Sur le vif - Mercredi 29.08.18 - 09.11h
En Europe, voici que l'Italie, pays fondateur de la Communauté européenne en 1957, mais aussi l'Autriche, la Hongrie et le puissant Land de Bavière, n'en pouvant plus de la pression migratoire, entendent s'y attaquer par les moyens qui sont à leur disposition, des moyens nationaux.
Nationaux, bien sûr. En matière migratoire comme ailleurs, l'Union européenne n'existe pas. Elle n'est qu'un château de cartes, une fiction. L'UE n'a pas de politique migratoire, elle n'a pas de politique de défense, elle n'a pas de politique étrangère, elle n'a pas de politique économique cohérente. Et c'est parfaitement normal. Pour avoir, dans un quelconque domaine, une politique crédible, il faut d'abord EXISTER, de façon crédible, comme entité organisée. Les nations, avec leurs défauts, existent. L'Europe n'est qu'un paravent, une illusion.
Dès lors, comment oserions-nous reprocher à l'Italie, nation souveraine, directement exposée à l'incroyable pression des flux migratoires, facteur de mise en danger de sa propre cohésion sociale, de prendre les moyens là où ils sont : au niveau de la nation ? Comment oserions-nous adresser un reproche similaire à l’Autriche, à la Hongrie, au Land de Bavière, dirigé par l'excellent Horst Seehofer ?
Comment voulez-vous qu'ils fassent, ces pays ? Quels moyens, autres que nationaux, peuvent-ils utiliser ? Les moyens européens N'EXISTENT PAS ! Le "Commissaire européen aux Migrations", qui s'est permis ce week-end de faire la leçon aux autorités légitimes de l'Italie, n'est qu'une fiction. Jamais ce fantôme n'a fait avancer le moindre pion, sur le front migratoire. Alors, évidemment, les peuples souverains directement exposés, Italie, Autriche, Hongrie, Land de Bavière, se débrouillent comme ils peuvent. Avec les moyens du bord.
Il n'existe pas de politique migratoire européenne, pour la simple question qu'il n'existe pas d'Union européenne. C'est aussi simple que cela : n'en déplaise aux partisans des grands conglomérats, le seul échelon crédible d'action politique demeure, en 2018, celui de la nation.
Pascal Décaillet