Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • GAC : vingtième rentrée ce soir

     
     
    Sur le vif - Lundi 18.08.25 - 09.18h
     
     
     
    J’aurai l’honneur et le bonheur de lancer ce soir, en direct 19h, la vingtième année d’existence de GAC, sur cette magnifique chaîne qu’est Léman Bleu.
     
    J’ai inauguré l’émission en 2006. Elle aura vingt ans révolus à la fin de la Saison 2025-2026, soit en juin prochain.
     
    Mon invité, pour cette vingtième rentrée : Xavier Magnin, candidat du Centre au Conseil d’Etat (élection complémentaire du 28.09.25). Nous lançons ainsi, avec une série d’entretiens, et bien sûr de nombreux débats, cette campagne-éclair.
     
    Vive la citoyenneté lucide, dynamique, partagée, populaire et joyeuse ! A ce soir !
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • La droite suisse doit se dépolluer de l'ultra-libéralisme

     
     
    Sur le vif - Dimanche 17.08.25 - 11.29h
     
     
    Comme beaucoup de mes compatriotes, je veux une Suisse indépendante et souveraine.
     
    Indépendante, cela ne signifie pas murée dans un bunker. Bien au contraire, notre pays doit entretenir les meilleurs rapports avec tous les peuples du monde, sans exception. Tiens, au hasard, la Suisse doit entretenir EXACTEMENT LES MÊMES RELATIONS, munies du même respect, avec les Palestiniens qu'avec Israël. Avec M. Cassis, on en est loin.
     
    Ouverture, diversité, bonheur d'apprendre les langues du monde (lancez-vous donc dans le grec, l'arabe, le copte, l'arménien, l'araméen, le persan, oubliez un peu la tyrannie de la langue anglaise !). Mais la Suisse doit impérativement demeurer souveraine : pas d'obédience, encore moins d'appartenance, qui serait vassalité, à un conglomérat multinational. C'est si difficile à comprendre ?
     
    Prenons l'Europe. Il n'y a pas plus européen que nous. Nous parlons quatre langues européennes, dont trois sont pratiquées dans nos pays voisins, nous aimons ce continent, nous y voyageons, nous en lisons les auteurs, nous nous immergeons de leurs musiques. Nous en partageons l'Histoire, Rome, Moyen-Âge, Réforme, Contre-Réforme, Lumières, Révolution française, Romantisme allemand, Révolution industrielle, grands combats sociaux. Nous lisons, en italien, les poèmes sublimes du cinéaste Pasolini. Nous lisons Hölderlin, Brecht, Heiner Müller, Christa Wolf. Nous sommes, jusqu'en nos tréfonds, des Européens continentaux.
     
    Pour autant, nous refusons (dans notre majorité) toute idée de subordination politique, ou juridique, à l'Union européenne. Discuter avec elle, oui, négocier, avec respect et fermeté, mais pas d'adhésion. Ca n'est en aucun cas une attitude contre l'Europe, en tant que matrice commune. C'est contre cette Europe (à prétention) politique-là, contre ce modèle dépourvu de toute légitimité démocratique. Il n'est, tout simplement, pas le nôtre.
     
    Mais notre indépendance doit aller beaucoup plus loin, encore. Sur le plan économique, notre pays n'est pas souverain. Il croit l'être, mais c'est une illusion. Depuis la chute du Mur (9 novembre 1989), et la prétendue "victoire définitive du capitalisme", fadaise en laquelle ne n'ai jamais cru une seconde, et surtout que je n'ai jamais souhaitée, la Suisse s'est immergée corps et âme dans le système d'échanges ultra-libéral dessiné par le monde anglo-saxon, reléguant l'Etat à la portion congrue, privilégiant l'actionnaire sur le travailleur, le boursicoteur mondialisé sur le national, le délocalisé sur l'ancré profitant à son environnement immédiat.
     
    Le problème no 1 de l'affaire des tarifs douaniers (j'y reviens dans GHI, mercredi prochain), c'est cela. Trump ou pas Trump, C'EST UN PROBLÈME INTÉRIEUR SUISSE. Une conséquence dévastatrice de choix économiques désastreux, depuis des décennies : tyrannie des exportations, internationalisation anonyme de l'actionnariat, soumission aux Etats-Unis d'Amérique, non seulement à leur modèle, mais à leurs entreprises mondialisées.
     
    Je plaide depuis des années pour une réorientation de l'économie suisse vers son marché intérieur. Les exportations oui (notamment dans certains domaines d'excellence, comme l'horlogerie), mais DONT LES GAINS PROFITENT AU PEUPLE SUISSE, et pas seulement par la fiscalité, cette vieille rengaine du ruissellement, ne parlons pas non plus de l'alibi des ineffables "fondations". Une économie profitant au peuple suisse, et pas à un actionnariat de spéculateurs mondialisés, déracinés des communautés humaines productrices.
     
    En bref, je plaide - et j'ai plaidé toute ma vie - pour le retour à l'idée d'économie nationale. J'ai lu avec passion le philosophe rhénan né à Trèves en 1818. Lisez-le, en allemand : il est un perpétuel aiguiseur de lucidité. Et j'ai lu, tout autant, le "Rerum Novarum" de Léon XIII, en 1891. Je ne veux pas d'une économie au service des puissants, ni des possédants. MAIS AU SERVICE DU PEUPLE. De son épanouissement. De son accès à l'éducation, au savoir, à la culture, au lien social, à la citoyenneté active. J'aime profondément mon pays, la Suisse, mais désolé, les options ultra-libérales échevelées de ces dernières décennies nous ont projetés à des années-lumière de ce modèle d'économie au service de l'humain.
     
    Un dernier mot, sur la droite suisse. En aucun cas, elle ne doit laisser à la gauche le monopole de ces valeurs d'économie de proximité, utile à tous. La droite suisse doit se dépolluer de l'ultra-libéralisme. L'économie oui (je suis moi-même entrepreneur, depuis vingt ans, je sais ce que signifie se battre), l'entreprise oui, la vitalité, l'imagination, la réinvention permanente, oui, oui, et oui. Mais au service d'une communauté humaine de proximité. Au service de l'humain ! Et non d'une pieuvre mondialisée.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Radicaux, prenez votre liberté !

     
     
    Sur le vif - Dimanche 03.08.25 - 09.19h
     
     
     
    Je suis profondément attaché à la grande idée radicale. J’aime la Suisse moderne, celle de 1848. J’aime l’Etat fort, ce qui ne veut surtout pas dire omniprésent, ni tentaculaire. Mais l’Etat, oui, pour la cohésion sociale, la répartition des ressources, l’éducation, la santé, la sécurité. L’Etat, comme outil de réalisation (Verwirklichung) des grands desseins populaires.
     
    Les radicaux ont fait la Suisse moderne. Ils ont percé les tunnels (c’était le métier de mon père), construit les routes, le réseau ferroviaire. Ils ont fait l’industrie suisse, si vivante, inventive, grâce à eux. Ils ont fait la chimie, l’industrie des médicaments, les Écoles polytechniques. Ils ont inventé l’école moderne, dans nos cantons. Ils ont légiféré, charpenté nos institutions, on leur doit tout.
     
    J’ai eu l’honneur de fréquenter personnellement de très grands radicaux, au premier plan desquels, bien sûr, Jean-Pascal Delamuraz. Ça marque un homme.
     
    La fusion avec les libéraux est une erreur. Désolé, mais les projets politiques ne sont absolument pas les mêmes. D’un côté, l’Etat fort, de l’autre le « moins d’Etat » chez les libéraux encore humanistes et responsables (dont je respecte la vision, ancrée dans la Selbstverantwortung, celle d’un Cyril Aellen, par exemple), ou encore carrément le « mort à l’Etat ! » des ultra-libéraux mondialistes et boursicoteurs des quarante dernières années. Comment voulez-vous concilier ces univers ?
     
    La fusion est un échec. Un sans-issue sémantique. Un non-sens. Une greffe impossible. Ce qui les tient encore ensemble, c’est le partage des prébendes, la soif du pouvoir. Mais les conceptions du monde, les philosophies politiques, n’ont rien à voir.
     
    Les radicaux patriotes, souverainistes, opposés au libre-échange, se rapprocheront, sur ces thèmes, de l’UDC.
     
    Les libéraux philosophiques continueront de nourrir, dans la NZZ, de passionnantes réflexions (je les lis toujours avec un vif intérêt) sur la responsabilité individuelle.
     
    Les libéraux ultra, valets de la finance mondialisée, des Américains, poursuivront joyeusement leur Odyssée spatiale vers le néant. On leur souhaite juste, comme chez Kubrick, la prodigieuse musique de Richard Strauss (Ouverture de Zarathoustra) et celle du génial György Ligeti, pour atténuer leur errance.
     
    Quant à M. Cassis, catastrophique sur le Proche-Orient, et Mme KKS, puissante négociatrice sur les taxes douanières, on se dit qu’un peu plus de radicalisme d’Etat, et beaucoup moins de libéralisme obédient aux puissances financières, et notamment aux Américains, les auraient avantageusement inspirés.
     
    On se dit aussi que, vu leurs succès exceptionnels, un droit à la retraite anticipée devrait leur être octroyé sans tarder une seule seconde. Avec les félicitations du jury.
     
     
    Pascal Décaillet