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  • Laissons Trump, occupons-nous de la Suisse !

     
     
    Sur le vif - Samedi 02.08.25 - 18.02h
     
     
     
    Trump exige que le prix des médicaments baisse aux États-Unis. C’est son problème. Il a sans doute raison, d’ailleurs. Mais c’est le problème des Etats-Unis, en aucun cas le nôtre. Nous ne devrions même pas le mentionner.
     
    Nous, notre problème, notre horizon d’attente, notre passion citoyenne, c’est la Suisse. Alors, de grâce, occupons-nous d’elle, en absolue priorité, c’est notre devoir de citoyens.
     
    Et battons-nous, non pour la baisse du prix des médicaments aux Etats-Unis, mais POUR LA BAISSE DU PRIX DES MÉDICAMENTS EN SUISSE ! Ce prix, nous le dénonçons depuis des années, est scandaleusement élevé, en comparaison internationale. Il y en a, DANS NOTRE PAYS, qui s’en mettent plein les poches, sur le dos des assurés !
     
    Faisons de la politique en Suisse, pour la Suisse. Pour le peuple suisse ! Pour les malades, les assurés modestes de NOTRE PAYS ! Laissons Trump, occupons-nous de nous-mêmes !
     
    Et, concernant le prix des médicaments, prenons toutes les mesures politiques pour restituer au peuple suisse, par l’action de l’Etat, la propriété et le contrôle politique de la production de médicaments. L’arrogance de la mondialisation financière n’a que trop duré. Il faut, dans l’un des domaines les plus vermoulus par la gangrène ultra-libérale, un signal inflexible de retour à l’intérêt public.
     
    Il ne sert à rien de parler de Trump, ni en l’encensant, ni en le conspuant. PARLONS DE LA SUISSE ! Balayons devant notre porte. Toute la crise actuelle révèle non pas un problème international, mais UN PROBLÈME INTERNE À LA SUISSE, à ses choix économiques libéraux et libre-échangistes désastreux, depuis la chute du Mur.
     
    L’économie suisse doit se réorienter d’urgence vers le MARCHÉ INTÉRIEUR. Au service du peuple suisse. Et non des actionnaires de pieuvres mondialisées.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Le plus terrible : le déni des libéraux

     
     
    Sur le vif - Samedi 02.08.25 - 12.35h
     
     
    Le plus terrible, dans l’affaire des taxes douanières, c’est l’immensité du déni, le refus d’aller chercher les racines du problème, de la part de tout ce que la Suisse compte de représentants du patronat, des élites PLR (à de rares exceptions près, dont l’excellent conseiller national Cyril Aellen), des Chambres de commerce, et de toute une galerie d’hurluberlus de cocktails soudain rattrapés par le tragique de l’Histoire.
     
    C’est ce déni qui est catastrophique. On ne veut pas reconnaître à quel point la Suisse, ces dernières décennies, s’est trompée, en misant tout sur l’exportation, en négligeant les vertus de cohésion du marché intérieur, en ne cherchant que le profit immédiat des actionnaires, en laissant des secteurs aussi vitaux que les banques, les pharmas, échapper totalement au contrôle politique suisse, pour devenir des pieuvres mondiales d’argent facile.
     
    Les libéraux, à de rares exceptions près, celle que je viens de citer et Dieu merci quelques dizaines d’autres, encore imprégnées d’éthique de responsabilité, ont quelques raisons d’escamoter ce travail rétrospectif. Ce sont eux qui, en quatre décennies de capitalisme ultra, ne visant que le profit financier, ont laissé faire. Ils n’ont pas servi les intérêts supérieurs du peuple suisse, mais ceux d’un dérèglement mondial, au profit des puissants.
     
    Les libéraux, ainsi que la frange ultra-libérale de l’UDC, appelons-la « l’aile des milliardaires », ont aussi péché par aveuglement total face aux États-Unis d’Amérique. Cette fascination pour ce pays, que j’ai dénoncée toute ma vie, a tourné à l’obédience, à la génuflexion devant le puissant. Je ne sache pas que ce soient là des valeurs suisses.
     
    Enfin, les remèdes proposés. Les libéraux crient tous à la tentative de renégociation, à la compétitivité. À court terme, ils n’ont pas tort : il faut colmater, sauver les meubles. Mais leurs solutions, et c’est cela qui est terrible, s’arrêtent à ces mesures d’urgence. Aucun d’entre eux pour engager une réflexion de fond sur nos errances économiques de ces dernières décennies. Aucun d’entre eux pour envisager un retour de l’Etat, au nom du peuple suisse, dans le contrôle suprême des banques et des pharmas. Aucun d’entre eux pour esquisser une autre vision du monde que celle d’un capitalisme sauvagement mondialisé.
     
    Cette carence intellectuelle est tout simplement catastrophique.
     
    Citoyen de ce pays que nous aimons, j’invite notre Suisse à se munir d’autres modèles que ceux du dogme libéral. Le peuple suisse mérite mieux que ce désordre volontairement sécrété par les puissants du monde pour maintenir leur domination, leurs privilèges.
     
    Que l’Etat reprenne déjà le contrôle des pharmas, au nom de nos malades, de nos blessés, de ceux d’entre nous qui souffrent. La production de médicaments est d’intérêt public majeur. Elle touche à la vie humaine elle-même. Elle doit échapper au Veau d’Or de la spéculation. Elle doit appartenir au peuple suisse, et non à des financiers mondialisés.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Le péché originel : le libéralisme financier

     
     
    Sur le vif - Vendredi 01.08.25 - 10.56h
     
     
     
    En ce jour de Fête nationale, l'heure n'est pas à la niaiserie consensuelle, sur l'Alpe ou sur la prairie. Elle est à la colère.
     
    Ce qui nous retombe sur la tête, avec la décision de Trump sur les droits de douane, il faut aller le chercher à la racine. Et la racine n'est pas à Washington, elle est chez nous. Dans la dérive, depuis quarante ans, de notre économie vers un libre-échange extatique, érigé en dogme, et une foi béate, de l'ordre du Veau d'Or, dans le "Marché", comme si ce dernier devait être adoré au-dessus des nations, des Républiques, des Contrats sociaux passés entre les humains.
     
    Rien ne sert de fulminer contre l'actuel shériff de la Maison-Blanche, qui annonçait depuis des années un retour au protectionnisme, et qui doit tenter de colmater (avant les élections de mi-mandat, dans quinze mois), la dette inimaginable de son pays.
     
    Rien ne sert, entre citoyens suisses responsables que nous sommes, de s'en prendre à un quelconque autre qu'à nous-mêmes. Parce que nous aimons la Suisse, parce que nous sommes patriotes, nous devons nous appliquer avec rigueur le principe de responsabilité. Ce qui nous intéresse, c'est la Suisse, le peuple suisse, notre souveraineté, notre force d'invention économique, la puissance de notre agriculture et celle de notre industrie.
     
    Alors, dans la crise, nous devons nous regarder nous-mêmes. Et reconnaître l'immensité, depuis quatre décennies, au moins depuis la chute du Mur, de notre dérive vers des modèles où se perd toute notion "d'économie nationale", au profit de liens monstrueux, déracinés, multinationaux, planétaires, au service du seul bénéfice financier de quelques-uns. En grec, cela porte un nom : cela s'appelle une oligarchie.
     
    Prenez les pharmas. Des entreprises typiquement suisses, notamment du côté de Bâle, imprégnées de deux siècles de génie industriel, chimique, polytechnique suisse, sont devenues des monstres mondiaux. Elles appartiennent à des actionnaires de plus en plus avides de profit titanesque à court terme. Entreprises touchant à la santé publique, valeur première pour les humains que nous sommes, elles échappent à tout contrôle d'Etat, toute dimension de politique économique suisse, toute défense des intérêts des assurés suisses. Elles ne songent, à Berne, qu'à infiltrer le pouvoir politique, par un lobbyisme qui dépasse tout entendement.
     
    Un dernier point. La tyrannie, depuis trop longtemps, de l'exportation, véritable vache sacrée, dans notre modèle économique suisse. Elle se justifie dans des marchés d'excellence, spécifiques, comme l'horlogerie. Mais, par défaut total de vision d'Etat, donc par libéralisme béat, on a laissé l'industrie des médicaments, le secteur bancaire, dériver vers des facilités mondiales, au point de perdre tout ancrage avec la Suisse, les valeurs suisses, le peuple suisse, à commencer par les plus déshérités.
     
    Alors évidemment, quand on a tant investi dans l'exportation, tant sanctifié un marché américain qu'on tenait pour "ami", pour "sûr", la désillusion, aujourd'hui, est dévastatrice. On tenait l'ordre libéral, le château de cartes multilatéral, la "Genève internationâââle", pour éternels. On s'est juste heurté au tragique de l’Histoire.
     
    Au plus haut niveau économique et financier de notre pays, on a vu faux. On s'est trompé. On s'est accroché, notamment le PLR, à un ordre libéral sanctifié. Dans ce parti, comme d'ailleurs à l'UDC, il est temps que la droite patriote, populaire, protectionniste, joyeuse, s'affranchisse de la vision libérale, et retrouve des fondements simples, autour du travail, du sens commun, des valeurs républicaines.
     
    En ce 1er Août de colère, je veux voir une occasion de renouer avec la lucidité, la simplicité, le bon-sens, les valeurs de cohésion, de solidarité qui fondent notre magnifique pays. Il faudra, c'est certain, établir ce nouvel ordre sur des valeurs d'Etat et de partage. Tenez, une piste, absolument prioritaire : reprendre le contrôle populaire sur la production de médicaments. En l'arrachant aux forces du profit.
     
    A tous, citoyennes et citoyens de ce pays que nous aimons, j'adresse mes voeux pour une Fête nationale simple, amicale, souriante, fraternelle et patriote.
     
    La Fêtes des coeurs, à la fois colériques et passionnés.
     
     
    Pascal Décaillet