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Liberté - Page 1114

  • Juste se montrer, c'est un peu court !

     

    Commentaire publié dans ma page GHI - Mercredi 28.08.13

     

    Une campagne, toujours, est un révélateur. Dis-moi comment tu mènes ta candidature, je te dirai qui tu es. Il y a les introspectifs, les timides, ou au contraire les bombeurs de torse, les matamores. Il y a les intellos, passionnés par les seules vertus de la raison et de l’argumentation, ou à l’inverse les instinctifs. Ceux qui puisent dans l’image, la séduction, le charisme. Et dans ce petit jeu, les personnalités se révèlent comme une photographie dans une chambre noire : certaines éclatent, d’autres demeurent en demi-teinte, c’est la loi parfois cruelle de l’exposition.

     

    Visuellement, il faut exister. Si l’électeur, en lisant votre nom sur la liste de votre parti, y associe un visage, vos chances d’élection seront plus grandes. Ayant parfaitement intégré cela, quelques petits malins ont passé leur été à multiplier leurs apparitions dans des réunions plus ou moins festives, juste pour être là, se faire prendre en photo, balancer l’image dans les réseaux sociaux. Puis passer à la fiesta suivante.

     

    Il n’y a pas à leur en faire grief : la multiplication des apparitions, comme celle des pains ou des poissons, fait partie du jeu. Mais il n’y pas, non plus, à en être dupe : se montrer pour se montrer, ne faire cyniquement que cela, sans que derrière l’image n’existe un contenu (ou si peu), c’est montrer bien peu de respect pour l’électeur. C’est prendre le citoyen pour un consommateur, qui ne réagirait que de façon subliminaire à la masse d’images qu’on lui aurait projetées. Efficace, peut-être, pour être élu, mais profondément méprisant pour l’essence même de la politique, qui est combat d’idées, projets de société, et non concours publicitaire.

     

    Citoyens, exigez des candidats que derrière leurs sourires de façade, ils aient de l’arrière-pays, de la vision du monde, du courage, du contenu. Servir la politique, c’est cela. Sinon, c’est juste se servir soi-même.

     

    Pascal Décaillet

     

  • 70 ans, c'est long

     

    Sur le vif - Mercredi 28.08.13 - 15.02h

     

    A Genève, il y a des partis gouvernementaux, qu'on appellera "le pouvoir en place", et des partis d'opposition, qui n'ont aucun ministre (MCG, UDC, Ensemble à Gauche, Verts libéraux, Pirates, etc.).

    Les partis d'opposition aspirent, comme dans n'importe quelle démocratie du monde, à devenir partis de gouvernement. C'est la finalité de toute chose en politique, c'est totalement normal.

    Et l'occasion pour eux d'y parvenir, comme dans toute démocratie du monde, s'appelle l'élection.

    Dans ces conditions, entendre les actuels partis au pouvoir (l'Entente y est, de façon continue, depuis 70 ans), les traiter avec mépris de "partis sans responsabilités", est assez hallucinant. Le responsabilités, ils ne demandent qu'à les assumer ! De même, les arguments du style: "Vous n'avez aucune légitimité, n'ayant jamais été au pouvoir".

    Ben non, ils n'y ont jamais été. Et c'est précisément pour cela, comme dans toute démocratie du monde, qu'ils aspirent, à leur tour, à y être un peu.

    Parce que vous, ladies and gentlemen, vous y êtes depuis 70 ans. Et ça commence à faire un peu long.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Chasse aux sorcières

    despot.jpg 

    Coup de Griffe - Lausanne Cités - Mercredi 28.08.13


     
    Tout le monde connaît Slobodan Despot, longtemps actif dans le canton de Vaud, à l’Âge d’Homme puis patron de Xenia, sa propre maison d’édition. Un esprit libre, audacieux, une figure. Un éveil, une curiosité littéraire d’exception. La gauche le déteste, parce qu’il n’est pas exactement des leurs. La droite convenable, gouvernementale et en cravate s’en méfie, parce qu’il est fou, et que la folie ne figure pas dans leur programme de législature.
     
    Et là, tout ce beau monde se réveille et vocifère, parce qu’Oskar Freysinger a confié à Despot un mandat externe de communication. Comme si le diable avait engagé le diable. Vous pensez, hurlent-ils, un copain ! À ces belles âmes, nourries soit de la plus doucereuse des candeurs, soit de la plus tenace des mauvaises fois, nous conseillons d’aller se renseigner sur l’entourage de nos conseillers d’Etat de Suisse romande, tous bords confondus. Et de revenir statuer sur le critère de « copinage ».
     
    Qu’un magistrat socialiste engage un socialiste dans son état-major personnel, monnaie courante. Que les radicaux fassent de même, nul ne s’en émeut. Mais Freysinger-Despot, ça ne passe pas. Pure censure de quelques-uns, rien d’autre. Ces gens-là, qui se proclament d’ouverture, ont la tolérance bien sélective. Elle ne se pratique qu’à ceux qu’ils agréent. Parce que leurs idées ne les gêne pas.
     
     
    Pascal Décaillet