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Liberté - Page 158

  • Pour une droite sociale, patriote, populaire !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 23.08.23

     

    J’ai la réputation d’un homme de droite, et elle est parfaitement exacte. Reste à savoir quelle droite. Premier élément de réponse : en tout cas pas la droite libérale. Tout au moins, dans le sens où ce mot a été dévoyé depuis une trentaine d’années : cet ultra-libéralisme, qui veut dissoudre les Etats, les nations, les frontières, et ne songe plus qu’à la libre-circulation du Capital. Bref, le Veau d’or des golden boys. De toute ma vie, cette conception, d’inspiration anglo-saxonne (qui a causé beaucoup de tort au libéralisme historique, celui d’un Benjamin Constant, d’un Tocqueville, d’un Olivier Reverdin), n’a jamais été mienne. Oh, je suis entrepreneur depuis bientôt 18 ans, je défends à fond les PME, l’économie locale, le travail, la confiance entre partenaires. Mais désolé, il me faut l’Etat. C’est mon côté radical. On ne se refait pas.

     

    L’une des grandes figures que j’admire, c’est Bismarck. Parce qu’il a fait l’Unité allemande, certes. Un peu moins pour sa guerre contre la France, en 1870. Mais à vrai dire, pour une tout autre raison, hélas moins connue du grand public : le souci constant, chez ce hobereau prussien, d’accompagner la puissance de l’Etat d’un réseau exceptionnel (et, pour l’époque, totalement novateur) de protections sociales, d’assurances des ouvriers contre la maladie, l’accident. Et, en Europe, le premier système de retraites, plus d’un demi-siècle avant la Sécurité sociale en France (1945) ou l’AVS en Suisse (1947). Je vous encourage à lire toutes les biographies de Bismarck, vous y gagnerez en vision. Avec mon épouse et ma fille cadette, qui vit et enseigne à Bochum, dans la Ruhr, j’ai eu l’occasion de visiter, en juillet, le fabuleux Musée de la Mine : allez tous le voir, vous comprendrez le capitalisme rhénan et ses inflexions sociales, depuis la Révolution industrielle.

     

    Ce que j’admire en Suisse, c’est l’AVS. Deux ans après la guerre, il y a 75 ans, nos pères (ou grands-pères) ont su inventer un système d’Etat, unifié, pour couvrir les retraites. Trois quarts de siècle plus tard, la droite que je prône est patriote, intransigeante, mais elle est populaire, joyeuse, simple (je déteste les arrogances de classes). Et surtout, elle est sociale. Ne surtout pas laisser à la gauche le monopole de la réflexion sur la répartition des richesses, l’égalité des chances, les systèmes de santé, les retraites. D’autant qu’une partie de la gauche, hélas, n’aborde même plus ces thèmes, tant elle est vermoulue par les questions liées au genre, à la couleur de la peau, à la relecture anachronique de l’Histoire, sans restituer le contexte historique, bref la grande errance wokiste. Alors, laissons la gauche s’empêtrer dans la mode et le vent, et construisons en Suisse une droite de la Patrie, du Patrimoine, de la qualité dans les relations du travail, de la solidarité envers nos compatriotes les plus démunis. Je suis citoyen suisse. Je vote depuis 45 ans, je n’ai quasiment jamais manqué un scrutin. J’ai consacré ma vie à faire connaître la politique. J’ai des idées. Je les exprime. C’est tout.

     

    Pascal Décaillet

     

  • La Suisse entend-elle devenir le 51ème Etat américain ?

     
    Sur le vif - Mardi 22.08.23 - 10.03h
     
     
    J'ai toujours été opposé à l'existence d'un "chef de l'armée", en Suisse. Je suis républicain, à la française : le "chef de l'armée", cela doit être le Conseil fédéral. L'armée n'a aucune décision propre à prendre en termes stratégiques : elle applique les orientations décidées par l'autorité politique élue.
     
    Les déclarations hallucinantes de l'actuel "chef de l'armée", Thomas Süssli, donnent raison à ma vision, justifient mes craintes. Aussi étoilé qu'il soit, aucun homme en uniforme n'a à se substituer au politique. C'est très exactement, pourtant, ce qu'a fait M. Süssli en prônant une "intensification" des relations entre la Suisse et l'OTAN, allant jusqu'à des manœuvres terrestres communes.
     
    L'OTAN, ça n'est pas une gentille organisation au service du bien. C'est le club, depuis l'immédiate après-guerre, des alliés de Washington. "Alliés", le mot est faible : aujourd'hui, l'impérialisme américain ayant pris un tel ascendant sur l'Europe, les membres de l'OTAN sont des affidés.
     
    Or, les Etats-Unis sont en guerre en Europe. Dans l'affaire ukrainienne, ils dépensent des milliards - et en font dépenser d'autres par les États européens - pour ce qui n'est rien d'autre que LEUR GUERRE. Depuis la chute du Mur, les Etats-Unis appliquent un plan précis, patient, déterminé, de progression de leur influence en Europe orientale. C'est dans ce contexte qu'il faut placer le conflit entre Russes et Ukrainiens.
     
    "Se rapprocher de l'OTAN", pitoyable euphémisme pour dire qu'on se range du côté de l'Empire qui détient la force, n'a donc rien d'un acte technique, non, c'est un choix politique. Il est déterminant. Et il est catastrophique. C'est le renoncement pur et simple à notre neutralité. A notre indépendance. A notre souveraineté. La Suisse entend-elle devenir le 51ème Etat américain ?
     
    Dans ces conditions, de deux choses l'une. Soit le "chef de l'armée suisse" a totalement outrepassé ses compétences, et cela doit lui être sèchement rappelé. Soit il avait le feu vert de Mme Amherd. Dans cette deuxième hypothèse, beaucoup plus grave, il faut d'urgence rappeler à la ministre de la Défense qu'un tel virage stratégique n'est pas de son seul ressort. Ni même de celui du Conseil fédéral. Mais du peuple suisse tout entier, jusqu'à nouvel ordre seul souverain, dans ce pays.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Le boa, le Havane, le bilan

     
    Sur le vif - Dimanche 20.08.23 - 16.32h
     
     
    Alain Berset peut se parer de tous les boas constrictors qu'il veut. Il peut fumer des partagas ou des Havane, arborer un canotier ou un chapeau-melon. Il peut mener la vie privée qu'il veut, piloter si cela le chante. Tout cela n'a aucune importance.
     
    Parlons d'Alain Berset, pourtant. Et posons-nous une question, la seule qui vaille. En plus d'une décennie aux affaires, quels succès le ministre fédéral de la Santé a-t-il obtenus pour enrayer l'inexorable hausse des primes maladie, souci no 1 de nos compatriotes ?
     
    Je ne dis pas : "Qu'a-t-il tenté ?". La politique est action, seul compte le résultat, les intentions louables n'ont aucun intérêt. En politique, il faut réussir, ou se démettre. C'est la grande leçon de Pierre Mendès France, au pouvoir seulement sept mois, entre juin 1954 et février 1955.
     
    L'obsession people des journalistes avec Alain Berset est une catastrophe. On s'en fout, de l'homme. De ce qu'il est (sympathique ou teigneux, débonnaire ou tyrannique, souriant ou porte de grange). Seul doit compter ce qu'il FAIT. La politique est action, action, et encore action. Elle ne doit être que cela.
     
    Il y a, en Suisse, d'immenses groupes de presse écrite, centrés à Zurich, avec des moyens hallucinants. Ils les emploient à quoi ? A nous bichonner le narratif people d'Alain Berset. Leurs rédacteurs en chef rivalisent d'imagination dans ce domaine. Pendant ce temps, on attend le courage d'un bilan critique sur la lutte contre les hausses de primes.
     
    Ne parlons pas de ce que sont les politiques, ni d'ailleurs de ce que sont les gens, en général. Parlons de ce qu'ils FONT.
     
    Jugeons-les à leurs actes. Au service du pays.
     
     
    Pascal Décaillet