Chronique publiée dans la Tribune de Genève - Jeudi 11.06.09
La grande question, la seule qui vaille : Uli Windisch est-il une sorcière ? Un nez un peu pointu, certes, des idées trop crochues pour la quiétude ouatée de l’orthodoxie, alors, va pour le bûcher. Ca tombe bien : c’est l’année Calvin.
Le plus fou, c’est l’histoire du recteur, Monsieur Vassalli. Saisi, par une délation, d’un crime de délit d’opinion, il entre en matière ! Pour sévir ? Même pas ! Pour aller en référer, cahin-caha et presque en catimini, à une commission dont je ne sache qu’elle ait encore beaucoup siégé et qui doit se pourlécher les babines d’avoir enfin un peu de biscuit à se mettre sous la dent.
L’affaire est-elle si complexe que le recteur ait à la déléguer à des tiers ? Saisir une instance externe, est-ce le courage, est-ce agir en chef ? Sous pression de quelques chers camarades, dont le président du parti socialiste suisse, Monsieur Vassalli aurait-il peur de statuer lui-même ? Peur de déranger ? Peur de l’onde de choc ? Peur pour sa carrière ?
Ou alors, cet éminent scientifique aurait-il besoin qu’on lui bichonne, sous le couvert de l’éthique, un amour de petit dossier à charge ? Qui lui permette, le jour venu, de dire : « Ca n’est pas moi, ce sont les experts ». Drôles d’experts, à la vérité, quand on sait que le papier commis par Uli Windisch, dans le Nouvelliste, pourfendait le socialisme. Et que siège, dans la « commission d’éthique », une certaine Christiane Brunner.
Pascal Décaillet