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Liberté - Page 1420

  • Tu m’exfiltres ? – Moi non plus

     

    Sur le vif - Lundi 21.06.10 - 16.24h

     

    Il y a ceux qui tentent d’exfiltrer, ceux qui filtrent les informations, ceux qui flirtent avec la ligne jaune, et puis il y a l’extase recommencée des fuites : la politique fédérale c’est « Je t’aime, moi non plus », par une nuit glacée de novembre, dans la sucrerie d’Aarberg. Des tuyaux partout, des lumières comme des comètes, les machines qui travaillent en continu. Il y a la verticalité des betteraves qui s’évaporent vers l’Apocalypse. Et toi, dans cette dernière nuit du monde, tu vas et tu viens. Et moi, je me retiens.

     

    Je me retiens de quoi ? De te décrire par le menu l’intervention hallucinante que vient de faire Doris Leuthard sur le projet d’exfiltrer les otages libyens. Entre ceux qui savaient et ceux qui ignoraient, ceux qui étaient au parfum et ceux qui se bouchaient le nez, ceux qui commandaient des sous-rapports intermédiaires sur la légitimité d’une action pute-hâtive, et ceux qui omettaient de les lire, c’est toute l’impuissance impersonnelle d’un septuor de rêve qui éclate au grand jour. Pendant ce temps, l’éternité devait sembler un peu longue, sous la nuit étoilée du désert libyen.

     

    Mais elle est longue, l’éternité. Surtout quand elle nous laisse sur notre fin.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

     

     

  • Exclusif: le dernier PV du Grand Conseil

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  • Les coqs, l’infini

     

    Chronique publiée dans la Tribune de Genève - Lundi 21.06.10

     

    Samedi, sur la Dranse, en Haute-Savoie, une femme de 27 ans est morte noyée dans un accident de rafting, lors d’une sortie d’entreprise. Nous ne nous prononcerons pas sur ce cas précis, laissons faire l’enquête. Et nous pensons, bien sûr, à la famille de cette jeune femme.

     

    Mais il faut dire ici, une bonne fois, l’insondable débilité de ce principe des sorties d’entreprise. Sous l’imbécile prétexte de dynamique de groupe, ou d’esprit de corps, on amène sur des canots de rafting, dans des grottes spéléo, sur des parapentes, des gens qui n’y ont jamais mis les pieds, ne font peut-être jamais de sport le reste de l’année. Les accidents n’y sont pas rares.

     

    Encore une fois, nous ne jugeons pas ici le drame de ce week-end. Mais ils se prennent pour qui, les cadres qui organisent ces joyeusetés grégaires ? Pour des sergents de Marines ? Et tout ça, pour quoi ? Les employés ont signé pour travailler dans l’entreprise, le mieux possible, pas pour se faire tuer au nom d’une idéologie de Chantiers de jeunesse.

     

    Sans compter ceux qui n’osent pas dire non, de peur de passer pour des trouillards. La puissance d’un torrent, comme la verticalité d’un sentier de montagne, ça s’apprivoise, doucement. Ca ne se conquiert pas, comme des cons, le temps d’un week-end dont sortiraient vainqueurs les plus matamores. Comme des coqs lustrés par le seul infini de leur bêtise.

     

    Pascal Décaillet