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  • La meute de la 25ème heure

     

    Sur le vif - Vendredi 27.10.17 - 12.09h

     

    Les gens qui abusent de leur pouvoir - je parle ici dans l'ordre politique - c'est du temps de leur pouvoir qu'il faut les dénoncer. Du temps de leurs abus. Du temps de leur toute puissance, de leur arrogance, avec leurs réseaux, leurs séides, leurs affidés, leurs lieutenants, leurs commis de basses œuvres.

     

    Oui, c'est pendant qu'ils commettent leurs abus, pendant qu'ils incarnent le pouvoir en majesté, dans le parfum d'excrément de leur superbe, qu'il faut les dénoncer.

     

    Mais tomber sur eux, avec la meute, alors qu'ils déclinent, et que déjà se parsèment les rangs de leurs partisans, non merci. Par pour moi.

     

    Pour la meute, oui. L'odieuse meute de la 25ème heure. Mais désolé, pas pour moi.

     

    Pascal Décaillet

     

  • La mode régionaliste : dangereuse pour l'Europe

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    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 25.10.17

     

    Nous suivons tous avec une très grande attention ce qui se passe entre la Catalogne et l’Espagne. C’est une affaire grave, elle touche aux questions de région et de nation, d’autonomie, de solidarités internes dans un pays. Il y a, parmi les lecteurs de cet article, des partisans d’un État indépendant de Catalogne. Il y en a d’autres, qui estiment que l’unité de l’Espagne doit être préservée. Chacun de ces points de vue mérite d’être respecté. Surtout vu de Suisse, un pays qui accueille beaucoup d’Espagnols (Catalans ou autres), et qui doit, selon moi, se garder de prendre parti dans cette crise. Et, au contraire, assurer à tous son estime, son état d’écoute et de dialogue, pourquoi pas ses bons offices.

     

    Je ne me prononcerai donc pas sur le cas de la Catalogne, mais je veux dire ici, plus généralement, mon scepticisme de principe quant à cette mode intellectuelle qui voudrait sanctifier tout ce qui respire la région, la décentralisation, l’autonomie, et diaboliser tout ce qui rappelle l’État-nation. La région serait, par essence, bonne, porteuse d’avenir. La nation serait maléfique, archaïque, souillée par le sang des guerres. En Suisse, ce discours s’appuie sur la structure même de notre propre pays, ce fédéralisme, assurément un succès, qui devrait « servir de modèle » aux pays qui nous entourent.

     

    La réalité est plus complexe. Que le système suisse soit un succès exceptionnel, c’est certain. Mais chaque nation a son Histoire. La logique de la construction française, ce sont des siècles d’augmentation du pouvoir royal, celui de Paris, contre les grands féodaux, et la Révolution qui, avec le jacobinisme, va encore plus loin dans la centralisation. L’Allemagne, c’est très différent : il faut attendre 1866 pour voir émerger l’unité, les régions demeurant puissantes. L’Italie, l’Espagne, le Royaume Uni, ce sont encore d’autres logiques, d’autres champs de tension entre le centre les périphéries. A la vérité, il n’existe pas de modèle, chaque nation a son Histoire propre.

     

    Dans ces conditions, vouloir universaliser le principe de décentralisation, au nom des grands idées de Denis de Rougemont (1906-1985), cet écrivain et penseur suisse qui avait théorisé l’Europe des régions et fondé, à Genève, le Centre européen de la Culture, m’apparaît excessif. Parce que cette démarche enterre un peu vite l’idée de nation, née avec la Révolution française, beaucoup plus libératrice qu’on ne veut bien le présenter, et qui selon moi n’a pas dit son dernier mot. De Milan à Barcelone, la tentation n’est pas faible de couper le cordon avec l’Etat central. En clair, s’affranchir des liens de solidarité avec les régions du sud, plus pauvres. Chacun vivrait son destin, en rotant, bien à son aise, son produit intérieur brut. Telle n’est pas exactement ma conception d’un État, de ses énergies internes, de ses mécanismes de redistribution. Si la région, c’est l’égoïsme, les riches entre eux, les pauvres à l’extérieur, pour ma part, je n’adhère pas. Excellente semaine à tous.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Rémy, François, les crises en thème


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    Sur le vif - Mercredi 18.10.17 - 14.56h

     

    Au risque de froisser une partie de mon lectorat, notamment la délicieuse DRG (droite revancharde en Ville de Genève), j'affirme ici que la "procédure disciplinaire" annoncée tout à l'heure par le Conseil d’État, à l'encontre de Rémy Pagani, frise le ridicule.

     

    D'abord, le système ne va pas. Il faut le changer. Au nom de son "autorité de tutelle", qui en passant nie le statut premier de la Commune dans l'Histoire suisse et fleure le jacobinisme importé entre 1798 et 1813, le Conseil d’État jouit, de toutes ses fibres, lorsqu'il peut taper sur les doigts d'un Conseiller administratif, de surcroît un Maire. Les membres du Conseil d'Etat sont tous issus d'un parti politique. Le Président provient du parti qui, en Ville, veut le plus la peau de M. Pagani. On a beau dire qu'il s'efforcera d'être neutre. On a des doutes.

     

    De Veyrier à la Ville de Genève, rien de plus détestable, dans le système actuel, que ces leçons de politique du gouvernement cantonal à celui d'une Commune. Vous me direz que c'est le système, justement, il est en vigueur, on ne change pas les règles du jeu en cours. C'est vrai. Mais il faut voir comme on l'applique. Sous les apparences de neutralité, quels règlements de comptes politiques ? Car il s'agit bien d'élus, tous teintés d'une certaine couleur, qui statuent sur un autre élu, également teinté. Ça n'est, tout simplement, pas sérieux.

     

    Seul avantage de ce système : occuper un peu le Président du gouvernement cantonal, entre deux inaugurations de crises en thème et deux cocktails avec la Genève internationâââle.

     

    Voilà. J'ai dit. J'ai sans doute déplu. Je ne retrancherai pas une virgule.

     

    Pascal Décaillet