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Sur le vif - Page 836

  • En République laïque, JSE brandit le grief d'apostasie

     

    Sur le vif - Lundi 14.10.13 - 12.54h

     

    Il paraît que nous sommes, à Genève, dans une République laïque. On ne cesse de nous répéter, et je n’y vois aucun inconvénient, que le domaine du religieux, celui des convictions spirituelles de chacun, relève de notre vie privée. Et qu’il n’est pas d’usage – à moins que l’intéressé n’en fasse lui-même étalage – d’interpeller un candidat, ni d’ailleurs n’importe quel citoyen, sur ses options confessionnelles. A trois reprises pourtant, ces deniers jours, ces principes ont été transgressés. A l’émission Mise au Point de la TSR, dimanche 6 octobre. Dans un titre du Matin dimanche, hier 13 octobre. Dans un blog de Jacques-Simon Eggly, posté hier, dimanche 13 octobre. Trois indices, très clairs, de l’opération « Flinguer Poggia » lancée par l’Entente, et quelques affidés.

     

    Dimanche 6 octobre, soir de la victoire du MCG, ma consœur de Mise au Point balance dans les gencives de Poggia son appartenance à l’Islam. Nous ne sommes ni dans le cas d’une émission religieuse, ni dans celui d’un accord préalablement passé avec l’interviewé, qui aurait accepté, pourquoi pas d’ailleurs, d’en dire plus long sur ses choix confessionnels. Brillant avocat, habitué à la répartie, le candidat s’en sort fort bien : « Auriez-vous adressé une telle réplique à Mme Brunschwig Graf ? ».

     

    Hier, dimanche 13 octobre, l’étiquette « musulman » se retrouve en gros dans le titre de l’interview (fort bonne, d’ailleurs) de Mauro Poggia. Nous ne sommes pas dans le cadre d’un article religieux, et le qualificatif est hors sujet dans le cadre de la campagne du 10 novembre 2013. A moins que pernicieusement, on considère que ce mot, « musulman » puisse être reçu comme péjoratif par une partie de l’électorat de M. Poggia (ou de ses alliés). Par hasard, l’édito, signé de la rédactrice en chef, appelle très clairement à ne pas voter pour un candidat MCG dans quatre semaines. Je précise ici que le Matin dimanche est un journal privé, fait ce qu’il veut, appelle à voter pour qui il veut, je ne lui fais pas ici le procès de ses opinions, je décortique juste certains amalgames.

     

    Le cas le plus grave me chagrine d’autant plus qu’il émane d’une personne que j’apprécie beaucoup, et que j’ai toujours considérée comme un démocrate et un gentleman de la vie politique : Jacques-Simon Eggly, avec qui j’étais au Journal de Genève, et auquel me rattachent tant de souvenirs à Berne. Je le connais depuis trente ans, le tiens pour un exemple de mesure et d’intelligence politique. Hélas, peut-être aveuglé par la défense de Mme Rochat comme il le fut naguère par celle de Mme Kopp, dans son blog d’hier, il dérape. Jugez plutôt :

     

    « Que penser d’un homme dont les fidélités changent au gré des vents extérieurs et de ses états d’âme.  Chacun est libre de professer la religion de son choix. Mais ce n’est pas être islamophobe que de se demander comment un homme public peut naître et grandir comme un catholique d’origine italienne et se retrouver musulman dit convaincu. »

     

    Désolé, Jacques-Simon, mais là vous franchissez la ligne. Si « chacun est libre, comme vous l’écrivez, de professer la religion de son choix », alors, cette liberté, qu’on la lui laisse en totalité, et qu’on lui foute la paix sur ce sujet. D’autant que M. Poggia ne « professe » vraiment pas, en l’espèce, il a juste un jour décidé de quitter une religion pour en embrasser un autre. M. Eggly, au sein d’une République dont nous apprécions tous la laïcité, vous venez réinventer le grief d’apostasie. Vous êtes hors sujet, hors du champ politique, hors du cadre de la campagne électorale. Je continue à vous apprécier beaucoup, mais là, vous m’avez un peu déçu.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Pour un petit patronat affranchi du corset de l'Entente

     

    Sur le vif - Dimanche 13.10.13 - 13.03h

     

    Dans la prochaine législature, à Genève, il faudra réinventer les organisations patronales. Les rapprocher, mille fois plus qu'aujourd'hui, des préoccupations des PME, et même des toutes petites entreprises.


    Aujourd'hui, les mêmes caciques sont partout, les uns dans les directions opérationnelles des organisations faîtières, les autres dans les présidences, les mêmes d'ailleurs se retrouvent dans les conseils des grandes régies, et dans les partis politiques de l'Entente, majoritairement le PLR. Un tout petit monde, qui tourne en rond dans les mêmes cocktails.


    Petit monde coopté, amitiés horizontales, réseaux d'influence, partage de prébendes, cela ne peut plus durer. Le feu aux poudres a été mis par le président de la FER (Fédération des Entreprises Romandes), appelant à voter strictement pour l'Entente à la Rentrée des Entreprises, fin août. Discours qui a choqué beaucoup de monde, dans l'assistance.


    Et le petit patron MCG, il n'existe pas ? Et le petit patron UDC, il n'existe pas ? Et le petit patron Vert, il n'existe pas ? Et le petit patron socialiste, il n'existe pas ? Et le petit patron Vert libéral, il n'existe pas ? Ils payent pourtant leurs cotisations, ces gens-là, leurs charges sociales, patronales. Innombrables furent les échos de colère, suite à ce mot d'ordre.


    Le nouvelle répartition des forces politiques, à Genève, issue des urnes le 6 octobre, devrait amener les organisations patronales, dans la législature qui s'annonce, à réorienter leurs priorités sur les PME, qui constituent l'écrasante majorité de nos entreprises. Elles y viendront doucement, c'est sûr, car dans le cas contraire, elles perdront une partie non négligeable de leur base.


    Encourageons d'ailleurs la création de nouvelles organisations de défense professionnelle, proches des petits patrons, ceux qui en bavent à longueur de temps à prendre le risque économique, et ne savent jamais s'ils finiront l'année. Il n'y a aucune raison que le monde patronal et professionnel soit, à Genève, l'otage d'un cartel de notables, toujours les mêmes.

     

    Pascal Décaillet

  • PFU : réponses insatisfaisantes à la TG

     

    Sur le vif - Samedi 12.10.13 - 10.47h

     

    Les réponses données par Pierre-François Unger à la TG, ce matin, sont totalement insatisfaisantes. On y sent prioritairement le besoin de dégager l'échelon politique de sa mission de contrôle, et de charger le SAPEM, qui dépend d'un autre Département (Sécurité).



    Et puis, on ne peut s'approprier les HUG, avec toute la bienveillance paternelle d'un ministre de tutelle, lorsqu'il s'agit de valoriser ce qui va bien, et rappeler glacialement qu'ils sont un établissement autonome, lorsqu'un drame se produit. Double discours. Duplicité.


    Enfin, se contenter de dire "J'ai trouvé ça bizarre", suite à sa visite de la Pâquerette, ne convient pas. Un ministre ne trouve pas bizarre. Il avalise, ou il corrige. "Trouver bizarre", c'est reconnaître que des zones dépendant de son autorité, lui échappent.

     

    Pascal Décaillet