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Police : c'est l'autorité élue qui décide

 

Sur le vif - Vendredi 26.08.11 . 12.17h

 

Il y a quelque chose de profondément insupportable, en termes de fonctionnement républicain, dans la récente succession de déclarations entre Mmes Rochat et Bonfanti, à propos des effectifs supplémentaires de police. On pensera ce qu'on voudra de Mme Rochat, son rapport très difficile à la communication, on le dénoncera, on le regrettera, on s'en plaindra. Mais il se trouve que la patronne, la légitime, l'élue du peuple, c'est elle. Et autour d'elle, le collège. Ainsi fonctionne, depuis la Révolution française, la République : les élus décident, les fonctionnaires appliquent.

 

Dans ces circonstances, quels que soient les glissements, les imprudences, les erreurs de chiffres ou de langage de l'élue, il n'est pas acceptable qu'un haut-fonctionnaire, la cheffe de la police, vienne, deux jours après, « tempérer » l'annonce de la conseillère d'Etat. On sent, dans ces propos de Mme Bonfanti, la pression du syndicat. Il faut, une fois pour toutes, savoir qui commande dans cette République.

 

Il n'y a pas, il ne saurait y avoir de pouvoir bicéphale pour diriger la police. La patronne, c'est l'élue du peuple. Et avec elle, le Conseil d'Etat. Tout autre système, toute autre conception, même légitimés par l'esprit de corps, nous ramènent à une essence prétorienne, qu'aucune République au monde ne peut accepter. Charge à la ministre de se faire un peu respecter. En clair, quand elle parle, quel que soit le degré d'élévation de ses propos, sa parole, par rapport à ses subordonnés, se doit impérativement d'être conclusive.

 

Quant au corps de police, il convient de rappeler ici l'estime et le respect qu'il mérite de la population. Non seulement à cause de l'insécurité grandissante, des problèmes d'effectifs, de la difficulté du métier. Mais aussi parce qu'il n'y a rien de pire, pour le moral, qu'un tel capharnaüm sémantique dans la chaîne de commandement.

 

 

 

Pascal Décaillet

 

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