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Sur le vif - Page 938

  • Police : ce qui se joue politiquement

     

     

    Sur le vif - Mercredi 11.01.12 - 17.12h

     

    A l'instant, le Conseil d'Etat donne de la voix, considère comme « illégales » certaines actions annoncées par les policiers, convoque Mme Bonfanti. A plein nez, voilà qui sent le fusible. Pour sauver le soldat Rochat, on va évidemment charger la cheffe opérationnelle de la police, lui faire porter à la fois le fardeau et le chapeau, déclarer urbi et orbi que ces histoires  d'horaires qui foirent, c'est sa faute. Ce climat d'exécution était déjà perceptible hier soir, à travers les propos du PDC Philippe Morel, un homme qui a tout intérêt, pour son avenir politique, à sauver politiquement l'Entente. Quitte à faire rouler une tête.

     

    Car l'affaire, déjà, n'est plus celle de la police. Mais celle du Conseil d'Etat. Hier soir, trois des six partis du Grand Conseil (PS, MCG, UDC) demandaient qu'Isabel Rochat soit dessaisie du Ministère de la Police. Deux d'entre eux réclamaient une rocade. Le troisième, carrément une démission et une élection complémentaire. Comme début d'année, on a connu plus calme ! Il y a donc urgence, politiquement, à serrer les coudes : d'abord, on sauve la ministre, ensuite en reprend ses esprits, on souffle un peu, et on voit ce qu'on peut faire.

     

    Sauver Mme Rochat, pourquoi ? Parce qu'elle est le maillon faible de cette équipe gouvernementale. Accepter une rocade, ou une mise sous tutelle, ce serait reconnaître l'erreur de casting de 2009. Laisser deux partis non-gouvernementaux (MCG, UDC), et un troisième qui l'est devenu si peu (PS), dicter l'agenda. Reconnaître la victoire des Marges sur le pouvoir établi.

     

    Clairement, la frontalité politique genevoise oppose l'Entente (élargie à des Verts de plus en plus heureux de collaborer) à la somme des Marges. Cette somme, aujourd'hui, n'est pas majoritaire. Demain, après-demain, elle pourrait le devenir. En attendant, on s'active à sauver une ministre qui n'est pas au niveau. C'est juste un acte de survie, de coagulation dans l'urgence, allez disons un masque à oxygène (n'est-ce pas, Dr Morel ?). Mais cela, en aucun cas, ne peut tenir lieu de politique crédible, à long terme.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Epitre au Romain

     

    Sur le vif - Mercredi 11.01.12 - 15.59h

     

    Voilà bien longtemps que je m'intéresse au combat politique de Romain de Sainte Marie. Un passionné. Un fou de politique, comme il y a des fous de rugby, de clavecin, de guitare électrique, de grimpette dans les Alpes. Un hyperactif, aussi. Surtout, un joyeux : un jeune militant qui donne envie, non nécessairement de partager ses idées, mais de se tremper dans la chose publique. L'équivalent, chez les socialistes, de ce que furent, naguère et à son âge, un Maudet chez les radicaux, un Darbellay chez les chrétiens-sociaux (avant de passer au PDC), un Murat Julian Alder ou un Nantermod au PLR. L'équivalent, en puissance intérieure, d'un Emmanuel Kilchenmann, l'étoile montante de la démocratie chrétienne, à Fribourg.

     

    Il fut un temps, pas si lointain, où le parti socialiste genevois donnait davantage envie de se pendre, ce qui n'est jamais très porteur, que de croquer la vie à pleines dents. Reconnaissons d'ailleurs que cette formation a, depuis la défaite électorale de l'automne 2009, favorablement évolué. Mais même en ce temps-là, le jeune Romain, avec son équipe de Jeunes Socialistes, multipliait les actions publiques, jamais agressives, pour donner envie aux gens de s'intéresser à la politique. Oui, chez les jeunes, ça bougeait, alors que les aînés donnaient plutôt le sentiment de s'assoupir.

     

    Aujourd'hui, le voilà candidat à la présidence du parti. Y parviendra-t-il ? Les clans, contre lui, vont-ils se reconstituer ? D'autres figures du parti, avec davantage d'expérience, vont-elles se profiler pour la succession de René Longet ? A voir. Mais une chose est sûre : nous avons là une excellente candidature de combat, un jeune homme de courage, de conviction, qui a vraiment envie de faire bouger les choses dans la République. Il parle, on le comprend. La phrase est simple, accessible à tous, le verbe clair, le propos se veut utile. « Populisme », râleront les vieux grogneux. Eh bien, qu'ils grognent ! Pour une fois qu'un socialiste parle au peuple - et s'en soucie sincèrement - on ne va tout de même pas faire la fine bouche. Qu'il se batte, cet homme-là, qu'il nous dérange : il en a le talent.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Un homme décidément très puissant

     

    Sur le vif - Mercredi 11.01.12 - 12.25h

     

    Le secrétaire général adjoint du DSE (Département de la Solidarité et de l'Emploi) à Genève, est décidément un homme fort puissant. Lorsque son ministre n'est pas là, et même quand il est présent d'ailleurs, le haut fonctionnaire ne craint pas, nous l'avons parfois relevé, de se montrer très politique dans ses appréciations. Ici, il traite une grève d'acte de flibuste. Là, il qualifie d'aberration économique les propos d'un président national de parti. Oui, cet homme brillant et cultivé a pris beaucoup d'ascendant dans le Département. Au point que nous sommes quelques-uns à considérer que le DSE est, au fond, dirigé par un tandem.

     

    Mais il y a mieux : la Tribune de Genève nous rappelle ce matin que le Grand Vizir du DSE se trouve être, en plus, le président de l'Organe genevois de répartition des bénéfices de la Loterie romande. Rien d'illégal, bien sûr. Mais tout de même : voilà qui ajoute le pouvoir au pouvoir, et pas n'importe lequel : celui d'octroyer, retirer, limiter de très importantes sommes financières. Oui, décidément. Un homme fort puissant.

     

    Je ne parle ici que de la partie visible de l'iceberg, celle dont on peut juger dans l'espace public. Qu'en est-il de l'autre ? Quel rôle exact ce remarquable commis joue-t-il au service de son ministre ? La question reste ouverte. Elle ne vous intéresse pas ? Moi, si.

     

    Pascal Décaillet