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  • Le logiciel périmé des moralistes au petit pied

     
     
    Sur le vif - Mardi 30.09.25 - 15.12h
     
     
     
    Nicolas Walder, ou Lionel Dugerdil ? Que l'un ou l'autre de ces deux hommes de valeur passe le 19 octobre, Genève survivra le lundi 20, à l'aube. Cette complémentaire est intéressante, elle se termine par un duel gauche-droite en forme de choix de société, mais elle n'a rien d'un Grand Soir qui devrait nous angoisser. Elle ne changera même pas la majorité droite-gauche au Conseil d'Etat.
     
    Ce qui ne passe plus, chez les anti-Dugerdil, ce sont les lamentations des moralistes. On peut combattre le vigneron de Satigny, son protectionnisme, ses options sécuritaires. On peut, si on est de gauche, se battre pour sauver le Soldat Vert au Conseil d'Etat, et qu'il ne devienne pas l'Inconnu du 11 novembre. Mais oser le terme "extrême-droite", en parlant de Lionel Dugerdil, c'est ne rien connaître aux catégories de la politique. C'est d'un logiciel dépassé, désespérément accroché aux références des années trente.
     
    Le mot "extrême-droite" fait référence à un rejet de la démocratie, qui encourage le coup de force, jette aux oubliettes les juges et le droit, met en congé les Parlements, érige un chef en guide suprême, instaure un lien direct entre lui et le peuple, par la voie de plébiscites dûment instrumentalisés.
     
    Vous connaissez un peu Lionel Dugerdil ? C'est un paysan joyeux, aimant sa famille, aimant la vie, aimant les gens. Il est député de la République : dans cette tâche, l'avez-vous jamais vu, ni entendu, dans une posture tribunitienne ? L'avez-vous jamais surpris à demander le renversement de la République, le non-respect des lois ? L'avez-vous jamais vu adopter une attitude anti-parlementaire ?
     
    Lionel Dugerdil est un paysan protectionniste. Il soutient l'agriculture suisse, il veut la protéger de la férocité de la concurrence mondiale, notamment sur le marché viticole. Tout autant, il soutient la relance d'une industrie suisse performante, la priorité au marché intérieur. Il défend la Suisse. La gauche ne défend pas ces positions-là ? C'est dommage. Il fut un temps où la défense des plus démunis l'emportait chez elle sur les sujets de société et la fin du monde.
     
    "Extrême-droite" : vous allez voir, la gauche va nous asperger de ce terme, pendant trois semaines. Elle va nous faire défiler des angoisses de marches aux flambeaux, de cortèges de chemises noires (osera-t-elle dire "brunes" ?), de fin de nos valeurs démocratiques.
     
    Cette arme ultime d'un camp désarçonné, ce recours à la morale et au moralisme, cet abus d'un mot scandaleux pour désigner le candidat UDC, tout cela doit être condamné. MM Walder et Dugerdil sont deux candidats de valeur. Pour ma part, je n'attaque personnellement jamais M. Walder. Et jamais M. Dugerdil. Je les invite à exposer des idées. Je condamnerais avec la même vigueur qu'ici tout abus de langage concernant M. Walder, homme que je respecte. Comme je respecte toute concitoyenne, tout concitoyen, s'engageant comme moi pour la vitalité de notre démocratie suisse.
     
    On peut servir son pays sans se présenter à des élections, mais en exposant infatigablement les enjeux de notre politique suisse, et en faisant vivre le débat démocratique. A mon modeste niveau, celui d'un citoyen au milieu de millions d'autres citoyens, je m'y emploie. Depuis exactement quarante ans. Et je ne crois pas, ces quatre dernières décennies, avoir particulièrement ménagé ma peine.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Dugerdil-Walder : que le meilleur gagne !

     
     
    Sur le vif - Dimanche 28.09.25 - 15.17h
     
     
    Depuis plus de quinze ans, je vous parle du curseur. C'est un thème que je partage depuis 2011 avec l'excellent conseiller national Cyril Aellen, et dont nous nous entretenons souvent.
     
    Le curseur, c'est quoi ? C'est la douce, mais constante évolution du PLR vers l'UDC. Non pour se fondre à elle, mais pour créer une dynamique de victoire, et surtout un programme cohérent des droites genevoises.
     
    Oh, le curseur a subi des revers. Longtemps, la rue des Granges a tenu pour des Gueux l'aile genevoise du premier parti de Suisse, ainsi que le MCG. Les radicaux, plus soucieux de maintenir leurs rites initiatiques que de construire une unité dynamique de la droite, n'ont pas fait mieux. J'entends encore l'un de leurs conseillers d'Etat, sommet d'arrogance, qualifier à la TSR de "Nouvelle Farce" une alliance UDC-MCG en vue d'élections.
     
    Ce magistrat est passé, il oeuvre aujourd’hui à ses réseaux. La  droite populaire genevoise, patriote, attachée au canton et au pays, demeure. Et elle se renforce.
     
    Deux personnes ont travaillé avec succès à la montée de l'UDC genevoise. Céline Amaudruz, deux fois présidente, très bonne conseillère nationale, a renforcé le crédit du parti. Mais le second, vilipendé à l'interne, à ses débuts, par un pronunciamiento d'opérette, a fait encore plus : cet homme, c'est Lionel Dugerdil.
     
    Dugerdil, c'est le renouveau de l'UDC. Et c'est un espoir unitaire pour l'ensemble de la droite genevoise. Ses chances de passer, le 19 octobre, face à Nicolas Walder, sont réelles. La campagne, pour l'un comme pour l'autre de ces deux candidats de valeur, sera serrée. Rien n'est joué.
     
    Dugerdil, c'est l'autre droite, enfin. Une droite populaire, souverainiste, attachée à l'agriculture et à l'industrie suisses, parfaitement ouverte à la collaboration avec le PLR sur les sujets cantonaux. C'est, surtout, une droite moins arrogante que celle des banquiers, moins cérémonielle que celle des ultimes épigones de Fazy. Dugerdil est un patriote joyeux, toujours de bonne humeur, aimant la terre, aimant la vie, aimant les gens. Son style n'a rien à voir avec celui des fatigues patriciennes, qui a beaucoup trop longtemps dominé la droite genevoise.
     
    Nicolas Walder, Lionel Dugerdil : deux hommes de valeur. Mais assurément, deux programmes opposés. N'est-ce pas le moins, en République, que d'opposer fraternellement des idées antagonistes ? La lumière vient de l'étincelle de deux silex frottés l'un à l'autre. La République, c'est la clarté. Que le meilleur gagne.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Dans dix mille ans

     

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 24.09.25

     

    J’ai eu la chance de me rendre maintes fois au Proche-Orient, la première fois en 1966 (jusqu’à la Mosquées des Omeyyades, à Damas), puis la plupart du temps pour mon métier. Jérusalem est pour moi une ville de lumières, de chiffres et de lettres, de codes, de prières, de mélange de civilisations. La langue hébraïque, bien sûr. Mais aussi, l’araméen, le copte, le grec orthodoxe, le byzantin, l’arménien, le géorgien. Forêt de signes.

     

    Chaque fois que je m’y suis rendu, je m’y suis senti au cœur du monde. Le judaïsme, dans toute la complexité de son Histoire. Le christianisme, incroyablement présent, dans ses versions orientales. Et puis, l’Islam. Jamais, une seule seconde, dans ma vie, je n’ai tenté d’ériger ces trois immenses courants en opposition les uns avec les autres.

     

    Il y a la guerre, bien sûr, pour la possession de territoires. Le contrôle de l’eau, denrée infiniment plus rare que chez nous. Mais je suis habité par l’idée que les grands courants spirituels convergent quelque part. En se promenant dans Jérusalem, « trois fois Sainte », du Mur des lamentations à l’Esplanade des Mosquées, de la Porte de Damas au Saint-Sépulcre, le premier sentiment qui vous envahit, d’une puissance inouïe, n’est pas celui de la différence. Mais celui de l’unité.

     

    On continuera longtemps, je le crains, à se battre pour le contrôle de territoires. Un jour, l’unité triomphera. Un jour, peut-être. Dans dix-mille ans.

     

    Pascal Décaillet