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Sur le vif - Page 894

  • Le pays physique

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    1291ème note - Mercredi 01.08.12 - 15.20h

     

    J'aime le pays physique. Passionnément, et depuis toujours. Suisse. Provence. Toscane. Toutes ces Italies, que je sillonne depuis un demi-siècle. Pays physique. Celui qu'on peut toucher, humer, goûter. Variétés de sols et de roches, chaleur du granit alpin sous le soleil brûlant, argiles des vignes, déterminant les chances de vie d'un cépage et finalement la subtile complexité d'un vin.

     

    Pays physique. Celui qui se ressent et celui qui se voit. « Paese » : pays, mais aussi village. Paysage ! A force de se triturer les méninges pour définir les valeurs suisses, fédéralisme, démocratie directe, respect mutuel, unité dans la diversité, ouverture à l'autre, toutes choses avec lesquelles je suis d'accord, il me semble qu'on passe un peu vite sur le pays physique.

     

    On n'aurait pas le droit de l'aimer, son paysage ? Vignoble de Lavaux, massif des Combins aperçu à partir du Sentier des Chamois, éternité du lac entrevue de La Breya, douceur des vallons jurassiens. Le paysage appartient à celui qui l'aime, celui qui en est bouleversé, l'intériorise au plus profond de son intimité. Et cette part commune de paysages aimés, d'émotions vécues, tout cela constitue le charme fragile, émotif, de notre attachement national. Rien d'agressif, rien de supérieur, rien qui soit de nature à exclure l'autre, l'étranger, qui d'ailleurs peut les aimer tout aussi follement que nous, ces paysages. Non. Juste la parcelle partagée d'une émotion commune.

     

    Mon attachement au pays physique m'amène à y passer un nombre croissant d'heures. En contemplation. Un livre, un sac, un peu d'eau en réserve. J'aime ces moments, j'ai l'impression d'y retrouver ceux que j'ai connus, aimés, et qui nous ont quittés. Présence de la mort. Sublimation de la vie. Que serait l'une, sans le miroir de l'autre ? Le pays physique : celui des milliers d'espèces de plantes et d'animaux, il faut absolument les protéger. Leur nature est la nôtre, leur terre nous est commune.

     

    Pays physique. Présence surgissante des eaux. Pays de sources et de torrents, bassin d'un fleuve, des frontières uranaises jusques aux Camargues. Destin.

     

    Je n'ai pas fait exprès, mais c'est ici ma note numéro 1291 depuis que j'ai lancé ce blog, en octobre 2007. Je vous souhaite à tous une journée d'amitié et de recueillement, ou de folles festivités sonores, comme vous voudrez. Hommage et salut au pays physique, celui qui se voit, celui qui se hume, celui qui se goûte. Le pays des sens et du sentiment. Quelque part entre la vie et la mort. Juste là, oui.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Terre et ciel

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    Mardi 31.07.12 - 19.16h

     

     

    Cette ultime journée de juillet aura été, là où je suis, l'une des plus belles de l'année. La pureté du ciel. La qualité des nuages. Les intrusions de lumière. Et surtout, les nouvelles de Turquie. Bonne rentrée à M. Varone. Je me souviendrai de ce 31 juillet comme d'un moment soluble et léger, solide pourtant, avec des racines et d'incroyables échappées célestes. Quelque chose qui ressemble à la liberté.

     

     

    Pascal Décaillet

     

  • Mon soutien à Christian Varone

     

    Sur le vif - Lundi 30.07.12 - 18.54h

     

    Christian Varone, le chef de la police cantonale valaisanne, est retenu en Turquie depuis vendredi, apparemment pour une histoire de caillou ramassé par l'un de ses enfants, "qui le trouvait joli", en bordure d'un site archéologique. Retenu depuis trois jours ! Où se trouve-t-il ? Est-il en état d'arrestation ? Les nouvelles, pour l'heure, ne sont pas faciles à établir avec exactitude.

     

    Christian Varone, comme d'ailleurs n'importe quel père de famille suisse à qui serait arrivée une telle mésaventure, a droit à notre soutien moral et à une aide rapide des autorités pour débloquer la situation. Non parce qu'il dirige, au reste avec maestria, l'une de nos polices cantonales, mais parce qu'il est un citoyen suisse. Doublé d'un haut fonctionnaire d'une rare qualité, ainsi qu'il l'a montré récemment dans la gestion du drame du tunnel de Sierre.

     

    Dans ces conditions, c'est avec étonnement qu'on découvre sa ministre de tutelle et présidente du gouvernement valaisan se contenter de parler "d'affaire privée". Oui et non. Oui, parce qu'il était en vacances à Antalya. Non, parce qu'il s'agit d'un personnage éminemment public, exerçant l'une des fonctions régaliennes de l'Etat.

     

    Quoi qu'il en soit, affaire publique ou affaire privée, si vraiment le seul grief est cette histoire de caillou, ce compatriote a droit à une action rapide de la Suisse pour demander aux autorités turques toutes explications sur cette singulière rétention, depuis trois jours.

     

    Pascal Décaillet