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Liberté - Page 480

  • La gauche illuminée de sainteté

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 24.06.20

     

    Comme nous l’avons montré la dernière fois, la gauche, à Genève et en Suisse, n’est absolument pas majoritaire. Elle ne fait pas la loi parlementaire. Elle fait encore moins la loi populaire : elle se fracasse à peu près sur toutes les initiatives populaires. Elle est régulièrement désavouée par une majorité de notre peuple. Mais paradoxalement, elle dicte la loi morale. Ce qu’elle n’obtient pas, désespérément, dans les urnes, malgré des centaines de tentatives depuis 1919 (élection du National à la proportionnelle), elle tente de le compenser par un magistère dans l’ordre du convenable. Elle désigne le Bien, condamne le Mal, trie les élus et les damnés, entonne des causes, se précipite sur des prétextes mondiaux pour convoquer dans la rue les foules hurlantes. Elle qui condamne tant le populisme, que fait-elle d’autre, par cet appel constant à la rage extériorisée, théâtralisée dans les centres historiques des villes (vous avez remarqué, on ne manifeste jamais à Chancy, ni à Jussy), en opposition au démos, entendez le peuple comme institution, celui qui s’exprime dans les urnes ?

     

    Au fond, la gauche condamne le populisme quand ça l’arrange. Que la droite – et notamment la droite souverainiste – s’avise d’utiliser les mêmes procédés d’appel à la tourbe, et voilà que la gauche morale la bombardera d’étiquettes infamantes : « populistes », voire « fascistes » ! La gauche colleuse d’étiquettes, celle qui salive pour mieux estampiller, celle qui crache, expectore sa détestation pour mieux dénoncer ce qu’elle appelle « la haine ». La gauche de la vaccination, on inocule le mal que l’on prétend combattre. La gauche, comme le Chevalier aux Miroirs, dans Don Quichotte : elle vous brandit votre propre image, pour affaiblir votre assaut. Ces procédés sont très anciens, on instille la morale dans le combat politique, on se drape de vertu, on s’enrobe, on s’illumine de sainteté, comme ces madones que l’on promène, dans les processions du Sud. Faute de s’adresser à la conscience intellectuelle des gens, on s’en va farfouiller, comme d’indiscrets confesseurs, dans les strates de sa mauvaise conscience.

     

    Et le plus fou, c’est que ça marche ! Auprès de qui ? La réponse est simple : auprès de ceux d’entre nous qui sont hélas fragiles dans la conscience de leurs propres valeurs. Il appartient à chacun d’entre nous, en politique, de se définir. Savoir ce qu’il veut, quel type de société, déterminer où il en est. Ça prend du temps, ça remue, ça donne de l’inconfort, des insomnies, ça coupe parfois de la vie sociale, et assurément de la vie mondaine, mais l’enjeu en vaut en chandelle ! Qui suis-je ? Quelles sont mes valeurs ? Quels combats sont les miens ? Si, dans l’univers politique de la droite, ces questions fondamentales étaient davantage posées, par chacun individuellement, les hameçons de la gauche morale pendouilleraient dans le vide, sans attirer la moindre proie. La réponse à la Croisade morale, c’est la connaissance de soi. C’est une entreprise intellectuelle. Elle demande courage, capacité de résistance, et aptitude à la plus glacée des solitudes.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Travailleurs suisses, les syndicats vous trompent !

     

    Sur le vif - Mardi 23.06.20 - 09.32h

     

    Si l'initiative de limitation passe, le 27 septembre, il faudra que Pierre-Yves Maillard en tire immédiatement les conséquences. Bonjour le OUI dans le camp des ouvriers et des chômeurs ! Le désaveu serait dévastateur.

    Le ralliement de la gauche syndicale à la libre circulation, je le répète depuis vingt ans, relève du passage d'un camp dans un autre, ce qui porte un nom. Tout cela, au nom d'une idéologie internationaliste et cosmopolite mortifère, à droite comme à gauche.

    Le rôle des syndicats suisses est de protéger les travailleurs suisses, dans le cadre d'une économie nationale suisse. Et non de rêver la Révolution mondialisée. Ce genre de délire finit avec des pics à glace.

    Travailleurs suisses, les syndicats vous trompent. La frontière vous protège.

     

    Pascal Décaillet

  • Le Clergé - Le peuple

     

    Sur le vif - Mardi 23.06.20 - 04.50h

     

    Initiative de limitation de l'immigration : les journaux ne cessent de nous claironner les vertus de la Sainte-Alliance (partis, syndicats, patronat) contre le texte de l'UDC.

    De même, ils nous louaient pendant toute la campagne l'unanimité contre l'initiative du 9 février 2014, sur l'immigration de masse. Comme à l'époque, ils se voient déjà vainqueurs. Ils iront pendre leur linge sur la Ligne Siegfried.

    Cet unisson aura une conséquence. En cas de réussite des initiants, le 27 septembre, le discrédit de tout ce Clergé qui sonne hautbois et résonne musettes n'en sera que plus fracassant. Le peuple aura parlé. Dans notre démocratie suisse, c'est lui le patron.

    Le peuple aura parlé. Et son attachement à la démocratie directe se renforcera d'autant que se liquéfiera sa confiance dans tous ces bavards des corps associatifs ou intermédiaires, qui prétendent lui dicter le juste et le faux, le convenable et le choquant, le bien et le mal.

     

    Pascal Décaillet