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Liberté - Page 1344

  • Pierre-André Stauffer : mémoire et émotion

     

    Mardi 14.12.10 - 11.57h

     

    Intense émotion, ce matin, à la lecture de la page 29 du Temps : la mort de Pierre-André Stauffer. Emotion qui me ramène il y a presque trente ans, les débuts de l’Hebdo, et tout à coup une plume – d’exception – qui nous raconte la politique suisse. A travers les chroniques bernoises de Pierre-André Stauffer, nous découvrons que notre pays a une Histoire, conflictuelle, savoureuse, des tronches, des têtes de lard, mille rivalités de coulisses et de couloirs.

     

    Stauffer nous parle de Berne, et la grise molasse se transmue en Versailles de Saint-Simon, et nous, qui ne vibrions en ces temps-là que pour la politique française, les premiers pas de Mitterrand à l’Elysée, voilà qu’à la lecture passionnée du « Nouvel Observateur » le mercredi, nous ajoutons, tous les jeudis, celle d’un magazine qui nous parle de la Suisse et des Suisses. Et, dans ce magazine, l’incroyable plume de Pierre-André Stauffer.

     

    Je l’ai, beaucoup plus tard, connu et côtoyé, immensément apprécié, avec sa titanesque timidité, l’océan de ses angoisses face à l’article à naître, et puis, une fois dans l’œuvre, son génie des mots. Il y a tant de gens qui se croient écrivains sous le seul prétexte qu’ils publient des livres ou font les raisonneurs. Lui, était une plume, d’alluvions autant que d’étincelles, la terre, la boue, le feu, des éclats de lumière. Juste pour raconter la politique suisse. Celle de notre pays.

     

    Pierre-André Stauffer laisse orphelins les journalistes de Suisse romande. D’autres, dans les jours qui viennent, lui rendront des hommages beaucoup plus nourris que celui-ci, je sais la tristesse qui doit être celle des gens de l’Hebdo, notamment l’équipe fondatrice, dont il était. Celle de sa famille, ses proches, tous ceux qui ont eu le privilège de le côtoyer. Je n’oublierai jamais mes voyages avec lui, à Paris ou à Hambourg, où nous avions longuement interviewé l’ancien chancelier Helmut Schmidt. Je n’oublierai jamais mes premières lectures de ses chroniques bernoises, il y a trente ans. C’est lui qui, un jour, m’a donné le goût de la politique suisse.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Au royaume des borgnes, les flibustiers sont rois

     

    Sur le vif - Lundi 13.12.10 - 15.35h

     

    Il a dit « flibuste ».

     

    Sami Kanaan, candidat socialiste à l’exécutif de la Ville de Genève, qualifie « d’acte de flibuste, irresponsable sur le fond et sur la forme », la tentative de putsch de Rémy Pagani sur la police municipale.

     

    Il a dit « flibuste ».

     

    Et cela va lui valoir un procès.

     

    Avec M. Pagani ? – Non !

     

    Mais avec la Garde noire de l’ancien président du Conseil d’Etat, alors là oui, il y a des risques.

     

    Procès en diffamation ?

     

    Nenni – Procès en droits d’auteur.

     

    Au royaume des pirates, le premier prédateur tient à l’œil (souvent unique, d’ailleurs), le second qui lui chaparderait sa proie.

     

    François, Chevalier de Hadoque, en sait quelque chose.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Zombies en sandales

     

    Chronique publiée dans la Tribune de Genève - Lundi 13.12.10

     

    La gauche municipale, en Ville de Genève, a-t-elle décidé de faire la campagne de Pierre Maudet ? En imposant, dans le débat budgétaire, la création de dix postes « d’agents de sécurité préventive », autant dire de zombies en sandales, l’angélisme de gauche torpille plus de trois ans de remarquable travail du magistrat radical pour rendre un peu plus crédibles ceux qu’on a longtemps appelés les « gardiens de la paix ».

     

    Angélisme, mais aussi arrogance, autisme, surdité. Enferrée dans ses vingt ans de pouvoir absolu, la gauche n’écoute plus personne. Ni l’opposition, qu’elle tente de museler, ni surtout les préoccupations des gens : à l’heure où se multiplient braquages et agressions, parler d’agents préventifs a quelque chose de complètement déconnecté du réel. Monsieur Pagani a beau tenter un putsch interne sur la police municipale, il ne fera croire à personne, venant d’où il vient, qu’il est plus crédible que Pierre Maudet sur la question.

     

    La leçon de tout cela ? Elle doit être donnée par le peuple, le dimanche 13 mars 2011. Non seulement en changeant les hommes et les femmes. Mais aussi en donnant sa chance à une majorité nouvelle. Il n’est écrit nulle part, dans nul grimoire inéluctable, qu’une ville comme Genève doive être à jamais soumise à quelques satrapes de l’idéologie. Tout règne a une fin.

     

    Pascal Décaillet