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  • Des règles strictes, SVP !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 06.12.23

     

    S’il faut vraiment qu’une association soit subventionnée, alors en aucun cas elle ne doit faire de politique. Ni prendre parti ouvertement, dans une élection, pour tel ou tel candidat. Cela, pour une raison simple : si vous êtes membre de l’association, et que la prise de parti vous déplaît, vous pouvez immédiatement démissionner du club. Et ne plus payer votre cotisation. En revanche, si vous êtes contribuable, vous êtes captif, puisque la subvention puise dans votre argent, sans solliciter votre avis. Ce qui relève du pur scandale.

     

    Vous me direz que, pour les impôts, on ne consulte pas chaque contribuable, ce serait un peu fastidieux ! Je vous répondrai qu’on a tort, et qu’il faudrait, dans l’idéal, parvenir à un système où le suffrage universel puisse nous éviter le clientélisme des corps intermédiaires. Mais nous n’en sommes pas là, bien évidemment. En attendant, soyons parfaitement exigeants sur les conditions fixées aux associations subventionnées. En aucun cas, elles ne doivent laisser leur comité, ni quiconque, décider de mots d’ordres prenant en otages la masse des contribuables, que personne ne consulte.

     

    Faute de respect de ces règles élémentaires, simplement républicaines, toute subvention, de l’Etat ou de la Ville, doit être refusée. Il en va du respect le plus élémentaire des contribuables.

     

    Pascal Décaillet

  • Ah, les ineffables "associations"!

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 06.12.23

     

    Je suis profondément républicain. Je reconnais l’Etat, pas les « associations ». Je reconnais les structures dures, légitimées par le peuple souverain : la loi, les institutions, la démocratie directe, la Constitution. Je reconnais les gouvernements, les parlements, le pouvoir judiciaire. Je reconnais l’armée, la police, les enseignants, le personnel hospitalier. Mais désolé, tout ce tissu inextricable « d’associations », dont 90% de gauche, qui foisonnent à Genève, n’ont à mes yeux aucune légitimité. Elles peuvent bien sûr exister, si elles le souhaitent, mais je n’ai jamais compris la politique délirante de subventions, tous azimuts, que leur octroient les pouvoirs publics. Le Canton, et, d’une façon hallucinante, la Ville.

     

    A Genève, il y a autant « d’associations » que de citoyens. Dans le social, dans la culture, dans le sport, dans la protection de l’environnement, tu crées ton « assoc. » (dire le mot jusqu’au bout semble les fatiguer), tu lui flanques une structure hautement elliptique, et, premier geste, tu te tournes vers les pouvoirs publics pour décrocher une subvention. En clair, pour te financer, tu sollicites les deniers des contribuables. Ceux du Canton. Ceux de la Ville. En plus clair encore, tu tires ton argent de la poche des 64% de Genevois qui paient des impôts (eh oui, les autres sont exonérés). Donc, tu te fais financer par les classes moyennes : ceux qui bossent, ne réussissent pas à mettre un sou de côté, n’en peuvent plus de payer. Sans jamais toucher, quant à eux, le moindre centime d’aide.

     

    Les ineffables « associations » vivent donc de l’apport de ceux qui, déjà, sont tondus jusqu’à l’os par la fiscalité, les primes d’assurance-maladie, les loyers, le coût de la vie. C’est cela, il fallait quand même le dire une fois pour toutes, ce transfert pur et simple de l’argent des contribuables, qu’on appelle pudiquement « subventions ». Or, ces fonds, qui les affecte aux « associations » ? Pas les citoyens ! Non, ce sont les élus. Au Parlement cantonal. Et, dans la déraison multipliée, au Conseil municipal de la Ville. Pourquoi tant de générosité ? Mais pour être réélus, pardi ! Se faire une clientèle électorale. Distribuer de l’argent qui n’est pas le sien, mais celui des braves Genevois qui bossent. Dans une quantité de domaines, les élus bichonnent ainsi leurs liens avec les heureux bénéficiaires de leurs « subventions ». Lors de l’examen du budget, en fin d’année, il faut les voir, les solliciteurs, faire le siège du Municipal, en quête de l’enveloppe providentielle.

     

    Ce système, depuis toujours, je le récuse. Il n’est pas républicain. Il est opaque. Il éternise des liens. Il répète liturgiquement des gestes, des habitudes. Il est le fruit de petits arrangements. Il entretient la gloire paternaliste du Prince. Il restitue le mécène, d’Ancien Régime, si ce n’est le satrape de l’Orient antique. En lieu et place, je réclame la transparence, l’équité, la République.

     

    Pascal Décaillet

  • Callas : une femme, au milieu d'autres humains

     
    Sur le vif - Lundi 04.12.23 - 15.52h
     
     
    Adolescent, j'écoutais toujours la Tribune Musicale de France Musique. Ils passaient l'extrait d'une oeuvre, en cinq ou six versions, et il y avait tout un aréopage de spécialistes pour se pâmer, grincer des dents, critiquer tel second violon, s'étriper autour du tempo d'un Furtwängler ou d'un Toscanini. J'adorais cette émission.
     
    Un jour, ils avaient passé Callas. Et, dans le même aria, Tebaldi et quelques autres. Franchement, entre Callas et Tebaldi, je n'aurais pas tranché. Les deux étaient sublimes, tout simplement.
     
    Ensuite, il y a l'école des musicologues aux oreilles extraordinairement affinées, qui s'échinent sur tel ou tel contre-ut. C'est bien, mais le grand public est largué. Tenez, j'avais un excellent confrère au Département d'allemand, à l'Université. Ensemble, on allait écouter des Lieder de Strauss, il me semble que c'était au Victoria Hall, entre 1976 et 1980. Il avait une oreille dingue. Il parvenait toujours à trouver un défaut sur une note, une syllabe. Je me disais : "Il est extraordinaire, mais...... ce concert l'a-t-il simplement rendu heureux ?".
     
    Maria Callas, sur le strict plan vocal, celui des performances purement techniques, était-elle la plus grande ? Franchement, je peux vous en citer quatre ou cinq autres, de son niveau.
     
    Alors, quoi ?
     
    Alors, la femme. Alors, l'interprète. Alors, la folle exigence, dès l'adolescence, avec son propre corps, sa propre voix. Alors, le destin. Alors, la tragédie. Alors, Euripide, Pasolini, Médée. Alors, nous tous, face à elle. Non comme une diva, bien qu'elle le fût, au-delà de toute mesure. Mais comme une femme. Humaine, jusqu'au cri. Au milieu d'autres humains.
     
     
    Pascal Décaillet