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  • Genève : une communication catastrophique de l’Evêché

     

    Jeudi 24.02.11 - 10.14h

     

    Pendant des décennies, peut-être des siècles, l’Eglise catholique a couvert des scandales sexuels. Aujourd’hui, d’innombrables affaires ayant éclaté, l’institution ne commet-elle pas l’excès contraire ? N’a-t-elle pas tendance, parfois, apeurée par l’opinion publique, à prendre les devants dans la dénonciation, au risque de transgresser l’une des règles les plus fondamentales du droit : la présomption d’innocence ? L’affaire toute récente de Carouge relance cruellement le débat. Elle émeut l’opinion publique, projette l’épiscopat dans un mur de silence. Malaise. Et le mot est faible. Dans un papier du Temps, hier, ma consoeur Patricia Briel soulève avec pertinence ces questions.

     

    Il y a deux semaines, l’ancien curé de Carouge se donnait la mort. Sans doute, d’ailleurs, commettait-il cet acte peu après le téléjournal de 1930h de la TSR, dans lequel était diffusé un reportage qui, sans donner expressément son nom, dévoilait clairement sa personne à la population de Carouge, où le prêtre (très apprécié) était une véritable star. Le reportage ne prononçait pas le nom, mais montrait l’église Sainte-Croix, à Carouge ! Ce curé avait été dénoncé d’avoir commis des actes d’ordre sexuel sur personne mineure. Dénoncé par Mgr Farine, évêque auxiliaire de Genève, auprès de la justice, en octobre 2010. Soupçonné, oui, et en effet de choses graves. Dénoncé par sa hiérarchie, oui. Mais encore jamais entendu par la police, jamais inculpé, jamais condamné !

     

    L’affaire est loin d’être finie. Et d’autant plus douloureuses (pour les éventuelles victimes) que le travail de mémoire et de justice ne pourra s’opérer dans un procès, la personne soupçonnée étant décédée. Ce qui est sûr, c’est que la hiérarchie catholique de Suisse romande n’en sort pas grandie : d’un bout à l’autre, sa politique de communication a été catastrophique. Pourquoi Mgr Farine a-t-il mis tant de précipitation à dénoncer ce cas ? Pourquoi, le mercredi 9 février 2011, rend-il publique cette dénonciation, en l’annonçant en commun avec un autre cas, dans le canton de Vaud ? Pourquoi Mgr Farine, ainsi que le vicaire général, Nicolas Betticher, se sont-ils à ce point murés dans le silence ? L’Eglise, en un mot comme en mille, n’a-t-elle pas livré l’un des siens en pâture à l’opinion publique ?

     

    Ces événements tragiques interviennent alors que le Diocèse de Lausanne, Genève, Neuchâtel et Fribourg se cherche un évêque, Mgr Bernard Genoud étant décédé le 21 septembre 2010. L’absence provisoire d’un chef explique-t-elle ces erreurs de communication ? En partie, peut-être. Reste, plus profondément, que l’Eglise catholique romaine continue de vivre très douloureusement les affaires dites « sexuelles » qui la secouent. Après le temps du silence et de la chape de plomb, sommes-nous entrés dans celui de l’excès de précipitation ? La question est posée.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

     

     

  • Manuel Tornare a-t-il insulté la police genevoise ?

     

    Sur le vif - Mardi 22.02.11 - 11.57h

     

    Sur son blog, Thierry Cerutti, membre de l’exécutif de Vernier, affirme que Manuel Tornare aurait traité de « crétins » les gendarmes genevois, actuellement en grève des amendes et du rasage. Il s’agirait d’une vidéo sur le blog d’un confrère. Cette vidéo, ayant circulé un moment, aurait été détruite.

     

    Cette affaire appelle plusieurs questions. S’il s’agit d’un propos privé, capté contre le gré de M. Tornare, l’affaire doit en rester là. On répond de ses propos publics. En revanche, si M. Tornare a prononcé ces mots en situation d’interviewé, c’est plus ennuyeux pour lui.

     

    Enfin, il serait intéressant de savoir qui a donné l’ordre de destruction de cette vidéo. Au besoin, sous quelles pressions.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

  • Figaro ? – La barbe !

     

    Chronique publiée dans la Tribune de Genève - Lundi 21.02.11



    Ils sont bien obédients, mes jeunes confrères, avec le pouvoir en place, dans l’affaire de la police. Et jusqu’à la chronique orangée, hier, de mon ami Rothenbuehler, qui semble juger de si haut et de si loin. A des années-lumière du terrain. A les entendre, Isabel Rochat aurait tout juste, les flics tout faux. Je ne partage absolument pas ce point de vue.

    Les policiers, simplement, je les écoute. Depuis un an, on leur balance des noms de code, on les rase avec Figaro, on les illumine avec Phénix, on leur balance des incantations surgies d’un grimoire. Les délinquants, tout au mieux, on les déplace : d’un quartier l’autre, ils émigrent. La réorganisation de la police, qui est un bordel notoire, on la camoufle en Chanson du Mal Aimé, le crime s’en vient, le crime revient, demeure le Phénix qui « s’il meurt un soir, le matin voit sa renaissance ».

    Quand on sollicite la parole ministérielle pour désherber un peu ce jargon marketing, on obtient quoi ? « Zustand », « Sollzustand », « processus itératif », bref le charabia d’un souffleur (qui ?), répété sans donner l’impression d’avoir été compris. En politique, c’est l’élu qui doit inventer les mots, et les fonctionnaires qui doivent suivre. Là, c’est le contraire. Face à cette illisibilité du message, le mal-être des flics genevois est parfaitement compréhensible.

    Pascal Décaillet