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Liberté - Page 1247

  • L'ordre règne à Berne

     

    Sur le vif - Mercredi 14.12.11 - 17.22h

     

    Ce commentaire va peut-être un peu détonner dans le concert de louanges face à l'élection de ce matin, et d'avance je prie les âmes sensibles de bien vouloir me le pardonner.

     

    Depuis plus de vingt ans, déjà lorsque j'étais correspondant parlementaire à Berne, je plaide pour l'élection du Conseil fédéral au suffrage universel. Quatre millions d'électeurs potentiels, évidemment bien informés, et même deux millions pour une participation à 50%, ou même un million six cent mille pour une participation à 40%, me semblent ancrer davantage de légitimité que la combinazione de 246 parlementaires. Cette position qui est mienne, la pantalonnade de ce matin n'a fait que la renforcer.

     

    L'ordre règne à Berne. Vous pouvez circuler, il n'y a plus rien à voir. L'emmerdeur, le dérangeur, le vilain petit canard, on la enfoui, bien profond, sous le tas de fumier. On fait comme s'il était mort. Comme si le cauchemar était fini. Comme si on allait enfin pouvoir revivre l'âge d'or des vertes années, les années d'avant le 6 décembre 1992, avant le phénomène de l'UDC blocherienne. Enfin, entre gens convenables ! Comme avant. Comme à l'époque, follement excitante, des Cotti et des Koller, des coteries sans colère. Entre soi !

     

    Un certain parti, le 23 octobre dernier, a obtenu 26% des voix. C'est loin devant le deuxième (20%), très loin devant le troisième (14%), à quelques années-lumière du quatrième (12%). On parle de concordance. On prétend, mensongèrement, qu'on lui reconnaît son droit à deux sièges. Par derrière, de façon programmée, préméditée, construite, on ourdit pour qu'il n'en soit rien. Et la coalition des perdants du 23 octobre, PLR et PDC, s'arrange pour que les siens soient reconduits, la seule chose qui compte pour eux, le tout sous couvert de morale, comme le 12 décembre 2007. Et les naïfs y croient ! Et le résultat, c'est que le premier parti du pays (26%) n'a plus qu'un conseiller fédéral, alors que le troisième (14%) continue d'en avoir deux, au demeurant deux ministres sans puissance, ni vision, ni format.

     

    Une fois de plus, c'est son propre crédit de grand électeur que le parlement affaiblit. L'opinion publique n'est pas dupe. Et le jour où elle devra se prononcer sur l'élection du Conseil fédéral par le peuple, elle saura se souvenir de ce mercredi 14 décembre 2011.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Bravo, Romain Clivaz !

     

    Sur le vif - Lundi 12.12.11 - 07.55h

     

    Ah, mais c'est Roger, tout là-haut, qui va être fâché! EXCELLENT édito, ce matin 07.38h à la RSR, de Romain Clivaz sur Eveline Widmer-Schlumpf: "Les partis contre le peuple". Une dame dont le seul génie politique est de parvenir à survivre au Conseil fédéral. Et qui ne représente qu'elle-même.

     

    Des conciliabules parlementaires qui n'auront qu'un résultat: faire monter, dans l'opinion publique, l'idée de l'élection du Conseil fédéral par le peuple. Bravo, Romain! Le bon sens du Haut-Plateau l'emporte sur les moutonnières litanies, au sein du Mammouth, pour nous chanter les louanges de la Grisonne.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Le chemin perdu

     

    Sur le vif - Samedi 10.12.11 - 17.24h

     

    Décembre, toujours décembre. Tous les quatre ans, les élections fédérales se déroulent l'avant-dernier week-end d'octobre. Et la réélection complète du Conseil fédéral, mi-décembre. Et ça commence toujours à 8h pile, avec la clochette du président. Et les tours de scrutin durent toujours vingt minutes, le temps pour les scrutateurs de dépouiller les 246 bulletins.

     

    Et lorsqu'il y a un violent admirable face à un consensuel à solutions, c'est toujours le consensuel à solutions qui passe. Et le parti du violent admirable gronde. Menace de se retirer du Conseil fédéral. Au final, choisit toujours de rester. Et le consensuel à solutions patauge davantage dans l'algèbre des inconnues que dans dans la ligne claire de la solution. Et les partis dits "raisonnables", entendez les partis au pouvoir, se félicitent du consensuel à solutions: de leurs coulisses, ils peuvent manigancer tranquilles, le pouvoir exécutif ne les gêne pas trop. Et le violent admirable retourne dans son canton, écrit un livre, goûte à la vie, et finalement s'apaise.

     

    Ainsi va la vie politique suisse. Comme une horlogerie toujours recommencée. Même pas besoin de remonter les montres. Juste le chemin de ronde: le chemin perdu.

     

    Pascal Décaillet