Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Dire ce qui fut. Pas ce qui plaît

 
Sur le vif - Jeudi 02.02.23 - 15.27h
 
 
Désolé si je jette un froid dans la niaiserie, l'inculture historique, et le wokisme ambiants, mais la statue de Staline a totalement sa place, dans la ville qui naguère porta son nom, le jour du 80ème anniversaire de la grande victoire qui fut (en tous cas dans les consciences mondiales ; militairement, ce fut plutôt Koursk, en juillet 43), le tournant de la Seconde Guerre mondiale.
 
Bien sûr, Staline fut un dictateur. Bien sûr, il porte la responsabilité de millions de morts. Mais l'homme qui a incarné la résistance soviétique, et pas seulement russe, face aux nazis, ce fut lui.
 
L'homme de la défense de Moscou, en décembre 41, ce fut lui. L'homme du coup d'arrêt à l'avance allemande à Stalingrad (2 février 1943), ce fut lui. L'homme de Koursk, ce fut lui. L'homme de la grande attaque finale (automne 44, hiver et printemps 45), ce fut lui. L'homme de la victoire sur le Troisième Reich (8 mai 1945), ce fut lui.
 
Je ne dis pas que Staline fut bon. Je ne dis pas que Staline fut un homme présentable. Je ne dis pas que Staline est ma tasse de thé. Je dis simplement ce qui fut. Je dis les faits.
 
Les niais, les incultes historiques, les wokistes, ne s'intéressent même pas à l'élémentaire solfège des faits. Ils passent tout de suite au jugement. La petite musique de leurs anachronismes est historiquement, sémantiquement, philosophiquement inaudible.
 
 
Pascal Décaillet

Commentaires

  • Aujourd'hui on veut décronstruire le passé, oublier ce qui n'est politiquement plus correct. J'espère que dans 20 ans on effacera toutes les idioties de tous ces wokistes gauchos. Franchement marre de tous ces biens penseurs qui veulent imposer leur façon de penser de faire et de manger !!!

  • Cher Monsieur,
    Je suis entièrement d’accord avec vous.
    Les gens, soit-disant cultivés, qui se permettent d’avoir des états d’âme par rapport à des événements ayant eu lieu il y a un ou plusieurs siècles, n’ont aucun sens de l’histoire, ni la faculté de se plonger dans un contexte autre que celui de leur nombril du 21ieme siècle.

  • Oui, à côté de la parabole du pharisien et du publicain, un woke honnête peut aussi découvrir, comme moi récemment, les livres de Vassili Grossman, russe et juif, bon communiste en 1917, mais dont les yeux se sont ouverts peu à peu sur le marxisme-léninisme. Les lecteurs avertis le comparent à Soljenitsine. Il est aussi l'un des premiers à avoir découvert l'enfer de Treblinka (voir ses notes «Années de guerre», publiées en français à Moscou en 1946)

  • Disons que ce n’est pas à nous de juger si une statue de Staline a sa place ou non en Russie, c’est aux Russes eux-mêmes de le faire. C’est un débat interne à la nation, dans lequel nous autres européens de l’Ouest n’avons pas notre mot à dire.
    Il fut un temps où les statues de Staline étaient déboulonnées en ex-URSS, et les villes en son nom rebaptisées.
    Aujourd’hui, le temps a passé, certaines blessures se sont estompées, et il semble que la volonté du pouvoir actuel de diminuer la face sombre du dictateur pour mettre en valeur plutôt la gloire de la Victoire, dont il s’est opportunément présenté comme l’artisan, soit partagée par une part importante du peuple russe. Qui sommes nous pour les en blâmer?

  • Vous avez entièrement raison. Je suis anti-communiste, mais j'ai l'honnêteté de reconnaître des faits. L'URSS c'est environ 25 millions de morts dont 11 millions de soldats. C'est eux qui ont cassé l'armée allemande au prix de grands sacrifices. 80% des pertes allemandes ont eu lieu sur le front de l'Est et non pas à l'Ouest. Viennent ensuite les chinois avec environ 18 millions de morts. Puis l'Allemagne avec 7 millions et ainsi de suite.
    Ce qui est injuste c'est que les Etats-Unis qui n'ont eu que 420'000 morts dont 410'000 soldats sont sans cesse mis en avant comme s'ils avaient tout fait. Le nombre de films de guerres à la gloire des Etats-Unis lors de la seconde guerre mondiale se comptent en centaines. Ceux à la gloire de l'URSS sur les doigts d'une main. Il est vrai que Hollywood est en californie et pas du côté de Saint Petersbourg. Mais cela nous montre bien la propagande que nous subissons depuis 80 ans. Des petits pays comme la Grèce, la Hongrie, la Roumanie ou la Yougoslavie ont eu plus de pertes que les Etats-Unis.

    On peut se demander si une certaine propagande jouant sur nos coeurs, nos émotions n'est pas aussi en cours aujourd'hui et ne l'a pas aussi été dans la plupart des conflits depuis 35 ans...

  • Cher Monsieur Décaillet,

    Je lis et apprécie depuis bien des années vos chroniques.

    Par contre je me dois d'apporter une petite correction à votre texte ci-dessus. Certes, tous les événements que vous décrivez se sont passés sous la "direction" de Staline, mais le véritable sauveur de la Russie et vainqueur des armées nazies s'appelle Joukov ! Le seul homme à qui Staline lâcha la bride pour la conduite des opérations militaires entre 1941 et 1945.

    Bien à vous.

Les commentaires sont fermés.