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Liberté - Page 460

  • A mercredi prochain !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 09.12.20

     

    Lorsqu’un gouvernement abuse de la parole, parce qu’il s’exprime en permanence, son autorité s’affaiblit. Les ineffables « points presse » du Conseil d’Etat genevois, depuis le début de la crise sanitaire, en sont un exemple flagrant.

     

    Singulier exercice, que cette monstration hebdomadaire du pouvoir exécutif, le mercredi après-midi. On y voit, filmés en direct, nos ministres pérorer, se remercier entre eux de se donner la parole, « Merci Madame la Présidente », « Comme l’indiquait fort justement mon préopinant », et autres tics de langage de l’officialité politique, quand elle se gonfle d’importance, et tourne en circuit fermé.

     

    Ils pérorent. Enoncent leurs directives, leurs ukases. Ils se passent la parole comme une balle de tennis. Ils sont entre eux. Se congratulent. Et en face, nulle contradiction. Juste des questions, bien sages, sur des précisions factuelles, pour « être sûr d’avoir bien compris ».

     

    La démocratie sort-elle gagnante de de ce super-show du mercredi ? La réponse est non. La parole ministérielle va dans un seul sens. Elle ne souffle nulle contradiction. Elle met en évidence, contre le vœu des locuteurs, les dissensions internes, ce qui est au mieux amusant, au pire fort pesant. Il n’y y rien. Aucun échange. Aucune vie. Juste des magistrats qui parlent, en regardant droit devant eux. « Pas de questions ? ». « Merci Madame la Présidente ». « Pour le reste, le Conseil d’Etat félicite le Président élu, M. Joe Biden ». Et la vie continue. A mercredi prochain !

     

    Pascal Décaillet

  • Noël, Sappho, l'étoile du soir

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 09.12.20

     

    Noël approche. Nous sommes entrés dans le temps de l’Avent, qui est, pour les fidèles, celui d’une attente. La fin d’automne, le règne de la nuit, les brumes, la poisse épaisse, les rigueurs du froid. Ici et là, pourtant, quelques lumières. Noël n’est certainement pas la fête la plus importante du christianisme, en comparaison avec Pâques, mais elle est populaire, attachante, pour tant d’humains sur la terre, chrétiens ou non, croyants ou non. Elle nous annonce l’arrivée d’un enfant, c’est assez universel pour transcender tous les clivages, toutes les adhésions intellectuelles, métaphysiques, spirituelles. C’est une fête simple, imagée, son sens est immédiatement compréhensible par tous, nul besoin d’avoir étudié la théologie, ni l’Histoire des religions.

     

    Il y a des gens qui ne vont à la messe qu’une fois par an, celle de minuit. Il y en a aussi qui n’y vont jamais. Il y a ceux qui vont au culte, aux célébrations juives, musulmanes, et toutes les autres. Il y a ceux que l’idée même de religion repousse. Chacun est libre, chacun doit l’être. Et nul d’entre nous n’a à juger la foi, ni l’absence de foi, ni les doutes, ni les certitudes de son voisin. Pourtant, Noël nous rassemble. Il y a un très beau poème de Sappho, que j’avais étudié en grec à l’Université, avec André Hurst je crois, ou Olivier Reverdin, qui nous parle de l’étoile du soir qui tous nous ramène au foyer : la brebis, la chèvre, l’enfant vers sa mère. La grande poétesse de Mytilène, autour du septième, ou sixième siècle avant notre ère, en quelques mots d’un saisissante concision, nous raconte les retrouvailles de tout « ce qu’avait dispersé l’aurore brillante ». Ce poème m’a toujours bouleversé. Je me le récite, en grec, depuis quatre décennies.

     

    Je ne fais ici ni acte de foi, n’en étant pas capable, ni d’absence de foi. Je m’émerveille, comme des milliards d’humains, devant la résistance des petites lumières face à nuit, celle des sources de chaleur face au froid galactique, celle de l’énergie face à l’inertie. Je m’émerveille de la naissance d’un enfant, ce furent deux de mes plus éblouissants souvenirs. Je m’émerveille du chemin de vie, face au néant. Que dire de plus ? Si ce n’est songer à ces trois Rois, venus d’Orient, avec l’or, la myrrhe, l’encens. Qui étaient-ils ? Où allaient-ils ? Et celle étoile, qui les guidait ? Celle de Sappho, sept siècles plus tôt ?

     

    Noël est une fête ouverte. Elle n’appartient pas au seul domaine de la religion, mais à tous les humains. Elle nous annonce une naissance, et la promesse d’un salut. Elle nous réchauffe les cœurs. Elle nous figure un univers simple, austère, rural, en quête de vie et de chaleur. Elle nous fait danser des lumières dans la nuit glacée. Elle nous invite au chant. Elle nous dessine un sourire dans un décor de tristesse. Elle nous amène à nous rassembler, dans un monde où règnent solitude et dispersion. Elle nous propose une piste, comme l’étoile. Elle nous esquisse une issue. C’est une fête pour les humains, pour les mortels. Un acte de résistance, au cœur de la nuit.

     

    Pascal Décaillet

  • La burqa, problème no 1 en Suisse !

     
    Sur le vif - Mardi 08.12.20 - 16.05h
     
     
    La burqa ! C'est vraiment le problème no 1 que nous ayons à régler, dans la Suisse des années 2020 !
     
    Notre pays traverse une crise économique et sociale sans précédent. Empêchés de travailler, à deux reprises, par leurs propres autorités, des dizaines de milliers de nos compatriotes sont au bord de la faillite. Ou de perdre leur emploi. Ou de finir à l'assistance sociale. Mais non, la burqa !
     
    Le chômage augmente. Ses statistiques sont éhontément trafiquées par les injections de la Confédération et des Cantons pendant la crise sanitaire. Nous pompons dans les réserves. Nous creusons la dette. Nous préparons des cadeaux empoisonnés à nos enfants. Mais non, la burqa !
     
    Notre belle démocratie suisse se porte mal. La confiance se perd. Le fossé se creuse entre le peuple et les autorités. La démocratie représentative, incapable d'assumer son rôle de contre-pouvoir aux exécutifs pendant la crise sanitaire, perd de son crédit. Notre pays a besoin de trouver un nouveau souffle, qui passera par une démocratie directe renforcée. Mais non, la burqa !
     
    Il est bien connu qu'on ne peut pas faire deux pas, en Suisse, sans tomber sur une burqa. Ou sur un minaret. Eh bien moi, je vous le dis, et tant pis pour les ennemis que je me ferai dans un camp qui partage avec moi les valeurs de souveraineté, d'indépendance, de défense des PME : initié par un homme d'exception, le Père Louis Collomb, aumônier du primaire, entre 1965 et 1969, au respect de toutes les croyances et toutes les religions, initié très jeune à une étude en profondeur des trois religions du Livre, ayant eu très jeune le privilège de me rendre dans de nombreux pays musulmans, et de visiter d'innombrables Mosquées, je ne supporte pas le climat anti-Islam véhiculé par cette histoire de burqa.
     
    Je respecte l'Islam. Je respecte le judaïsme. Je respecte le christianisme. Je respecte la foi, la non-foi, le doute, toutes les convictions sincères du monde. Bien entendu que je condamne, avec la dernière rigueur, l'islamisme combattant qui veut renverser nos valeurs, et qui sème la mort. Mais l'Islam, en tant que tel, je le respecte ! Et l'Islam en Suisse, je le respecte : l’écrasante majorité des Musulmans de notre pays ne posent strictement aucun problème.
     
    Et je dis que derrière cette histoire de burqa (mode vestimentaire pour lequel je n'ai certes aucune sympathie), la vérité des choses, c'est une haine anti-Musulmans travestie sous un prétexte de voile. Et cette haine, comme n'importe laquelle dirigée envers un groupe ethnique, ou religieux, je ne l'accepte pas. Parce que cela ne correspond pas à l'idée que, toute ma vie, je me suis faite de la Suisse.
     
    C'est tout.
     
    Pascal Décaillet