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  • Le Climatique : petite méforme passagère ?

     

    Su le vif - Mercredi 31.08.11 - 18.33h

     

    Pas très en forme, Ueli Leuenberger ! Plusieurs indices, dans l'intervention qu'il vient de livrer sur la RSR, nous amènent à penser que la président des Verts suisses ne traverse pas la période la plus dionysiaquement lucide de sa vie politique. Sans doute une baisse de tension passagère, liée aux apocalyptiques chaleurs de cette fin d'été. Un passage en bassin de refroidissement s'impose.

     

    Premier indice : pourquoi lui, d'ordinaire le plus courtois des hommes, fait-il preuve d'une telle agressivité face au coordinateur romand de l'UDC, Claude-Alain Voiblet, dans une discussion sur l'affaire qui secoue l'ODM (Office fédéral des migrations, dont le chef, Alard du Bois-Reymond, vient de se faire éjecter par Simonetta Sommaruga) ?

     

    Et puis, lors d'un débat face à Christophe Darbellay sur le plan du Conseil fédéral contre le franc fort revu à la baisse, Ueli Leuenberger donne, hélas, l'impression de fort mal connaître le sujet, alignant les approximations, venant nous parler d'énergies renouvelables dans un sujet n'ayant strictement rien à voir.

     

    Peut-être ce politicien - assurément le meilleur des hommes - traverse-t-il une crise thématique ? Le Climat fait moins recette. Fukushima, aussi. Et les élections approchent à grands pas. Et pas le moindre sujet de fin du monde, pour l'heure, à se mettre sous la dent.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

  • Écouter Mme Perruchoud-Massy est un plaisir

     

    Sur le vif - Mercredi 31.08.11 - 08.38h

     

    Compétence. Précision dans les réponses. Mise en contexte. Absence totale de langue de bois. Elle parle le langage de l'économie, et tous comprennent. Ce fut un réel plaisir, ce matin, entre 0730h et 0800, au micro de Simon Matthey-Doret, d'entendre sur le RSR la Valaisanne Marie-Françoise Perruchoud-Massy. Docteur en économie, prof à la HES de Sierre, ex-candidate malheureuse (ah, ce fameux congrès de Plan-Conthey du 6 juin 2009, cauchemar de Christophe Darbellay !) à l'investiture du PDC du Valais romand pour le Conseil d'Etat. À Darbellay, les délégués (plus de 2000 !) avaient préféré Maurice Tornay. À Mme Perruchoud-Massy, Jacques Melly.

     

    Ce matin, tant sur les questions de franc fort que d'indices de satisfaction dans l'hôtellerie valaisanne, des réponses claires et pertinentes. Une maîtrise du discours, une précision dans les chiffres que pourraient lui envier bien des conseillères d'Etat, notamment du côté de Genève. En écoutant l'économiste valaisanne, on s'est mis à regretter, un peu, ou peut-être beaucoup, qu'elle ne joue pas un rôle davantage signalé. Pourquoi pas, une nouvelle fois, en politique ? Qui sait ?

     

    Pascal Décaillet

     

  • L'effet Fukushima, c'est fini

     

    Sur le vif - Mardi 30.08.11 - 18.26h

     

    L'espace d'un printemps : c'est ce qu'aura duré, en Suisse, l'effet Fukushima. Suite à la tragédie japonaise, dont il pas question de nier l'ampleur, les esprits, dans notre pays, se sont échauffés jusqu'à la déraison. Ici, un certain prophète d'Apocalypse troquait le thème du climat, sa marque de fabrique pourtant, contre celui du Jugement dernier atomique. Là, le chef d'un parti « centriste » se ralliait un peu vite, derrière la conversion encore plus ahurissante de sa conseillère fédérale, à l'abolition de toute énergie nucléaire en Suisse. C'était le printemps, les désirs de voix poussaient comme des bourgeons : on nous prédisait des Verts à 13 ou 15%, aux élections fédérales. Déjà, les journaux articulaient des noms : tel notable des campagnes et terroirs genevois se voyait déjà, de son pas de sénateur, au gouvernement du pays.

     

    Et puis, comme dans les centrales, il y a le moment fatidique du refroidissement. Il s'est produit cet après-midi, à la commission de l'Energie du Conseil des Etats. Du haut de leur sagesse, les sénateurs (légendairement moins rêveurs que leurs cousins de la Chambre du peuple) veulent bien laisser tomber, à terme, les centrales de la génération actuelle. Mais en aucun cas les technologies du futur. C'est la voie de la sagesse, celle qui refuse de se laisser impressionner par les transes tellement électoralistes des Cassandres de ce printemps. C'est la voie du réalisme. La douche froide pour les incandescents de la fin du monde, hélas relayés, ce printemps, par pur opportunisme électoral, par l'un des grands partis qui, depuis 1891, font le destin de la Suisse. Et le plus fou, c'est que ce sont justement, aujourd'hui à Berne, des sénateurs de ce parti, issus de Suisse centrale et orientale, bref des noirs, qui ont fait la différence. Les snobinards de smartvote en sont pour leurs frais : il existe une Suisse profonde beaucoup plus conservatrice qu'on ne l'imagine. On peut évidemment la combattre, chacun jugera. Mais on ne peut pas la nier. Elle est là, dure et indivisible. Comme l'atome. Avant la fission.

     

    Pascal Décaillet