Sur le vif - Mercredi 25.06.14 - 14.36h
En Suisse, de plus en plus d'élus - dans les Parlements cantonaux ou aux Chambres fédérales - constituent la principale force de nuisance aux droits populaires. Parce qu'étant élus (ce qui est juste une délégation pour qu'ils fassent des lois et contrôlent les gouvernements), ils sont très vite pris par le sentiment de faire partie d'une caste. Ils oublient leurs antagonismes idéologiques, pourtant fondateurs de la dialectique en démocratie, se tiennent entre eux, se tutoient, s'imaginent qu'ils détiennent l'exclusivité du débat politique. Alors que ce dernier appartient à l'ensemble des citoyens.
En Suisse comme ailleurs, la fracture entre le corps des citoyens et les élus augmente. Parce que ceux-ci ne défendent pas suffisamment ceux-là, ce qui est pourtant leur mission première. Trahison des clercs, j'en reviens à ces trois mots, qui titrent l'un de mes derniers papiers.
Face à ce petit monde, le corps des citoyens doit s'organiser. Dans le respect de notre démocratie, donc par les voies parfaitement légales que sont, aujourd'hui, l'initiative et le référendum. Mais il doit aussi prendre son destin en mains, de façon autonome, à l'échelle de sa masse numérique. Les instruments de communication d'aujourd'hui, avec les mises en réseau, rendent une vie démocratique nouvelle, à cette échelle de masse, non seulement possible mais hautement stimulante.
Pascal Décaillet