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Liberté - Page 1342

  • Esther Alder, la force tranquille

     

    Sur le vif - Jeudi 17.03.11 - 15.50h

     

    Au milieu du tintamarre, elle avance en silence. Calme, souriante, d’un contact très agréable, la candidate Verte Esther Alder m’impressionne depuis le début de la campagne. Elle vient d’un autre monde. Mais sans doute son monde à elle est-il le vrai. Le plus solide qui soit. Le plus fiable. Cela porte un nom dont tous, aujourd’hui, se réclament, mais qui, dans son trajet de vie à elle, sonne juste : le terrain.

     

    La campagne Alder, c’est l’anti-Facebook. L’anti-virtuel. Le contraire des faux beaux jours (ah, Verlaine, quel poème !) et des faux amis. L’antipode des copinages sirupeux de cocktails. Ce qui m’impressionne chez cette dame que je connais peu, c’est qu’elle va son chemin, et qu’elle creuse son sillon. A son rythme. Et que rien, mais vraiment rien, en tout cas pas le cliquetis du monde, ni l’air du temps, ni le fatras, le fracas du mondain, ne l’empêcheront d’aller où elle va.

     

    Dans le dilemme du visible et de l’invisible, elle a fait son choix. Quand elle parle, rien d’opaque, juste le souci des gens. Au-delà de son parti, de ses options, de son camp, Esther Alder pourrait bien jouer, dans les années qui viennent, un rôle précieux dans la vie républicaine à Genève.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

  • Pierre Maudet veut bien de l'UDC - Comme laquais

     

    Sur le vif - Jeudi 17.03.11 - 12.03h

     

    Pierre Maudet ne manque pas d’air. Invité hier soir à l’assemblée des libéraux (qui ont décidé, à une nette majorité, de s’allier à l’UDC), le radical a « laissé la porte ouverte à un accord électoral » (Marc Moulin, TG), à condition que l’UDC renonce à envoyer un candidat au front !

     

    Autrement dit, Pierre Maudet veut bien les voix de l’UDC, le soutien de l’UDC, l’apport électoral de l’UDC. Mais il ne veut surtout souiller l’affiche de l’Entente avec aucun visage de l’UDC. Ni celui de M. Bertinat, ni celui de M. Nidegger. Non, Pierre Maudet ne manque pas d’air. On peut même diagnostiquer une crise aiguë de suroxygénation.

     

    Une telle offre, évidemment, ira droit au panier. Et Maudet, qui est un homme intelligent, le sait très bien. Car il n’est pas sûr que son calcul à lui soit la victoire de la droite, le 17 avril. Ni même le deux sur cinq. Finalement, la posture de seul élu de droite face à quatre de gauche lui convient très bien. Elle en fait le héros de son camp, dans sa superbe solitude. Et lui permet de blanchir sous le harnais municipal en attendant d’autres destins.

     

    Lorgner à gauche pour avoir des voix, Maudet sait faire. Pourquoi croyez-vous qu’il ait, ces derniers mois, multiplié les positions dissidentes à sa propre famille politique ? En matière d’armée. En matière d’Europe. Réponse : pour être l’homme de droite qu’une certaine famille de gauche, plutôt « éclairée », bobo, urbaine, aime finalement bien. Et cela, dimanche, lui a magnifiquement réussi : il détient le record d’ajouts sur d’autres listes. Quand on contemple cette réalité-là, on mesure à quel point certaines postures morales font figures de paravents.

     

    Le PDC, au moins, est clair. Il ne veut pas d’alliance avec l’UDC. C’est son droit. Les libéraux, parfaitement clairs aussi. Ils sont d’ailleurs le parti fort des négociations actuelles, avec un président décidément étonnant de lucidité et de stratégie à long terme, sans doute le meilleur président libéral depuis des années.

     

    Mais les radicaux ? Que signifie ce « oui, mais » ? Quelle incroyable arrogance vis-à-vis de l’UDC cantonale genevoise ! « On veut bien de votre aide, mais on ne veut surtout pas vous voir ». Cela s’appelle traiter les gens comme des laquais. Des écuyers. Des commis. Cela est indigne de Pierre Maudet. De la longue tradition républicaine de son parti. Un parti dont on aimerait vraiment savoir aujourd’hui qui le dirige. Et dans la noirceur de quelle officine.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

     

     

     

     

  • Quand la Pampa exécute ses opposants

     

    Sur le vif - Mercredi 16.03.11 - 10.35h

     

    Mise en scène hollywoodienne, ambiance carnavalesque, fiesta permanente : malgré tous ces supports – à quoi s’ajoute quelque menue monnaie – la campagne de Michel Chevrolet est un échec. Le groupe PDC au Municipal de Genève perd deux sièges, l’effet locomotive de l’Entente reste accroché aux butoirs de Cornavin, on a l’impression d’un immense soufflé qui retombe. Défaite cuisante, oui, en fonction de l’énormité des moyens, du tintamarre, des effets pyrotechniques mis en jeu. Tout ça, pour ça ? Dimanche soir, faute d’agrumes, la Terre était bleue comme un orage.

     

    Dans ces conditions, il y a d’abord eu, à Uni Mail, une rare faute de goût. Quand on perd, on ne pénètre pas dans l’Alma Mater avec les habituels bêlements  de supporters orangés, dont le sens critique et la compréhension des événements se situaient, dans le cas d’espèce, au-dessous de ce qu’on peut attendre d’un tifoso boutonneux de la banlieue sud de Bologne, un dimanche de pluie, au moment des tirs au but. Que M. Stauffer, vainqueur, joue ce jeu-là, oui. Que les socialistes de la Ville, remarquablement menés par leur président, Grégoire Carasso, sacrifient au rite de la distribution des roses, oui encore. Mais là, les oranges auraient au moins pu avoir la décence de se faire amères. Une défaite est une défaite.

     

    Mais tout cela n’est rien en comparaison de la petite vengeance qu’un pronunciamiento a organisée hier soir face à Didier Bonny. Ancien conseiller municipal (14 ans), ancien député, candidat, l’an dernier, à la candidature (il avait perdu, Salle du Môle, contre Michel Chevrolet), ce fidèle militant, sollicité par des journalistes (dont votre serviteur) a « débriefé », lundi, de façon assez musclée la campagne Chevrolet. Liberté de parole 100% normale au lendemain d’un scrutin. Le PDC de la Ville ne le voit pas exactement de cette manière : il engage une procédure d’exclusion contre Bonny.

     

    Je pensais que la Pampa avait un peu plus d’humour et de détachement. Je pensais, aussi, que le PDC de la Ville était une structure plurielle, et non la seule machine de propagande d’un homme. Je m’étais manifestement trompé. Mais je suis novice dans l’observation des choses politiques. Et je suis là pour apprendre.

     

    Pascal Décaillet