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Sur le vif - Page 835

  • Journaliste, qui t'a fait lâche ?

     

    Sur le vif - Lundi 21.10.13 - 13.18h

     

    En France, lorsque des journalistes, dans un club de la presse, parlent du FN, ils en parlent toujours comme "des autres". Il est clair, incontestable, qu'aucun des journalistes présents ne peut éprouver la moindre sympathie pour ce parti. Cela va de soi, c'est un présupposé du colloque.

    En Suisse, lorsque des journalistes parlent de l'UDC, au niveau national ou dans les cantons, ils en parlent toujours comme "des autres". Il est clair, incontestable, qu'aucun des journalistes présents ne peut avoir la moindre sympathie pour ce parti. Lequel représente tout de même quelque 26% des votes fédéraux.

    A Genève, lorsque un club de journalistes parle du MCG, ils en parlent toujours comme "des autres". Il est clair, incontestable, qu'aucun des journalistes présents ne peut éprouver la moindre sympathie pour ce parti. Lequel représente tout de même quelque 20% des votes cantonaux.

    Dès lors, ou bien 0% des journalistes n'éprouve la moindre affinité politique pour ce genre de partis, ce qui me semble poser un très léger problème de représentativité de la profession. Ou bien certains préfèrent se la coincer. Ce qui me semble poser un très léger problème de courage lorsqu'on est éditorialiste ou chroniqueur, et que l'on fait métier d'exposer, comme tout citoyen en a d'ailleurs le droit, ses opinions.

     

    Pascal Décaillet

     

  • 10 novembre: le MCG vainqueur, dans tous les cas

     

    Sur le vif - Dimanche 20.10.13 - 11.18h

     

    Les élections à Genève ne sont pas devant nous, mais derrière nous. Le signal historique a été donné par le peuple il y a deux semaines, le dimanche 6 octobre. Les seuls partis du Parlement sortant à avoir gagné des sièges sont le MCG et l'UDC. Les Verts s'effondrent, le PLR perd sept sièges. Les socialistes et le PDC demeurent stables. Cela, c'est la réalité des faits. La tonalité donnée à la politique genevoise, pour cinq ans.

    L'élection du Conseil d'Etat, dans trois semaines, sera ce qu'elle sera. J'ignore absolument qui sera élu, nous verrons bien. Mais une chose est sûre: ce gouvernement devra composer avec ce Parlement-là, où le curseur a été clairement déplacé, par l'électorat, vers ce qu'on appelle aujourd'hui "La Nouvelle Force". L'addition de cette dernière (MCG + UDC) avec le nouveau groupe d'Ensemble à Gauche nous amène à 40 députés représentant les forces protestataires, non-gouvernementales, de la législature qui se termine. 40% ! Deux Genevois sur cinq, pour nous dire à quel point ce gouvernement sortant a été mauvais.

    Dès lors, certains journaux dominicaux peuvent toujours, si ça les amuse, nous dire "Le MCG, c'est ceci", "Le MCG, c'est cela", nous les noircir à mort, donnant la parole (unilatéralement, d'ailleurs) à la conjuration de ceux qui ont eu des mots avec ce parti, notamment le petit monde coopté des anciens du Perchoir, oui le Matin dimanche peut faire tout cela, il est libre de mener les croisades qu'il veut, mais rien n'y changera. Ce que le MCG est ou n'est pas, le peuple genevoise en a jugé. C'était le 6 octobre, il y a deux semaines.

    Reste le choix des personnes pour le gouvernement. A cet égard, le MCG sera vainqueur, le 10 novembre, dans tous les cas. S'il place l'un des siens au Conseil d'Etat, il entre dans l'Histoire. S'il n'en place aucun, il aura libre cours d'augmenter la puissance de son opposition au pouvoir absolu que nous préparent MM Longchamp et Maudet, avec assurément l'appui de M. Dal Busco, bétonnant leurs réseaux, plaçant les leurs, contrôlant tout et jusqu'à la presse. Et, au printemps 2018, d'en récolter, sans appel cette fois, les fruits. Et là, ce ne sera plus 20%, mais 25%, voire bien au-delà.

     

    J'ajoute une dernière remarque: Fabiano Citroni, je ne connais pas. Mais voir un homme de la qualité de Laurent Keller prêter sa plume et son concours à une opération téléguidée de pur dénigrement, c'est un peu dommage. Et décevant.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Fusibles, fusibles, fusibles !

     

    Sur le vif - Mercredi 16.10.13 - 15.44h

     

    A Genève, dans le Département dirigé successivement pas Isabel Rochat et Pierre Maudet, malgré un effort surhumain de ce dernier pour peaufiner et lisser la communication, on ne compte plus les dysfonctionnements. Dans ce Département, comme dans celui de Pierre-François Unger, comme il faut bien protéger l’échelon politique de tutelle, entendez le ministre, nous sommes en train d’assister à l’une des plus belles valses depuis les frères Strauss : la valse des fusibles.

     

    Le principe est vieux comme le monde : pour se protéger, le responsable politique fait sauter les fonctionnaires intermédiaires. On commence par en bas, et si cela ne suffit pas, on fait remonter le courant vers les fusibles plus hauts dans la hiérarchie. Il était cousu de fil blanc, lors de la conférence de presse du Conseil d’Etat avec Bernard Ziegler, qu’une série de fusibles allaient être sacrifiés. C’est toujours la même mise en scène, ces conférences de presse, la même liturgie de pouvoir, avec ces airs très graves, ces regards sombres, l’annonce de ces « audits », de ces « enquêtes administratives », dont tout observateur averti sait qu’elles n’ont de finalité que de protéger l’élu, en détournant l’attention vers les fonctionnaires.

     

    Aujourd’hui, on apprend la démission de Sandra Favre, la directrice de l’Office cantonal de la détention. Une personne qui était contestée à l’interne, et aidée de deux tuteurs pour s’imposer. Dans le même secteur, on nomme aujourd’hui un nouveau directeur par intérim au SAPEM, le Service d’application des peines et mesures dont on a tant parlé cet automne. Chez M. Unger, on suspend la directrice de la Pâquerette, s’imaginant par là qu’on va exonérer de toute responsabilité la présidence des HUG, et la direction politique au DARES, donc M. Unger lui-même. Fusibles, fusibles, fusibles.

     

    Idem aux Services industriels de Genève, qui dépendaient aussi de Mme Rochat, puis M. Maudet. Des dizaines, peut-être des centaines de millions perdus dans les investissements en éoliennes, on vire le directeur général, M. Hurter, on annonce des « investigations » internes tous azimuts, histoire de sauver la présidence (PLR) et surtout l’autorité politique de tutelle.

     

    Idem, vous le verrez, au Service des Contraventions, qui dépendait aussi de Mme Rochat, puis de M. Maudet, et sur lequel nous avons dévoilé il y a deux semaines l’audit de l’ICF (Inspection cantonale des finances). D’abord, « on » a tout fait pour que ce document explosif ne soit connu du public qu’après les élections (l’AGENCE DECAPROD l’a finalement sorti le vendredi 4 octobre, avant-veille du scrutin), et là aussi, on fera porter la responsabilité aux fonctionnaires.

     

    Bien sûr, les chefs de service doivent répondre de leurs actes. Mais l’autorité politique élue est investie d’une mission de contrôle. Lorsque se multiplient les cas où elle a failli à cette mission, c’est peut-être vers elle qu’il faut commencer à se tourner dans la recherche des responsabilités. Parce que toujours se défausser sur ses subordonnés, toujours noyer le poisson avec des enquêtes administratives, des audits internes, des investigations, ça commence à sentir le procédé. Fusibles, fusibles, fusibles. Il y a un moment où a besoin de lumière. Et à tous les étages, SVP.

     

    Pascal Décaillet