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Liberté - Page 1246

  • Le Rayon Vert

     

    Sur le vif - Samedi 17.12.11 - 14.57h


    Le problème no 1 de la politique parlementaire à Genève n'est pas qu'on s'engueule à la buvette du Grand Conseil. Mais qu'on s'y tape sur l'épaule. Depuis plusieurs années, les partis antagonistes (c'est très bien, l'antagonisme, en démocratie) ont privilégié de singulières combinaisons horizontales à la lisibilité des fronts.

     

    Le champion toutes catégories de cette politique des pactes est un parti fondé il y a une trentaine d'années, ayant comme (louable!) but de protéger la nature. Je préfère mille fois, pour ma part, la sincérité militante, ancrée dans un siècle et demi d'Histoire, des socialistes.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Le "consensus", ou la permanence des privilèges

     

    Sur le vif - Samedi 17.12.11 - 11.39h

     

    A Genève, la fin de législature verra se cristalliser ce qui a commencé il y a deux ans: une majorité de pouvoir (PLR, PDC, Verts), qui saura faire front, pour sauvegarder ses prébendes, sur tous les enjeux stratégiques, comme les questions budgétaires. Une opposition des Marges (UDC, MCG, PS, sans compter l'extrême gauche qui, forte de 14%, n'est pas représentée au parlement pour causes de divisions internes).

     

    Il y a donc bel et bien un pouvoir, avec ses séides, ses complices, ses courtisans, ses laquais, ses réseaux de copains. Et une opposition. Ou des oppositions. Et si, sur certains points stratégiques précis, elles se coalisaient? Leur capacité à se mettre en commun pour attaquer sera l'un des enjeux de fin 2013.

     

    Reste un petit exercice de traduction: lorsque les tenants du pouvoir vous disent "culture du consensus", il faut entendre "On se tient par la barbichette, aussi éloignées soient nos idéologies (cf libéraux et Verts!), pour rester le plus longtemps possible dans les arcanes de la puissance. Celle qui détient le pouvoit de nommer, copiner, dominer".

     

    C'est valable à Genève. Ca l'est, encore plus, à Berne. Nous y reviendrons.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Et un gentil Neuchâtelois au DFAE, un !

     

    Sur le vif - Vendredi 16.12.11 - 14.11h

     

    C'est fait. Didier Burkhalter quitte le Département fédéral de l'Intérieur, où il faudra se chausser de lunettes remboursées pour dénicher un début de bilan après deux ans, et passe aux Affaires étrangères. Alain Berset, le nouveau venu, hérite, immédiatement en arrivant, de l'un des ministères les plus lourds, mais aussi les plus concernants pour la population, le Département fédéral de l'Intérieur. Personne, depuis vingt ans, n'y a vraiment réussi : ni Flavio Cotti, ni Ruth Dreifuss, ni Pascal Couchepin, ni justement M. Burkhalter.

     

    C'est un sacré défi pour le Fribourgeois : ça passe, ou ça casse. A son avantage, on dira que l'opinion publique suisse en a plus que marre de la sacro-sainte concurrence entre les caisses, qui s'est avérée une catastrophe, et réclame un retour de l'Etat. Ce sera justement l'enjeu de l'initiative sur la caisse publique, qu'Alain Berset, de son poste ministériel, devra gérer.

     

    Pour le reste, espérons que les Affaires étrangères, qui furent menées de façon active et dynamique (qu'on partage ou non ses choix) par Micheline Calmy-Rey, ne deviennent pas, en Suisse, le Département où l'on roupille. Il ne suffit pas d'être impeccablement habillé, convenable avec tous, soucieux de ne rien déranger, ni personne, pour s'imposer. A cet égard, espérons que nous n'aurons pas à regretter l'ombrageux courage de la dame de Chermignon.

     

    On notera enfin, sans vouloir ethniciser l'affaire, un singulier hasard depuis la guerre : c'est le cinquième Neuchâtelois appelé à diriger la diplomatie suisse. Certains d'entre eux, comme Max Petitpierre, furent parmi nos grands conseillers fédéraux. Il y eut aussi Pierre Graber, Pierre Aubert et René Felber. D'une manière générale, pour réussir en Suisse, mieux vaut être un Neuchâtelois consensuel qu'un Vaudois rougeaud, colérique et impétueux. Fût-il génial. Mais le génie, chez nous, c'est juste bon pour les alpages.

     

    Pascal Décaillet