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Liberté - Page 757

  • Un jour, les digues sauteront

     

    Sur le vif - Mercredi 04.07.18 - 07.58h

     

    La "Grande Coalition", mise en place depuis quelques mois par Mme Merkel, n'est qu'un vaste capharnaüm, composé d'éléments totalement disparates, n'ayant rien à faire ensemble.

     

    La CSU de Seehofer, la CDU et le SPD sont en désaccord profond sur la plupart des grandes questions politiques, à commencer par la gestion des flux migratoires. Cela, nous le relevions ici même, le jour de l'annonce de cet improbable assemblage, de bric et de broc, sans cohérence ni vision commune.

     

    De quoi s'agissait-il ? De sauver la peau de Mme Merkel, qui n'arrivait pas à trouver de majorité pour gouverner, et voulait à tout prix fermer les yeux face au seul véritable événement politique des dernières élections, la montée de l'AfD. Alors, on a constitué cet équipage de fortune, juste pour ne pas voir l'essentiel, faire comme si l'AfD n'existait pas, entre gens "convenables". Dans l'intime jouissance de l'entre-soi, on a gesticulé.

     

    En Allemagne comme en France, quelques mois, quelques années, de répit pour l'Ancien Monde. On colmate, mais un jour les digues sauteront. Un mouvement puissant est en train de monter en Europe. Il demande des nations souveraines, des frontières protectrices pour les plus faibles, notamment sur le marché du travail, des politiques nationales de protection pour les paysans, une régulation drastique des flux migratoires. Et surtout, la voix des peuples qu'on écoute.

     

    On peut fermer les yeux, feindre de ne rien voir, rien n'y changera : un jour ou l'autre, les digues sauteront.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Alain Berset : les mots justes

     

    Sur le vif - Mardi 03.07.18 - 12.38h

     

    Alain Berset a eu les mots justes, à l'instant à Berne, en présence du Président iranien, sur le retrait, par les Etats-Unis, de l'Accord nucléaire. Il a condamné ce retrait, et il a très bien fait.

     

    Quant à la Suisse, elle entretient avec l'Iran, sur les plans économique et politique, les relations qu'elle veut. Elle n'a d'ordres ni de leçons à recevoir de personne. Surtout pas des États-Unis d'Amérique. Encore moins de leurs alliés, qui poussent à la guerre contre Téhéran.

     

    On aimerait que notre ministre des Affaires étrangères, M. Cassis, sache montrer cette indépendance et cette souveraineté, par rapport à tous les groupes de pression, internes et externes, sur la question du Proche-Orient, je dis bien tous.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Le problème s'appelle Angela Merkel

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    Sur le vif - Mardi 03.07.18 - 10.24h

     

    On voit mal le SPD accepter tel quel, ce soir, l'accord CDU-CSU, donc Merkel-Seehofer, intervenu cette nuit, sur la gestion des flux migratoires.

     

    Ce parti, qui fut celui de l'immense Chancelier Willy Brandt (1969-1974), puis de l'excellent Helmut Schmidt (1974-1982), n'est plus que l'ombre de lui-même. Son résultat, aux dernières élections, a été catastrophique : il est comparable à l'effondrement des socialistes français en 2017.

     

    Mais voilà, le SPD fait partie de la coalition. Avec la seule CSU bavaroise, Mme Merkel ne peut pas gouverner. Sans cette dernière, donc avec le seul SPD, non plus. C'est ce soir que l'on éprouvera toute la dimension de bricolage de fortune de cette coalition, ce château de cartes tellement fragile, juste édifié pour sauver la peau de la Chancelière, qui accomplit sa législature de trop.

     

    Si le SPD accepte le compromis, il sauve la coalition (jusqu'à la prochaine crise, qui ne manquera pas), mais trahit ses idéaux en matière de politique migratoire. Mme Merkel, l'éternelle Sauvée des Eaux, obtiendrait un nouveau sursis.

     

    S'il le refuse, il doit quitter une coalition où il n'a, de toute façon, et dès la première heure, strictement rien à faire. Il a lamentablement perdu les élections, n'a même plus la primauté à gauche, on a juste concocté cet assemblage hétéroclite pour conjurer la montée foudroyante de l'AfD.

     

    S'il refuse le compromis, mais demeure toute de même dans la coalition, c'est la CSU qui quittera le gouvernement. Et Hosrt Seehofer, plus taureau de Bavière que jamais, deviendra le chef naturel de l'opposition à la Chancelière. Sur le thème qui a toujours été le sien : celui des flux migratoires.

     

    Dans tous les cas de figure, éclate au grand jour la forfaiture initiale que fut cette coalition disparate et privée de sens politique, juste là pour sauver une femme qui, désespérément, s'accroche au pouvoir.

     

    Le problème no 1 de l'Allemagne, ça n'est ni M. Seehofer, ni le SPD qui ne représente plus rien, c'est Mme Merkel, avec ses bricolages de survie, biscornus et politiquement illisibles. Il est hautement souhaitable qu'elle ne termine pas la législature.

     

    Pascal Décaillet