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Sur le vif - Page 733

  • Grèce, Ukraine : l'arrogance allemande

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    Sur le vif - 01.07.15 - 16.57h

     

    Dans la crise grecque comme dans l’affaire ukrainienne, la voix de l’Allemagne est omniprésente. L’Union européenne compte 28 membres, dont des piliers fondateurs comme la France ou l’Italie, mais dans l’actuel concert des nations, on a l’impression de n’entendre que l’Allemagne. Et nombre d’observateurs semblent trouver cela normal, comme allant de soi : après tout, ce pays, avec ses 81 millions d’habitants, n’est-il pas le plus peuplé, le plus puissant sur le plan économique ? Politiquement, il se porte bien. Socialement, même si de premières brèches commencent à poindre dans le remarquable tissu de conventions hérité des années bismarckiennes, et d’une belle tradition de concertation, il peut rendre jalouse sa voisine, la France.

     

    L’Allemagne, c’est vrai, est le pays le plus puissant d’Europe. C’est une grande  démocratie, fédéraliste, décentralisée, les Länder ayant prérogative dans de très nombreux domaines, modèle que nous, Suisses, avec nos cantons, pouvons fort bien nous représenter. J’ai connu ce pays, comme on sait, en une époque lointaine où il n’était encore qu’un nain politique, de surcroît divisé en deux. J’ai vécu chez des gens (dont un ancien combattant du front tusse) qui jamais n’auraient imaginé la chute du Mur, moi non plus d’ailleurs. Nous étions tous partis de l’idée que la séparation de l’Europe en deux, héritée de Yalta, allait durer de longues générations. Et puis, il y eut le 9 novembre 1989. On connaît la suite.

       

    Le nain politique, c'est bien fini !

                                                                                                   

    Politiquement, l’Allemagne d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec celle de ma jeunesse. Malgré l’immensité du chancelier Willy Brandt (1969-1974), l’homme de l’inoubliable génuflexion de Varsovie (7 décembre 1970), et l’extrême qualité de son successeur Helmut Schmidt (1974-1982), que j’ai eu l’honneur d’aller interviewer à Hambourg en avril 1999, le locataire de la Chancellerie (à Bonn, à l’époque), n’était pas considéré comme un grand de ce monde. Tout au plus, le leader d’une puissance continentale à laquelle, après la guerre, on avait bien voulu donner une nouvelle chance, avec le Plan Marshall. Du chancelier de l’Allemagne de l’Ouest, on attendait une obédience sur les positions de l’OTAN. Son homologue de la DDR étant, tout naturellement, l’homme de Moscou. Bref, il ne pouvait exister, en ces temps-là, de politique intrinsèquement allemande : la seule exception, brillante, fut l’Ostpolitik de Willy Brandt, renouant à juste titre avec une Histoire allemande qui, notamment sous l’impulsion de Frédéric II, s’est si souvent jouée à l’Est. A bien des égards, la question des Allemands résidant encore, hors du pays, dans les Marches orientales de nations aujourd’hui slaves, n’est pas réglée.

     

    D’ici un siècle, ou deux, ou trois, que sais-je, elle pourrait réapparaître. Et il n’est pas exclu que l’intérêt si vif porté par Mme Merkel à la question ukrainienne, soit profondément nourri par la défense de traditionnels et séculaires corridors d’entrée (aujourd’hui par l’économie) des Allemands vers la Russie. En clair, les Allemands défendraient aujourd’hui, dans la crise ukrainienne, non une prétendue vision de l’Union européenne, mais leurs intérêts nationaux de toujours. Ne l’ont-ils pas, dès 1991, fait aussi dans les Balkans, à l’époque d’un autre chancelier CDU, Helmut Kohl, jouant la carte des anciennes puissances tutélaires germaniques face aux intérêts slaves, ceux de la Serbie notamment ? Ne parlons pas du rôle des services secrets allemands dans les événements du Kosovo, en 1999. Ni de celui joué par Berlin, aujourd’hui, dans une Macédoine où cohabitent Slaves et albanophones.

     

    L'Allemagne : on n'entend qu'elle !

     

    Retour à la Grèce. Ce pays est en pleine crise avec l’Union européenne. Il va peut-être devoir quitter la zone Euro, et rétablir la drachme. Il vit des heures très graves, dont nul d’entre nous n’entrevoit l’issue. Côté grec, on entend M. Tsipras. Côté UE, on commence à entendre M. Juncker, président de la Commission. On se réjouit d’entendre la présidence tournante de l’Union, le Luxembourg depuis hier soir minuit, jusqu’au 31 décembre. Mais à la vérité, qui entend-on plus que tout autre, depuis des mois, sur la crise grecque ? L’Allemagne ! Mme Merkel, chancelière. Et M. Schäuble, ministre des Finances. Non seulement ces deux-là s’expriment continuellement sur la Grèce (et Mme Merkel, sur l’Ukraine), mais les récepteurs du message ne semblent guère y voir d’inconvénient. Comme s’il était acquis que l’Allemagne, qui n’est après tout que l’un des 28, avait voix prépondérante sur la question. Institutionnellement, pourtant, elle ne l’a pas. Dès lors, le crédit qu’on lui donne est celui traditionnellement accordé aux forts, aux puissants : c’est exactement le contraire de l’idée sur laquelle la Communauté européenne, aujourd’hui appelée Union, a été fondée, dans les années 50.

     

    Il y a donc, clairement, un problème allemand au sein de l’Union européenne. Un problème lié à l’actuelle hypertrophie de ce pays, ce qui n’est pas un mal en soi, mais la surpuissance n’est pas assez équilibrée par d’autres. La très grande faiblesse politique de la France actuelle, hélas, n’arrange pas les choses. Il est loin, le temps où la France et l’Allemagne de Charles de Gaulle et Konrad Adenauer, puis celles de Valéry Giscard d’Estaing et d’Helmut Schmidt, puis celles de François Mitterrand et d’Helmut Kohl, fonctionnaient comme les deux piliers centraux, massifs, incontournables, de la Cathédrale européenne. C’est terrible à dire, mais aujourd’hui, le nain, c’est Paris. Vous entendez souvent M. Hollande, par rapport à Mme Merkel, dans la crise grecque ?

     

    Chanceliers CDU, Guelfes et Gibelins...

     

    Le problème, ça n’est pas que l’Allemagne s’exprime. Elle a des créances à honorer, elle défend ses intérêts économiques et financiers. Le problème, c’est le silence assourdissant des autres. On laisse Mme Merkel monopoliser la prise de parole, comme une suzeraine de Saint-Empire ayant naturellement autorité sur ses vassaux. Une conception de type impérial qui, soit dit en passant, convient très bien aux chanceliers CDU, Helmut Kohl et Angela Merkel. Il y a là une très vieille Histoire allemande, de Guelfes et de Gibelins, qui joue beaucoup dans l’idée que se fait de l’Europe la démocratie chrétienne allemande. On me permettra, pour ma part, de leur préférer profondément le style et l’idéologie politique des deux très grands chanceliers sociaux-démocrates que furent Willy Brandt et Helmut Schmidt. L’Ostpolitik était – est encore – une très grande idée, une vision, n’ayant rien d’impérial : simplement il y a des centaines de milliers d’Allemands à l’Est, il ne faut pas les oublier.

     

    Pour conclure, il est naturel que Mme Merkel, dans l’affaire grecque comme dans celle de l’Ukraine, joue les intérêts vitaux de l’Allemagne : elle est là pour ça. Mais c’est l’Allemagne, pas l’Europe. Reste l’essentiel : et si toute la question dite « européenne », depuis les premiers soubresauts du Charbon et de l’Acier, dans un continent qui avait faim, manquait de chauffage l’hiver, et faisait la queue pour des tickets de rationnement, n’était en fait qu’une question allemande ? Comment réintégrer ce pays dans le concert des nations ?

     

    Aujourd’hui, non seulement il est réintégré, mais il est devenu si central, il occupe une telle place, qu’on n’entend et ne voit plus que lui. Pas sûr, vu d’une petite Suisse extérieure à l’édifice institutionnel UE, que cette prépondérance, cette hypertrophie allemandes, donnent immensément envie d’en faire partie. Nos compatriotes alémaniques, bien plus sensibles que nous à la question allemande, ont sur ce sujet une idée bien forgée. Et bien tranchée.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Derrière l'artifice, la Grèce

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    Sur le vif - Mardi 30.06.15 - 17.56h

     

    J’avais huit ans lors de mon premier séjour en Grèce, 1966, un an avant les colonels. Athènes, Cap Sounion, Delphes, Crête, Rhodes, Chios, avec ma famille. Totalement magique. Et décisif, pour la suite de ma vie. Mais la Grèce de cette époque se gardait bien de nous parler de sa situation sociale, elle nous offrait le bleu de la mer et celui du ciel, les colonnes brisées, le rêve absolu de ce qu’elle avait été. Pour les besoins de son tourisme (encore naissant, après les abominables années de la guerre, l’occupation allemande, la déportation des Juifs de Salonique, la présence italienne en certaines îles, et surtout les horreurs de la Guerre civile, entre 1946 et 1949), la Grèce nous proposait d’elle-même une image qui relevait de l’artifice. « Nous sommes peut-être pauvres, mais regardez comme notre passé fut prestigieux ». Et ça marchait plutôt bien, parce que les gens allaient là-bas pour se reposer, goûter du rêve, et non pour des thèses sur l’état réel du pays.

     

    L'artifice, comme mode de survie

     

    Même les colonels, 1967 : le monde a un peu toussé, même pas, et puis l’immense majorité des gens ont continué, jusqu’en 1974, de se rendre en Grèce. Lorsqu’en 2009, sur une colline de Toscane, à l’ombre d’un pin parasol, j’ai lu les 800 pages de « Un Homme », l’absolu chef d’œuvre d’Oriana Fallaci, j’ai pris la mesure, bien tardivement, de la noirceur de ces années, les intérêts économiques et financiers derrière le putsch militaire, le tout à travers la trame d’une histoire d’amour que je vous recommande, tant elle est bien racontée. En Grèce, dans les temps archaïques de l’épopée homérique, comme à l’époque classique, alexandrine ou romaine, sans parler de Byzance, la question de l’artifice se pose constamment. Ulysse le rusé, l’homme aux mille tours. Mais aussi le marchand, qui vous ensorcèle de son discours. Le poète. En trois millénaires, la Grèce, celle des Cités comme celle de la présence romaine, ou beaucoup plus tard celle de la nation naissante (1830), a toujours eu le souci de construire une image d’elle-même. Tous les pays font certes cela. Mais tous ne disposent pas d’un passé aussi prestigieux, fonds de commerce, générateur de rêves et de profits.

     

    Dans la crise actuelle face à l’Union européenne, la question de l’artifice est centrale. En termes d’images, face à la machine de Bruxelles, le pays inventeur de la citoyenneté, d’une forme de démocratie que nous décrit si bien Thucydide, à travers l’hommage aux morts de Périclès (431 av JC), dans la guerre du Péloponnèse, ce pays-là, comment voulez-vous qu’il ne soit pas vainqueur dans le cœur des autres peuples ? Cet appel à l’émotion de l’Histoire, les Grecs savent le lancer, lorsqu’ils en ont besoin : peuple rusé, odysséen, forgeur de mythes, raconteur d’histoires. Ainsi, que convoque Alexis Tsipras, pour défier l’Europe ? Simplement, un référendum ! Le coup est génial : nous les Grecs, inventeurs de la démocratie et de la participation citoyenne, nous les faisons simplement fonctionner. Et vous, chez vous, chers amis européens, vous en organisez souvent, des référendums, hmmm ? D’un côté, Ulysse aux milles ruses. De l’autre, la brutalité borgne (et bientôt aveugle) de Polyphème, le Cyclope. Une fois de plus, par Tsipras, la bataille de l’artifice est gagnée.

     

    Quand les Allemands rêvaient la Grèce

     

    En écrivant ces lignes, je pense à l’immense philologue Ulrich von Wilamowitz-Moellendorff (1848-1931), celui qui a laissé des milliers de fois son nom dans tous les apparats critiques des éditions de la Grèce ancienne. C’était un Allemand de la région de Posen (Poznam), titulaire de la chaire de philologie classique à l’Université de Göttingen, qui a quasiment édité à lui-seul l’intégralité du corpus de son époque. Il aimait follement la Grèce, cet homme, et j’ai entendu quelque part qu’il avait pourtant longtemps redouté d’en faire le voyage. La vraie Grèce ! Celle de son époque, fraîchement libérée de la présence ottomane, infiniment pauvre. Après la passion que lui avaient vouée les poètes allemands (Hölderlin en tête) et anglais (Byron) autour de l’indépendance de 1830, qui s’intéressait encore à la Grèce politique dans la seconde moitié du dix-neuvième siècle ? Là aussi, se posait la question de l’artifice. La Grèce de l’image, face à la Grèce réelle. La Grèce rêvée, reconstruite dans les tableaux d’un Caspar David Friedrich, face à la Grèce, bien palpable, des hommes et des femmes de l’époque.

     

    Et je crois bien que tout helléniste doit se poser la question centrale de l’artifice. Puisque tout l’exercice intellectuel consiste en une reconstruction (certes follement excitante) d’une réalité disparue. Nul, mieux que les Allemand de la fin du dix-huitième (on retrouve Hölderlin, mais Goethe, Kleist aussi), n’a posé artistiquement le thème de l’idéalisation. A travers la Grèce, que rêvaient-ils ? De l’édification de leur propre nation, au siècle suivant ? Ou des « vivants piliers » d’un prodigieux réseau de signes, la langue allemande et la langue grecque, l’une et l’autre infiniment dialectales, étant faites pour se rencontrer. Mais enfin, lorsque Caspar-David Friedrich nous peint le Temple d'Agrigente, de quel côté de l’artifice, du rêve, de l’idéalisation se place-t-il ?

     

    La vraie créance, où est-elle ?

     

    L’helléniste, par définition, joue de cette distance dans le temps, cette « re-création » que les vendeurs de tourisme, à partir des années cinquante, nous ont préfabriquée pour la vendre en une fragmentation de « récréations » estivales, avec ouzo et souvlakis. Là, nous sommes au cœur de l’artifice grec. Tsipras en joue, c’est un homme habile et intelligent. Mais aimer la Grèce, toute passion pour le passé consommée sans être jamais consumée, c’est aimer le pays d’aujourd’hui. Le peuple de ce pays, aujourd’hui. Lire sa presse d’aujourd’hui. Lire Pindare dans le texte, oui bien sûr, mais aussi lire, en grec moderne, l’édito de Ta Nea. Et figurez-vous qu’il existe, en Suisse romande, un journal qui nous parle, avec un rare talent, de la Grèce d’aujourd’hui, et notamment de son cinéma. Ce journal s’appelle Gauchebdo. Je vous le recommande.

     

    Aimer la Grèce, c’est se jouer de l’artifice, traverser son écran, pour aller chercher la réalité profonde du pays contemporain. Cette Grèce du réel, que les plus géniaux des Allemands, fin dix-huitième, puis dix-neuvième, redoutaient d’affronter. Déjà, ils se méfiaient de l’artifice brisé. Comme un miroir de leurs peurs à eux, face à leur nation, qui, elle aussi, se cherchait. La vraie question des relations entre la Grèce et l’Allemagne, c’est peut-être là qu’il faut aller la dénicher. La vraie créance, de quelle nature profonde est-elle ? Face aux enjeux de langue, de culture, de nation, entre la civilisation grecque et celle de l'Allemagne, qui est le débiteur, qui est le créancier ?

     

    Pascal Décaillet

     

  • Charles Pasqua, grognard surgi du soleil

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     Sur le vif - Lundi 29.06.15 - 23.15h

     

    C’était un être caniculaire. Comme peut l’être la Provence des parfums, lorsque, sous l’exagérée présence du soleil, seules l’audace, la faconde, se hasardent à ne point manquer d’air. Charles Pasqua (1927-2015) osait tout. Il n’avait peur de rien. De la Résistance (la vraie), où il était entré à l’âge de quinze ans, à la place Beauvau, où il fut à deux décisives reprises ministre de l’Intérieur (86-88, puis 93-95), en passant par le SAC, Service d’action civique, police interne du gaullisme de combat sous la Quatrième, puis les premières années de la Cinquième.

     

    Homme de réseau, homme de l’ombre, monteur de coups, cette personnalité d’exception, au service du meilleur comme du pire. La politique, dans la peau, dans les tripes, dans le génome, jusque dans l’architecture de son destin, dans les cieux de lumière, et dans la glaise des ténèbres.

     

     

    Ce soir, je retiens de lui qu’il était un républicain. Variante bonapartiste. Grognard. Tête de lard. Tronche de combattant, infatigable. Combinard. Redécoupeur de circonscriptions, comme il sied à tout locataire, digne ce nom, de la place Beauvau, à l’approche de l’élection. Oui, je l’aurais vu à Waterloo, « dernier soldat de la dernière guerre », « musique en tête », entrant dans la fournaise. C’est dire à quel point, prenant parti en 1994 pour l’orléaniste Balladur contre Chirac, il m’avait à ce moment déçu, profondément. N’est pas Fouché qui veut, ni Talleyrand : il en est chez qui la trahison se voit plus que chez d’autres.

     

     

    Je laisse ici les affaires, il y en eut tant. Je retiens son excellente entente, contre toute attente, avec François Mitterrand, une histoire de communauté de réseaux, à la fin de la guerre. Je retiens l’intensité de sa présence, la fougue méditerranéenne de sa parole. Il fut, par deux fois, un excellent ministre de l’Intérieur. Il incarna la passion politique, dévoreuse de vie, anéantissante. Comme François Mitterrand, il connaissait par cœur chacune des circonscriptions de la Métropole, et par dessus le marché, chacune de l’Outre-Mer.

     

    Il avait des défauts, à revendre. Nous en avons tous ! Il aimait son pays, non d’une passion lointaine, ou dévoyée, mais avec la proximité charnelle des intransigeants. Maquignon ? Oui, bien sûr, jusqu’à la moelle. Mais avec la raideur républicaine d’un radical de la Troisième, celle d’un Queuille ou d’un Herriot. L’école de Jacques Chirac, jeune loup de Corrèze en 1967. Et celle d’un certain François Mitterrand, le Rastignac de la Nièvre en 1946.

     

    C’est un politique d’un rare talent qui vient de nous quitter. Quelques lambeaux épars, déchiquetés peut-être, mais parfois incandescents, d'une fureur de marbre et d'airain, qui s'appelle la République.

     

     

    Pascal Décaillet