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  • Gilles et les parapluies

     

    Sur le vif - Dimanche 14.08.11 - 10.35h

     

    Directeur de la RTS, Gilles Marchand est un homme souriant, sympathique et plein d'humour. Issu du marketing, où il a fait des merveilles, il est surtout un incomparable vendeur. Dans le désert, il vous vendrait des parapluies. Vendre la RTS, dire qu'elle est la meilleure, c'est son rôle. Il est payé pour cela. Rien à dire.

     

    Ce qui est un peu plus incongru, c'est de voir apparaître aujourd'hui, sous le mystérieux générique « Le Cercle du Matin dimanche », en tête de page et sur quatre colonnes, un texte de pure publicité d'entreprise, intitulé « La Suisse romande a du talent », où surgit quatre fois la raison sociale d'entreprise « RTS ». Pour dire, évidemment, à quel point le Mammouth accomplit si merveilleusement son boulot de miroir culturel de nos festivals d'été.

     

    C'est comme si on donnait la parole au directeur de Nestlé pour nous vanter, à coup de pubs martelées, les bienfaits de sa boîte, sous le titre « Les splendeurs de Vevey au cœur de l'été ». Par rapport à n'importe quelle autre entreprise, cette démarche pseudo rédactionnelle eût été choquante. Pour la RTS, non. Il faudrait être grand clerc, ou mouche dans certains « Cercles », pour décrypter et débroussailler un jour les réseaux d'intérêts mêlés entre la Régie stipendiée par l'impôt déguisé (redevance) et les petits copains de grands canards privés qui, loin de jouer la concurrence, se vautrent dans le Cartel du Cocktail et des bonnes relations. C'est un peu le phénomène Locarno, où se pavane la SSR, et jusqu'à son directeur, pour mieux s'y voir, au dernier jour... primée.

     

    Face à ce marécage, les télévisions privées, mais aussi les radios, les sites internet d'information en construction, les producteurs indépendants doivent impérativement se mobiliser. Montrer qu'il existe d'autres sources de création - et de miroir d'une région -  que la grande toile d'araignée. Une toile qui a ceci de particulier : l'arachnide s'y entend à merveille avec les moustiques captifs qu'elle devrait dévorer. Elle les libère, les reprend. Pendant ce temps, seul dans le désert (depuis trop longtemps, of course), Gilles le Magicien continue de vendre des tonnes de parapluies.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

  • L'élan brisé de ceux qui se réjouissent trop tôt

     

    Sur le vif - Samedi 13.08.11 - 08.44h

     

    « L'élan brisé de l'UDC » : c'est le titre, ce matin, de l'éditorial du Temps, les six mots que tous les yeux verront, en première page. Un titre pour dire quoi ? Que, selon le dernier baromètre électoral Gfs/SSR, avec le Temps comme partenaire (sondage dont tout le monde, depuis quelques années, peut apprécier la visionnaire pertinence), l'UDC « marquerait le pas ».

     

    À supposer que ce sondage, triomphalement diffusé par les services de M. de Weck, ait une quelconque valeur, allez oui supposons-le, examinons les chiffres : UDC 27,4% d'intentions de vote, soit neuf points devant le deuxième parti (le PS, 18,5) et plus de onze devant le PLR (16,1). « Rupture majeure », claironne l'éditorialiste du Temps.

     

    Rupture avec quoi ? Même dans le cas de figure de ce sondage, une fois évacuées les intentions des sondeurs et de leurs propagandistes d'Etat ou de la presse ayant immense pignon sur immense rue, nous sommes exactement dans le cas de figure d'octobre 2007. Une UDC largement devant, des socialistes toujours sous la barre des 20% (aucune sociale démocratie d'Europe ne plonge aussi bas, ce qui ne semble guère troubler le commentateur du Temps), des PDC et PLR qui se chamaillent une somme totale d'environ 30%. Bref, le scénario le plus probable, pour le 23 octobre 2011, est celui d'une continuité : nous serons vraisemblablement dans des grandes masses similaires, à quelques pourcents près, à celles de 2007.

     

    Dès lors, il serait intéressant de s'interroger sur le triomphalisme du Temps (dans son titre), sur l'étrange consanguinité qui relie mandants et mandataires, avec ces éternels sondages Gfs/SSR (et ce qu'ils coûtent !), sur l'éventuelle opération de propagande derrière la soi-disant objectivité des chiffres. Ces questions, dans l'univers éditorial de Suisse romande, précisément étouffé par deux ou trois géants, dont les commanditaires du sondage, qui les posera ?

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

  • Glôzu-Salerno : la rencontre

     

    Sur le vif - Et dans l'éther - Vendredi 12.08.11 - 10.28h

     

    Dans une interview accordée à mon confrère Marc Moulin, pour la Tribune de Genève, le Père Glôzu affirme n'avoir jamais rencontré Sandrine Salerno. De sa vie !

     

    Diable.

     

    Dans un périmètre aussi confiné que celui de la Vieille Ville, cette affirmation étonne. Ou même, hallucine. Après nous être profondément penchés sur la question, nous sommes en mesure, ce matin, d'élaborer les hypothèses suivantes :

     

     

    Hypothèse A

     

    Sandrine Salerno ne va jamais au bistrot. Ce qui, dans une perspective anthropologique post-chavannienne, surprend.

     

     

    Hypothèse B

     

    Atteint, au plus profond de sa cornée, de salernite aiguë (affection ophtalmologique reconnue par la Faculté, suite à plusieurs consultations d'employés du propre Département de la Régente), le Père Glôzu ne parvient hélas pas, physiquement, à voir la politicienne. Ce phénomène de déni n'est certes pas courant, mais a affecté plusieurs généraux en disgrâce de l'armée soviétique, entre 1917 et 1989. Une thérapie ad hoc en maison psychiatrique leur a permis de recouvrer la Vision.

     

     

    Hypothèse C

     

    Sandrine Salerno va parfois au bistrot. Mais elle exige des cartes ou menus épicènes, ascèse à laquelle le Père Glôzu - et il plaide coupable sur ce point - ne s'est pas encore astreint.

     

     

    Hypothèse D


    Le Père Glôzu, dans son infinie distraction, confond Sandrine Salerno avec la Maire démocrate-chrétienne de Syracuse. Une femme qu'il cherche à rencontrer depuis des décennies, mais qui refuse les avances du restaurateur, son mari, important responsable de l'organisation locale « Les Amis de Don Corleone », non gouvernementale mais très ancrée, étant férocement jaloux.

     

     

    Hypothèse E

     

    Sandrine Salerno a peur des rats. Comme ils sont une centaine, en permanence, c'est bien connu, à infester l'antre du Père Glôzu, la magistrate préfère s'abstenir de tout passage dans cet estaminet.

     

     

    Hypothèse F

     

    Le Père Glôzu et Sandrine Salerno se sont bel et bien rencontrés, en présence de Marc Moulin, qui couvre le secret de l'événement. Il s'agissait d'une histoire de chaufferettes, destinée à nuire à un rival de la socialiste, au sein de l'exécutif genevois. Un dysfonctionnement du dispositif ayant dégagé un gaz amnésique (proche du traitement Z+ de notre hypothèse B, en Russie soviétique), plus personne ne se souvient de cette rencontre. Sauf le journaliste, qui portait un masque à gaz, mais demeure indéfectiblement lié à son serment de discrétion.

     

     

    Je vous laisse cocher et distribuer le formulaire. Les résultats du vote seront proclamés d'ici la Sainte Sandrine.

     

     

    Pascal Décaillet