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Il est minuit, docteur Morel

 

Sur le vif - Samedi 15.12.12 - 18.19h

 

Il se passe quelque chose avec Philippe Morel. On apprend, par la TG online, que cet homme brillant, d'une énergie phénoménale, truffé de projets pour l'avenir de Genève, renonce à sa candidature au Conseil d'Etat.



Que s'est-il passé ? Il y a encore un mois, ce grand chirurgien, professeur de médecine, était chef de groupe, infatigable, performant, réactif, donnait l'impression de vouloir croquer la politique à pleines dents, dévorer l'avenir, il rêvait mille projets pour Genève. C'était un être en fusion, illuminé par le désir politique. Une boule de feu.



Et puis, sous prétexte qu'il était candidat au Conseil d'Etat, un improbable et sombre quarteron de jaloux s'est employé à le virer glacialement de son poste de chef de groupe. Et maintenant, quelques jours après ce lamentable épisode, le voilà qui renonce. Je viens d'avoir des contacts, dans les dernières minutes, avec pas mal de responsables PDC, la plupart se disent désolés, mais pour certains, je peine à croire à leur sincérité. Philippe Morel, à l'heure où j'écris ces lignes, est au bloc opératoire, en train de faire son métier.



Des poignards ont dû entrer en action, j'ignore pour l'heure  lesquels, disons que je les devine : on s'aime entre chrétiens avec la même ardeur, celle des familles bordelaises de Mauriac, qu'entre libéraux. Et encore ! Le jeu de dupes se limite-t-il au seul parti du bon docteur Morel ? Ce parti cantonal décide-t-il encore lui-même de son destin ? A-t-il à sa tête un capitaine ? Les noires instances qui désignent désormais, pour la Ville comme pour l'Etat, sous prétexte de stratégie d'Entente, les candidats qui leur conviennent, écartent les autres, ne sont-elles pas désormais extérieures à la démocratie chrétienne genevoise ? Le PDC, ce vieux parti qui a largement contribué, depuis plus d'un siècle, à faire le canton, a-t-il l'intention de se laisser faire ? Se laisser satelliser, par une troïka qui d'en haut, décide de tout ?

 


Questions que nous reprendrons. En assurant, ce soir, Philippe Morel de notre sympathie et de notre admiration pour sa formidable énergie politique. Et, aussi, de notre amitié. Ce qui, chez ces gens-là, Monsieur, doit sonner comme un mot lunaire, ou paléolithique, tant il est aujourd'hui galvaudé par l'hypocrisie et par la trahison.

 

 

Pascal Décaillet

 

 

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