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  • La politique, c'est l'affaire des citoyens

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 08.01.14

     

    A Genève, depuis quelques jours, un groupe de citoyens a décidé, via une page Facebook, de recenser les appartements vides dans le canton. Le succès de l’opération est saisissant, preuve qu’on a visé juste, et qu’on touche à un vrai problème. Créateur du groupe, le metteur en scène Stéphane Guex-Pierre, plus connu sous le nom de Marcel Chombier, est lui-même impressionné par l’ampleur que prend le mouvement.

     

    On peut discuter du risque de délation d’une telle opération, et les responsables semblent vouloir s’en prévenir. Mais à part cet écueil, l’initiative nous prouve une chose, excellente : la politique, ça n’est de loin pas l’affaire des seuls élus, mais celle de tous les citoyens. Les élus, nous les envoyons au Parlement pour qu’ils fassent des lois, et contrôlent l’activité du gouvernement et de l’administration. Pas pour qu’ils confisquent toute initiative politique à la base.

     

    La base, c’est nous. Les citoyens, c’est nous. Et il y a mille autres manières de se saisir des enjeux politiques que de se contenter d’élire des gens, et attendre qu’ils fassent tout le travail à notre place. En cela, l’opération « appartements vides » est salutaire. Elle est un signal de prise en charge citoyenne. Là où les élus ne font pas leur boulot, faisons-le à leur place. Et la démocratie vivra.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Infrarouge : circulez, le pouvoir a parlé !

     

    Sur le vif - Mercredi 08.01.14 - 00.34h

     

    En apparence, rien à redire. En ce début d’année, les rois à peine tirés, la SSR invite le président de la Confédération. L’homme est courtois, très agréable, bien préparé, précis, percutant. Didier Burkhalter en très bonne forme. A part un épisode niais et déplacé sur son épouse, en guise de Points de vue et images du monde, en fin d’émission, le propos fut intéressant.

     

    Le problème, c’est que nous sommes à quatre semaines et cinq jours d’une votation amirale. Dans laquelle M. Burkhalter – il l’a clairement annoncé dans ses vœux – a l’intention de jouer le rôle de chef de l’opposition à l’initiative de l’UDC « contre l’immigration de masse ». A ce rôle de leader, je ne vois pour ma part aucun inconvénient. Le président de la Confédération n’est pas un eunuque, il défend la politique du Conseil fédéral, sa place est dans l’arène, pour convaincre. Je n’ai donc aucun reproche à adresser à M. Burkhalter. Il fait son job.

     

    Mais là, pendant plus d’une heure, il est mis en vedette. Même avec de rares contradicteurs (François Schaller, excellent), c’est lui qu’on voit, lui qu’on écoute, lui qu’on retient. Encore mieux mis en valeur, par ce jeu de dialectique d’enluminure, qu’au fond, s’il était seul.

     

    Bref, ce soir M. Burkhalter, lui d’ordinaire si réservé, a fait son show. Et il l’a fait sur le principe même de cette réserve dont il se réclame. Quel homme sobre, chantaient les chaumières, oubliant que la sobriété était sur scène. Mise en scène cistercienne du mystère.

     

    Ce soir, la SSR a offert plus d’une heure d’antenne au camp du non. Elle nous annonce un grand débat, d’ici quelques jours. Mais l’équilibre – le vrai – exigerait qu’un partisan du oui bénéficie sans tarder de la même plateforme que celle du militant en chef du Conseil fédéral, et dans la foulée du patronat, et de toute l’officialité politique suisse dominante, ce soir.

     

    Cette émission d’équilibre n’aura pas lieu. Parce que la SSR est à la botte du Conseil fédéral. Tout simplement.

     

     

    Pascal Décaillet

     

  • Infrarouge, une émission au service du pouvoir ?

     

    Sur le vif - Lundi 06.01.14 - 09.49h

     

    Didier Burkhalter sera demain soir le grand invité d’Infrarouge. Dans la promo qu’elle propose elle-même sur son site, l’émission écrit ceci : « A peine entré en fonction, le président de la Confédération dispose d'un mois à peine pour gagner sa première bataille : faire échouer l'initiative contre l'immigration massive. Défenseur de la libre circulation, le discret Didier Burkhalter devra aller au contact pour convaincre. Quelle est sa stratégie ? Peut-il redonner de l'élan à une relation Suisse-Europe qui s'essouffle ? Saura-t-il sortir de sa réserve pour empêcher la Suisse de se replier ? ».

     

     

    Empêcher la Suisse de se replier. Sur le site officiel de la RTS, le « service public » lève le masque : dans les mots choisis pour présenter l’enjeu du 9 février, il se place clairement du côté des opposants. Il nous annonce aussi, sans la moindre vergogne, qu’une grande partie de l’entretien avec le nouveau président de la Confédération permettra à ce dernier de faire sa pub contre l’initiative de l’UDC. Au moins, c’est clair.

     

     

    Que la RTS invite le président de la Confédération, c’est très bien. Qu’elle se précipite à le faire à moins de cinq semaines d’une votation majeure, dans laquelle Didier Burkhalter a déjà annoncé son engagement dans son discours du Nouvel An, n’est simplement pas acceptable. Et montre, s’il en était encore nécessaire, le rôle totalement engagé de la SSR dans cette votation. Un rôle qui consiste, nous le soulignons depuis des semaines, à mettre en valeur systématiquement les arguments des opposants, et en sourdine ceux des partisans.

     

     

    Car enfin, que va-t-il se passer demain soir ? Le président va profiter de sa présence médiatique pour plaider à fond pour le non. Il a bien raison, on l’invite. Mais, dans les autres éditions d’Infrarouge d’ici le 9 février, un temps de parole équivalent sera-t-il offert à un partisan – seul, comme M. Burkhalter demain – de l’initiative ? Cela, indépendamment du débat que l’émission ne manquera pas d’organiser sur le thème. Si la réponse est oui, nous serons les premiers à saluer l’équilibre du traitement. Si c’est non, alors il y aura eu, sous prétexte d’un entretien de majesté avec le primus inter pares de notre exécutif fédéral, prise d’otage du temps de parole, sur un « service public », payé par nous, en période électorale. Rien de moins.

     

    Pascal Décaillet