h

     

    Ce qui monte, un peu partout en Europe, ça n'est pas un nouveau système intellectuel. Non. C'est une part d'instinct et d'émotion, dans l'ordre de l'appartenance nationale.

     

    Le sentiment, très fort, d'une communauté de destin, non à l'échelle mondiale, mais dans un périmètre géographique et une continuité historique bien précis. Ce que les mondialistes ont voulu abolir.

     

    Ce retour de l'idée nationale, telle que les Français l'ont découverte au moment des guerres de la Révolution (1792), ou les Prussiens sous l'Occupation napoléonienne (1806-1813), ou les peuples d'Europe en 1848, est un courant puissant. Il ira son destin, quoi qu'il advienne.

     

    Pascal Décaillet