Sur le vif - Mercredi 29.08.18 - 16.55h
Quand on me dit "Union européenne", je ne vois rien, et n'entends rien. Tout au plus, une machine technocratique, n'ayant jamais réussi à s'imposer politiquement.
Une machine qui, à mes yeux, a commencé à dériver au moment de la chute du Mur. Parce que, très vite, dès le début des années 90, sous l'impulsion d'Helmut Kohl et avec (hélas) la complicité de François Mitterrand, ce qui devait être un réseau de concordances entre les nations est devenu, sous le paravent européen, un outil du renouveau politique de la puissance allemande. Ce fut le cas, de façon flagrante, dans les guerres balkaniques, entre 1990 et 1999. Dira-t-on jamais ce qui s'est VRAIMENT passé au Kosovo, en 1999, le rôle des services secrets allemands, leur aide à l'UCK, tout cela pour affaiblir la puissance slave sur son flanc Sud ?
Quand on me dit "Europe", je ne vois rien de précis, rien de palpable, juste des intentions, des mots jetés, mais le concret ne suit pas. Pas de défense européenne. Pas de politique étrangère européenne. Pas d'Europe politique, tout simplement.
En revanche, quand on me dit "Allemagne", alors là ça me parle. Parce que j'ai, comme vous savez, étudié à fond l'Histoire de ce pays depuis Martin Luther, et que je suis encore en plein dans cette étude. Parce que, à partir du grand Frédéric II de Prusse (1740-1786) et son Ostpolitik, jusqu'à aujourd'hui, en passant les guerres mondiales et par Willy Brandt, en passant par le Rhénan Kohl, jusqu'à la politique ukrainienne de Mme Merkel, je perçois, avec une incroyable précision, un fil continu. Je saisis le destin allemand, alors que je n'entends rien au fatras et au fracas de la machinerie bruxelloise.
En Histoire politique, entre le réel et l'illusoire, je conseille de toujours choisir le réel.
Pascal Décaillet