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Liberté - Page 1360

  • Tous les saints

    Chronique publiée dans la Tribune de Genève - Lundi 01.11.10

    Catholique, j’ai toujours cru à la communion des saints. A celle des morts, aussi, avec les vivants. C’est une folie, je sais. Le christianisme est une folie. Révolutionnaire, dévastatrice. Détestable, quand elle fraye avec le pouvoir. Sublime, quand elle résiste.

    De la foi à l’athéisme, de la présence à l’absence, de la parole au silence, de la vie à la mort, la seule certitude est celle du fragile. Le seul fidèle, celui qui peut renier. Le seul vivant, celui qui va vers la mort. Le vrai croyant, celui que dévaste le doute. La seule Eglise qui vaille n’est pas faite de murs, mais de l’invisible communion. Ecclésia, l’assemblée. Rien d’autre.

    1er novembre, le jour de tous les saints. Lisez Simone Weil, voyez comme il est ténu, le chemin de la Grâce à la Pesanteur. De l’ange à la bête. De l’empire à la chute. De la lumière à la nuit. J’ignore si le saint porte en lui le salut. Mais les ténèbres, oui, qui l’éblouissent.

    La Toussaint est une très grande fête. Elle n’est pas affaire de superstition, ni de commerce, ni même au fond de ce qu’on appelle la foi. Non. Elle met en jeu les forces de l’esprit. Elle les ravive un instant, au milieu des feuilles mortes. Elle n’offre ni salut, ni certitude. Elle passe. Et nous aussi, au milieu de cela, nous passons.

    Pascal Décaillet


  • Le parti de l’étranger

     

    Sur le vif - Dimanche 31.10.10 - 15.39h

     

    Ce week-end à Lausanne, le parti socialiste suisse est officiellement devenu ce qu’il était déjà, dans les faits, depuis longtemps : le parti de l’étranger. Définitivement, un parti hors-sol, totalement déconnecté des préoccupations du peuple suisse. Un parti qui renoue avec le pire de son idéologie : un pacifisme béat, un européanisme mouton.

     

    Il ne s’agit pas ici de défendre l’armée de grand-papa, ni celle des chars, ni celle des colonels membres de conseils d’administration, ni celle, à tout prix, de la conscription obligatoire. Mais la Suisse a besoin d’une armée, certes réformée de fond en comble, moins nombreuse, plus efficace. Mais une armée quand même ! Tous les pays de cette terre en ont une. Tous ont le droit – et le devoir, s’ils veulent survivre – d’assurer eux-mêmes leur sécurité. La déléguer à un tiers, c’est le renoncement, le déclin, la satellisation. Cela, à peu près tout le monde en convient, à commencer par la quasi-totalité des partis socialistes ou sociaux-démocrates du monde. Tous, sauf les socialistes suisses.

     

    En acceptant par 253 voix contre 159, au Congrès de Lausanne, l’amendement du PS St-Gall Ville demandant l’abolition de l’armée, en inscrivant cette aberration à leur programme, les socialistes cessent de facto d’être un parti gouvernemental, ils rompent avec un socle commun fondamental – l’un des rares – du collège exécutif fédéral. Ils se laissent emporter par la grande tentation – et la funeste erreur – du Jaurès d’avant 1914, celle du pacifisme à tout prix. Oh certes, Dieu merci, la Suisse de 1910 n’est pas la France de ces années-là, nous n’avons ni Alsace, ni Lorraine à récupérer, ni contentieux territorial avec nos voisins, et c’est tant mieux. Mais d’autres formes de menaces existent, plus diffuses, par exemple le danger terroriste. Ne pas s’en rendre compte serait criminel.

     

    Ainsi donc, les régiments d’honneur, sur les tarmacs, devront désormais saluer, lorsque Mmes Calmy-Rey ou Sommaruga s’y rendront pour accueillir des hôtes étrangers, des ministres émanant d’un parti qui veut détruire l’armée. Non, cela n’est plus possible, en assumant une telle position, les socialistes ne peuvent plus rester au Conseil fédéral. Les trois autres partis qui y sont représentés auront-ils le courage de s’unir pour les pousser dehors ? Les éditorialistes, si prompts à dénoncer le double jeu gouvernement-opposition de l’UDC, auront-ils la cohérence d’appliquer la même condamnation aux socialistes ?

     

    Avec ses incessantes courbettes, dans le récent contentieux fiscal, à nos chers voisins européens qui ne voulaient que récupérer des milliards venus chez nous à cause de leur politique confiscatoire, avec son exigence (au même Congrès de Lausanne) de lancer sans tarder des négociations d’adhésion à l’UE (cadet des soucis des Suisses), avec l’adieu officiel à des armes dont la Suisse n’a pas à rougir, le parti socialiste est devenu le parti de l’étranger. Le parti de la défaite et du renoncement. Il n’a absolument plus sa place au Conseil fédéral.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

     

     

  • Les débats con-sanguins de l’UDC GE

     

    Avec une délicieuse et citronnée pointe d'inceste - Dimanche 31.10.10 - 12.05h

     

    Dans la série « On n’est jamais mieux servi que par soi-même », l’UDC genevoise, qui est désormais à la politique ce que l’ordre équestre était à la République romaine, s’apprête à frapper un grand coup. Le duel Blocher-Pelli, mardi soir à Uni Dufour, sera animé par……… Yves Nidegger !

     

    Question : pour aller au bout de la logique, M. Pelli est-il vraiment indispensable ? Se vexerait-il, si on le remplaçait par Oskar Freysinger ? Avec Eric Bertinat pour le service d’ordre, Yvan Perrin à la régie, Jacques Pagan aux éclairages, Jean-François Rime pour les costumes, André Reymond pour les mots d’esprit, et les vins d’Eric Leyvraz pour la verrée.

     

    Et si M. Pelli, vexé d’être écarté, monte sur ses grands chevaux, alors là, oui, à l’UDC genevoise, on saura immédiatement qui appeler.

     

    Pascal Décaillet