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  • Reconnaître la Palestine, maintenant ou jamais !

     
     
    Sur le vif - Mardi 19.08.25 - 09.36h
     
     
    Dans le conflit Israël-Palestine, vous connaissez ma position. Elle n’a jamais changé depuis ma jeunesse : respect et amitié pour ces deux peuples. La voix de mon pays, la Suisse, doit être, au Proche-Orient, celle de la paix. Celle, surtout, d’une totale égalité de ton, de considération, lorsqu’on s’adresse à l’un ou l’autre de ces deux peuples.
     
    La Suisse reconnaît l’État d’Israël, fondé en 1948. Avec exactement la même considération, elle doit reconnaître un État de Palestine, je plaide en ce sens depuis près d’un demi-siècle. Je me suis rendu maintes fois au Proche-Orient, la première fois en 1966 : chaque fois que j’y suis allé comme journaliste, j’ai senti la Suisse appréciée par les deux parties en conflit, parce qu’à l’époque, avant M. Cassis donc, elle était perçue comme ouverte à tous.
     
    L’urgence première, absolue, criante, est évidemment humanitaire : mettre fin au massacre, à Gaza. Mais la vision politique exige d’aller, parallèlement, plus loin. Reconnaître l’Etat de Palestine n’a rien d’intempestif, rien de prématuré. C’est justement parce qu’elle est en ruines, en passe de disparaître corps et âme sous les coups de la politique coloniale de la frange ultra d’Israël, que la Palestine doit être reconnue aujourd’hui.
     
    Elle doit être reconnue non seulement comme peuple, mais dans sa dignité d’Etat. Justement parce que le moment est terrible, catastrophique, dévastateur pour les Palestiniens, c’est maintenant qu’il faut les reconnaître, à la face du monde, dans le seul statut qui soit à la hauteur de leur existence pleine et entière dans la communauté des nations, celui d’Etat.
     
    Ancien vice-président d’un groupe d’amitié Suisse-Israël, M. Cassis est mentalement partie prenante, depuis de longues années, dans ce conflit. Il ne le voit qu’avec les yeux d’Israël. Il ne connaît rien au monde arabe, encore moins sans doute au monde persan. Sa culture géopolitique sur l’Orient compliqué consiste à ne surtout jamais contrarier l’actuel gouvernement d’Israël, celui qui massacre à Gaza, veut augmenter les annexions, la colonisation, sur la bande de Gaza comme en Cisjordanie. M. Cassis n’est pas l’homme de la situation pour porter la voix de la Suisse au Proche-Orient.
     
    Citoyen de ce pays, je veux la paix au Proche-Orient. Elle passe par une reconnaissance renouvelée d’Israël, né en 1948 dans les conditions qu’on sait. Et elle passe par une ABSOLUE ÉGALITÉ d’amitié, de respect, de considération, pour un peuple palestinien qui vit ses pires heures depuis la Nakba de 1948.
     
    La reconnaissance de l’Etat palestinien, c’est maintenant ou jamais.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • GAC : vingtième rentrée ce soir

     
     
    Sur le vif - Lundi 18.08.25 - 09.18h
     
     
     
    J’aurai l’honneur et le bonheur de lancer ce soir, en direct 19h, la vingtième année d’existence de GAC, sur cette magnifique chaîne qu’est Léman Bleu.
     
    J’ai inauguré l’émission en 2006. Elle aura vingt ans révolus à la fin de la Saison 2025-2026, soit en juin prochain.
     
    Mon invité, pour cette vingtième rentrée : Xavier Magnin, candidat du Centre au Conseil d’Etat (élection complémentaire du 28.09.25). Nous lançons ainsi, avec une série d’entretiens, et bien sûr de nombreux débats, cette campagne-éclair.
     
    Vive la citoyenneté lucide, dynamique, partagée, populaire et joyeuse ! A ce soir !
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • La droite suisse doit se dépolluer de l'ultra-libéralisme

     
     
    Sur le vif - Dimanche 17.08.25 - 11.29h
     
     
    Comme beaucoup de mes compatriotes, je veux une Suisse indépendante et souveraine.
     
    Indépendante, cela ne signifie pas murée dans un bunker. Bien au contraire, notre pays doit entretenir les meilleurs rapports avec tous les peuples du monde, sans exception. Tiens, au hasard, la Suisse doit entretenir EXACTEMENT LES MÊMES RELATIONS, munies du même respect, avec les Palestiniens qu'avec Israël. Avec M. Cassis, on en est loin.
     
    Ouverture, diversité, bonheur d'apprendre les langues du monde (lancez-vous donc dans le grec, l'arabe, le copte, l'arménien, l'araméen, le persan, oubliez un peu la tyrannie de la langue anglaise !). Mais la Suisse doit impérativement demeurer souveraine : pas d'obédience, encore moins d'appartenance, qui serait vassalité, à un conglomérat multinational. C'est si difficile à comprendre ?
     
    Prenons l'Europe. Il n'y a pas plus européen que nous. Nous parlons quatre langues européennes, dont trois sont pratiquées dans nos pays voisins, nous aimons ce continent, nous y voyageons, nous en lisons les auteurs, nous nous immergeons de leurs musiques. Nous en partageons l'Histoire, Rome, Moyen-Âge, Réforme, Contre-Réforme, Lumières, Révolution française, Romantisme allemand, Révolution industrielle, grands combats sociaux. Nous lisons, en italien, les poèmes sublimes du cinéaste Pasolini. Nous lisons Hölderlin, Brecht, Heiner Müller, Christa Wolf. Nous sommes, jusqu'en nos tréfonds, des Européens continentaux.
     
    Pour autant, nous refusons (dans notre majorité) toute idée de subordination politique, ou juridique, à l'Union européenne. Discuter avec elle, oui, négocier, avec respect et fermeté, mais pas d'adhésion. Ca n'est en aucun cas une attitude contre l'Europe, en tant que matrice commune. C'est contre cette Europe (à prétention) politique-là, contre ce modèle dépourvu de toute légitimité démocratique. Il n'est, tout simplement, pas le nôtre.
     
    Mais notre indépendance doit aller beaucoup plus loin, encore. Sur le plan économique, notre pays n'est pas souverain. Il croit l'être, mais c'est une illusion. Depuis la chute du Mur (9 novembre 1989), et la prétendue "victoire définitive du capitalisme", fadaise en laquelle ne n'ai jamais cru une seconde, et surtout que je n'ai jamais souhaitée, la Suisse s'est immergée corps et âme dans le système d'échanges ultra-libéral dessiné par le monde anglo-saxon, reléguant l'Etat à la portion congrue, privilégiant l'actionnaire sur le travailleur, le boursicoteur mondialisé sur le national, le délocalisé sur l'ancré profitant à son environnement immédiat.
     
    Le problème no 1 de l'affaire des tarifs douaniers (j'y reviens dans GHI, mercredi prochain), c'est cela. Trump ou pas Trump, C'EST UN PROBLÈME INTÉRIEUR SUISSE. Une conséquence dévastatrice de choix économiques désastreux, depuis des décennies : tyrannie des exportations, internationalisation anonyme de l'actionnariat, soumission aux Etats-Unis d'Amérique, non seulement à leur modèle, mais à leurs entreprises mondialisées.
     
    Je plaide depuis des années pour une réorientation de l'économie suisse vers son marché intérieur. Les exportations oui (notamment dans certains domaines d'excellence, comme l'horlogerie), mais DONT LES GAINS PROFITENT AU PEUPLE SUISSE, et pas seulement par la fiscalité, cette vieille rengaine du ruissellement, ne parlons pas non plus de l'alibi des ineffables "fondations". Une économie profitant au peuple suisse, et pas à un actionnariat de spéculateurs mondialisés, déracinés des communautés humaines productrices.
     
    En bref, je plaide - et j'ai plaidé toute ma vie - pour le retour à l'idée d'économie nationale. J'ai lu avec passion le philosophe rhénan né à Trèves en 1818. Lisez-le, en allemand : il est un perpétuel aiguiseur de lucidité. Et j'ai lu, tout autant, le "Rerum Novarum" de Léon XIII, en 1891. Je ne veux pas d'une économie au service des puissants, ni des possédants. MAIS AU SERVICE DU PEUPLE. De son épanouissement. De son accès à l'éducation, au savoir, à la culture, au lien social, à la citoyenneté active. J'aime profondément mon pays, la Suisse, mais désolé, les options ultra-libérales échevelées de ces dernières décennies nous ont projetés à des années-lumière de ce modèle d'économie au service de l'humain.
     
    Un dernier mot, sur la droite suisse. En aucun cas, elle ne doit laisser à la gauche le monopole de ces valeurs d'économie de proximité, utile à tous. La droite suisse doit se dépolluer de l'ultra-libéralisme. L'économie oui (je suis moi-même entrepreneur, depuis vingt ans, je sais ce que signifie se battre), l'entreprise oui, la vitalité, l'imagination, la réinvention permanente, oui, oui, et oui. Mais au service d'une communauté humaine de proximité. Au service de l'humain ! Et non d'une pieuvre mondialisée.
     
     
    Pascal Décaillet