Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Liberté - Page 1087

  • Socialisme et PME : pourquoi pas !

     

    Commentaire publié dans le GHI - Mercredi 19.06.13

     

    Les socialistes s’intéressent au PME ! Ils l’ont fait savoir haut et fort lundi 17 juin, en présence de leur président, Romain de Sainte Marie, et de leurs quatre candidats au Conseil d’Etat. Le signal n’est pas banal : le moins qu’on puisse dire est que le sort des petites et moyennes entreprises n’a pas, jusqu’ici, torréfié de passion le socialisme. Pendant des décennies, on a entretenu la flamme de l’idéologie ouvrière, les grands bassins miniers de Lorraine ou du Nord, le Front populaire ; en Suisse, la Grève générale de 1918, la lente conquête des acquis sociaux. Bref, une magnifique mythologie, mais toujours grégaire, toujours avec une masse de monde, dans les rues si possible, comme chez Zola.

     

    La PME, ou même la TPE (Toute Petite Entreprise), c’est un autre monde, un autre état d’esprit. Tout part de l’entrepreneur. Un homme ou une femme tout seul, au début, qui un jour se lance à l’eau, ose assumer le risque économique, acquiert des locaux, investit dans du matériel, engage des collaborateurs. J’en parle en connaissance de cause : j’ai exactement entamé, il y a sept ans, ce chemin-là. Dire qu’il est parsemé d’embûches relève de l’euphémisme : tout, autour de vous, concourt à ce que vous vous plantiez. Assurances sociales, fiscalité, TVA, paperasseries, comptabilité, toutes choses que vous faites en plus de l’activité naturelle de votre boîte.

     

    Les socialistes, aussi éclairés soient-ils, peuvent-ils vraiment comprendre ce monde-là ? On peut en douter. En même temps, il est stimulant, pour un petit entrepreneur, de voir que d’autres partis que ceux de droite commencent à s’intéresser à son univers, et franchement la démarche socialiste est la bienvenue. Les patrons de PME sont loin d’être tous des rupins qui roulent sur l’or, beaucoup d’entre eux ont une vision et une ambition sociales, et c’est pour cela qu’ils se battent pour l’emploi. Nombre d’entre eux sont farouchement indépendants dans leur prise de décision professionnelle, mais, comme citoyens, reconnaissent la nécessité d’un Etat fort, redistributeur, et pourquoi pas fraternel. En clair, on peut être patron de PME sans nécessairement être tétanisé par le dogme libéral. Cela, les socialistes l’ont compris. Reste à trouver un langage commun entre le leur et celui des petits patrons. L’enjeu est passionnant. Peut-être l’une des clefs de la législature 2013-2018.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Barack et les agneaux

    obama1.jpg 

    Sur le vif - Mardi 18.06.13 - 08.38h

     

    Depuis la campagne de l'automne 2008, je dénonce ici même l'effet icône d'Obama en Europe. Depuis la campagne de 2008, j'annonce qu'il sera un Président comme les autres, ni meilleur ni pire, étant simplement chargé de la continuité de la défense des intérêts supérieurs des États-Unis d'Amérique. C'est exactement son rôle, exactement pour cela qu'il a été élu.



    Il doit faire la guerre, maintenir la pression, obtenir, avec les techniques les plus modernes, les meilleurs moyens de renseignements sur la planète entière. Le faisant, il est dans son rôle, qui n'est pas celui d'un saint, mais de leader de la première puissance du monde. Comme un empereur, dans la Rome du premier, du deuxième ou même encore du troisième siècle de notre ère. Il doit tenir le rang. A la moindre faille, il est affaibli.



    Ne m'étant jamais fait la moindre illusion sur Obama, qui n'avait fait qu'exploiter pour sa campagne le filon de la morale, n'ayant absolument pas trempé, en 2008, dans cette espèce de naïveté messianique qui voulait voir en lui un sauveur, ayant vivement condamné, ici même, l'attribution de son Prix Nobel en 2009, je ne nourris aujourd'hui aucune déception. Pour être déçu, il faut avoir cru.

     


    Relisant mes textes de l'automne 2008, je suis heureux d'être demeuré lucide et froid face à cette tornade de bienpensance. Contre Obama, je n'ai rien, je trouve même qu'il assume sa fonction avec hauteur et talent. Mais les belles âmes qui, chez nous, nous annonçaient en 2008 des temps transcendés et post-modernes, sous le seul prétexte qu'il était beau et parlait bien, oui ces mêmes âmes qui étalent aujourd'hui leur déconvenue, je ne vous dirai pas ce que j'en pense. Vous l'avez compris.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Verdi, les entrailles de la terre

    images?q=tbn:ANd9GcSAxpQOGHVmPTxcLvh4etl7E_ZU0Be0FqEhtbcJFGrROxN832pP 

    Sur le vif - Dimanche 16.06.13 - 10.44h - Au lendemain du magnifique concert de Liederkranz-Concordia au Victoria Hall

     

    Nous sommes tous des Risorgimentistes. Tous, nous ancrons nos rêves dans des musiques. Tous, surgis de la terre, notre souffle nous vient des profondeurs, non du ciel. La musique de Verdi, c'est le battement de la vie. D'ici-bas. Juste arrachés aux racines, avant d'y retourner. Musique jaillie des entrailles du sol. Non des anges, mais des hommes et des femmes. Le Lacrimosa, dans le Requiem, n'illusionne ni ne promet. Il ne regarde pas le ciel, mais prend acte de notre condition terrestre. Ou terrienne.

     


    Peut-être la grande idée italienne, dans la seconde partie du dix-neuvième siècle, et encore dans la première partie du vingtième, est-elle plus esthétique que politique, plus humaniste que céleste, plus de chair que de concept. Le Risorgimento, c'est la Révolution, oui, mais comme  renaissance, re-jaillissement. De quelle source première ? De quelle énergie ? Les historiens posent la question. La musique de Verdi, par ses intuitions, fait chanter le ventre noir de la terre. Par la magie de ses notes, l'élan de ses souffles, elle nous tente une réponse.



    Pascal Décaillet