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  • La ministre et le néant

     

    Sur le vif - Dimanche 16.12.12 - 23.17h

     

    "Depardieu aurait mieux fait d'en rester au cinéma muet", déclare la catastrophique Aurélie Filippetti, qui prétend depuis quelques mois succéder à Malraux et Jack Lang au poste de ministre de la Culture.

     

    Culture ! Connaît-elle seulement la portée, les vibrations, le vertige de ce mot ?



    A  cette gentille soldate du gouvernement, qui n'a jamais produit pour son pays le millionième des étincelles que lui a apportées Depardieu, on recommandera en effet le silence. C'est ce qu'elle peut faire de mieux.


    Chaque fois que cette dame ouvre la bouche, c'est le grisâtre du prévisible qui en jaillit. L'uniforme. Le conforme. Ministre de la Culture, elle parle comme un assistant social en sandales. Elle n'a en elle ni bruit, ni fureur, ni révolte, ni musique des syllabes. Juste la partition bien sage, bien grégaire, du pouvoir en place.



    Depardieu existe. Avec l'incomparable puissance des Valseuses, du Dernier Métro, et du Colonel Chabert. Elle, n'est rien. Désespérément rien. Elle n'est même pas "La Femme d'à-côté". Même pas l'à-côté du néant.

     

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Choisir la Suisse

     

    Sur le vif - Dimanche 16.12.12 - 10.52h

     

    L'Union européenne exige de la Suisse un nouveau milliard, au titre du "fonds de cohésion", pour ses nouveaux membres. La NZZ am Sonntag confirme ce matin ce que nous annonçait vendredi 18h le correspondant RTS à Bruxelles: tonalité dominatrice, arrogance, manière de considérer la Suisse comme un vassal, ou un dominion. La Suisse, pays extérieur à l'Union ! Voilà qui en dit long sur le sort des petits pays, une fois qu'ils en font partie.


    Puisse le Conseil fédéral répondre comme il se doit à ces baillis administratifs d'une superstructure en déliquescence. La Suisse est un pays souverain. Elle discute, négocie, certes. Mais pas avec un pistolet sur la tempe. Et pas sur ce ton-là.


    Quant à ceux qui, chez nous, au nom de l'inéluctable, ne cessent d'en appeler aux ultimes concessions, il me vient, pour les qualifier, des termes que je réprime et parviens encore à taire, mais qu'une immense partie de nos concitoyens pensent tout bas. Qui sont de l'ordre de l'appartenance et de la fidélité, de la loyauté et de son contraire. Il faut un jour choisir son camp. Celui de la Suisse. Ou un autre.


    Pascal Décaillet

     

  • Il est minuit, docteur Morel

     

    Sur le vif - Samedi 15.12.12 - 18.19h

     

    Il se passe quelque chose avec Philippe Morel. On apprend, par la TG online, que cet homme brillant, d'une énergie phénoménale, truffé de projets pour l'avenir de Genève, renonce à sa candidature au Conseil d'Etat.



    Que s'est-il passé ? Il y a encore un mois, ce grand chirurgien, professeur de médecine, était chef de groupe, infatigable, performant, réactif, donnait l'impression de vouloir croquer la politique à pleines dents, dévorer l'avenir, il rêvait mille projets pour Genève. C'était un être en fusion, illuminé par le désir politique. Une boule de feu.



    Et puis, sous prétexte qu'il était candidat au Conseil d'Etat, un improbable et sombre quarteron de jaloux s'est employé à le virer glacialement de son poste de chef de groupe. Et maintenant, quelques jours après ce lamentable épisode, le voilà qui renonce. Je viens d'avoir des contacts, dans les dernières minutes, avec pas mal de responsables PDC, la plupart se disent désolés, mais pour certains, je peine à croire à leur sincérité. Philippe Morel, à l'heure où j'écris ces lignes, est au bloc opératoire, en train de faire son métier.



    Des poignards ont dû entrer en action, j'ignore pour l'heure  lesquels, disons que je les devine : on s'aime entre chrétiens avec la même ardeur, celle des familles bordelaises de Mauriac, qu'entre libéraux. Et encore ! Le jeu de dupes se limite-t-il au seul parti du bon docteur Morel ? Ce parti cantonal décide-t-il encore lui-même de son destin ? A-t-il à sa tête un capitaine ? Les noires instances qui désignent désormais, pour la Ville comme pour l'Etat, sous prétexte de stratégie d'Entente, les candidats qui leur conviennent, écartent les autres, ne sont-elles pas désormais extérieures à la démocratie chrétienne genevoise ? Le PDC, ce vieux parti qui a largement contribué, depuis plus d'un siècle, à faire le canton, a-t-il l'intention de se laisser faire ? Se laisser satelliser, par une troïka qui d'en haut, décide de tout ?

     


    Questions que nous reprendrons. En assurant, ce soir, Philippe Morel de notre sympathie et de notre admiration pour sa formidable énergie politique. Et, aussi, de notre amitié. Ce qui, chez ces gens-là, Monsieur, doit sonner comme un mot lunaire, ou paléolithique, tant il est aujourd'hui galvaudé par l'hypocrisie et par la trahison.

     

     

    Pascal Décaillet