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  • Isabel, Monica, les longs grêlons de flamme

     

    Sur le vif - Vendredi 26.08.11 - 18.19h

     

    Avec une récurrence martelée, plusieurs rédactions genevoises ont été comme par hasard saisies, dans l'après-midi, par le thème de la bourde. Ca bruisse, ça murmure, ça bourdonne, ça ressemble un peu à un appel à toutes les voitures. Venant d'où ? Pour sauver qui ?

     

    Et puis, 18 heures sonnantes, grêle. Le ciel qui vous tombe sur la tête. Les températures chutent, certaines cotes de confiance aussi. On pense à Verlaine. A cet étourdissant poème : « Les faux beaux jours ». « Ils ont lui tout le jour en longs grêlons de flamme ». Les bulletins météo s'enchaînent. On tremble pour la vigne. Dionysiaque, Soli Pardo poétise. C'est la saison du passage. Demeurera, demain, la transparence des choses, la cristalline pureté d'un combat sans merci. Entre deux âmes.

     

    Mais demain est un autre jour. D'ici là, que pleuvent les heures.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Police : c'est l'autorité élue qui décide

     

    Sur le vif - Vendredi 26.08.11 . 12.17h

     

    Il y a quelque chose de profondément insupportable, en termes de fonctionnement républicain, dans la récente succession de déclarations entre Mmes Rochat et Bonfanti, à propos des effectifs supplémentaires de police. On pensera ce qu'on voudra de Mme Rochat, son rapport très difficile à la communication, on le dénoncera, on le regrettera, on s'en plaindra. Mais il se trouve que la patronne, la légitime, l'élue du peuple, c'est elle. Et autour d'elle, le collège. Ainsi fonctionne, depuis la Révolution française, la République : les élus décident, les fonctionnaires appliquent.

     

    Dans ces circonstances, quels que soient les glissements, les imprudences, les erreurs de chiffres ou de langage de l'élue, il n'est pas acceptable qu'un haut-fonctionnaire, la cheffe de la police, vienne, deux jours après, « tempérer » l'annonce de la conseillère d'Etat. On sent, dans ces propos de Mme Bonfanti, la pression du syndicat. Il faut, une fois pour toutes, savoir qui commande dans cette République.

     

    Il n'y a pas, il ne saurait y avoir de pouvoir bicéphale pour diriger la police. La patronne, c'est l'élue du peuple. Et avec elle, le Conseil d'Etat. Tout autre système, toute autre conception, même légitimés par l'esprit de corps, nous ramènent à une essence prétorienne, qu'aucune République au monde ne peut accepter. Charge à la ministre de se faire un peu respecter. En clair, quand elle parle, quel que soit le degré d'élévation de ses propos, sa parole, par rapport à ses subordonnés, se doit impérativement d'être conclusive.

     

    Quant au corps de police, il convient de rappeler ici l'estime et le respect qu'il mérite de la population. Non seulement à cause de l'insécurité grandissante, des problèmes d'effectifs, de la difficulté du métier. Mais aussi parce qu'il n'y a rien de pire, pour le moral, qu'un tel capharnaüm sémantique dans la chaîne de commandement.

     

     

     

    Pascal Décaillet

     

  • Le Mammouth et les soupirs de l'Infante

     

    Sur le vif - Vendredi 26.08.11 - 10.59h

     

    Editorialiste, ce matin, sur les ondes de la RSR, mon confrère Christian Favre ne manquera pas, dans l'empire de Roger de Weck, de décrocher de l'avancement. A l'instar de son suzerain, et en parfaite harmonie avec la tonalité donnée au plus haut niveau de la SSR, il nous a proposé ce matin quelque chose comme le 747ème édito anti-UDC de cette honorable institution stipendiée par l'impôt déguisé qu'on appelle « redevance ». On se réjouit déjà du 748ème.

     

    Ce matin, histoire de varier le ton, le mode n'était pas à la condamnation morale, mais au portrait du premier parti de Suisse sous les traits d'une sorte d'infante défunte, ou tout au moins aux confins du trépas : « L'UDC peut-elle survivre à Christoph Blocher ? ... La fin du règne approche... Immense désarroi... Génération vieillissante... Relève sans commune mesure avec le poids électoral du parti ». L'impression, à mesure que s'écoulaient les mots irrévocables, de l'un des ultimes portraits du Roi Soleil, vieillissant, années 1714, 1715, par l'inoubliable Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon.

     

    C'est fou, en cette période électorale, le nombre de gens qui nous claironnent la mort imminente de l'UDC. Sa décrue. Sa décadence. Toujours, la métaphore de l'âge. Ou celle de la raison perdue : le « désarroi ». Une sorte de Radeau de la Méduse, peuplé de vieillards hallucinés, dépassés. A toutes ces Cassandres, il faut se contenter de donner rendez-vous au soir du 23 octobre prochain. Et termes de générations, ces sympathiques cacochymes pourraient avoir quelques surprises. Car il ne s'agit pas, pour marquer des points, de larmoyer en boucle sur Facebook. Mais de conquérir le cœur de l'électorat. Nous verrons bien, sur ce terrain-là, qui le peuple suisse choisira, dans moins de deux mois.

     

    Pascal Décaillet