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Sur le vif - Page 593

  • Ministre, c'est un métier

     

    Sur le vif - Mardi 28.08.18 - 12.24h

     

    De l'éminent cancérologue Léon Schwartzenberg à Nicolas Hulot, en passant par le vulcanologue Haroun Tazieff, je n'ai jamais cru, une seule seconde, au mythe providentiel des personnes issues de la "société civile" pour occuper des ministères. Non que ces personnes ne soient pas compétentes, chacune dans son domaine, mais parce que ministre, c'est un métier. Politicien, c'est un métier. Il a des règles internes. Il exige une connaissance, en profondeur, du terrain politique lui-même, avec ses failles, ses pièges. Cela ne s'improvise pas. Il faut connaître la politique, comme un musicien doit maîtriser le solfège, l'harmonie, le contrepoint.

     

    Et puis, ne soyons pas dupes ! Lorsqu'un Président choisit l'une de ces stars, c'est évidemment pour dorer son propre blason. Cela donnera l'impression d'un gouvernement ouvert, humaniste, inventif, centré sur les compétences. Bref, avoir un Schwartzenberg dans un ministère, ça fait bien.

     

    Le problème, c'est que la politique est un métier. Celui qui ne connaît pas, à fond, le champ de bataille, avance en terrain miné. Un jour ou l'autre, il explosera. On peut le regretter, rêver d'un personnel politique moins roublard et plus compétent, mais c'est ainsi. C'est la règle du jeu, la configuration du terrain. Un Maudet, un Darbellay, un Couchepin, connaissent admirablement, croyez-moi, la carte d'emplacement des mines. La connaître, ça fait partie du jeu, tout simplement.

     

    Un homme, d'ailleurs, ne s'y était jamais trompé : député (ou sénateur) pendant 35 ans, de 1946 à 1981, également onze fois ministre sous la Quatrième (1946-1958), avant de traverser longuement le désert, puis enfin d'arriver au pouvoir (10 mai 1981), il connaissait sur le bout des doigts la carte des circonscriptions françaises. Il connaissait les hommes, leurs faiblesses, leurs limites, leurs qualités aussi. Il était un professionnel de la politique. Il s'appelait François Mitterrand.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Danse autour d'un cadavre

     

    Sur le vif - Mardi 28.08.18 - 07.25h

     

    La RSR continue de se torturer l'esprit avec les "négociations d'un Accord cadre avec l'Union européenne". Pas un jour, pas un journal, sans que les ondes publiques ne remuent ciel et terre autour de ce cadavre thématique.

     

    À part le PLR (et encore !) et la SSR, "l'Accord cadre institutionnel" n'intéresse personne en Suisse. Fruit de l'esprit tortueux de Didier Burkhalter, laissé en héritage comme un cadeau empoisonné, ne captant ni l'intérêt du peuple suisse, ni celui de Bruxelles, c'est un thème politique mort. Mais ce mort a ceci de singulier de n'être jamais né, n'avoir jamais vécu, ailleurs que dans les imaginations d'une clique d'europhiles.

     

    Il y a pire : le cadavre divise et ridiculise le Conseil fédéral. Cassis dit blanc, Schneider-Ammann dit noir, Cassis dit qu'il est en Inde et qu'il laisse Schneider-Ammann s'en occuper, Berset regarde le match et compte les points, les quatre autres font l'autruche. Gouvernement lacéré, à l'interne, par un non-sujet, un cadavre sémantique, un oripeau de sens.

     

    Il est temps de tirer la prise. Le débat sur l'Europe appartient à l'ensemble du peuple suisse. Vaste débat national, oui, entre les cinq millions de citoyennes ou citoyens de ce pays. Ce débat n'appartient ni aux partis, ni aux élus. Il doit être la chose du peuple. C'est de lui, de sa légitimité par le nombre et par les profondeurs, que surgira naturellement, un jour, la clarté qui, aujourd'hui, fait tant défaut.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Les votations sont supérieures aux élections

     

    Sur le vif - Dimanche 26.08.18 - 13.39h

     

    Citoyen, je milite pour une politique suisse centrée davantage sur les thèmes que sur les personnes. Davantage sur les votations que sur les élections. Davantage autour des idées, qu'autour de visages, sur des affiches.

     

    Les thèmes, c'est par l'initiative populaire que le corps des citoyens, depuis 1891, peut les empoigner. Je tiens l'initiative pour supérieure au référendum. Ce dernier, tout nécessaire soit-il, se définit au fond négativement. Il est toujours là en réaction à une décision parlementaire qui déplaît. L'initiative, au contraire, appartient corps et âme au peuple : c'est de lui qu'elle surgit, oui d'un petit comité de citoyennes et citoyens, c'est au sein du peuple qu'elle est discutée, lors d'un grand débat national, c'est enfin par le peuple (et les cantons) qu'un beau dimanche, elle est tranchée.

     

    Oui, l'initiative est la chose du peuple, qui est son alpha et son oméga. La chose du peuple, et pas celle du Conseil fédéral, ni même des Chambres fédérales. C'est une affaire du peuple avec le peuple, et c'est précisément cela qui exaspère tant les élus : ils voient se jouer, autour d'eux, une dramaturgie qu'ils n'ont ni écrite, ni voulue.

     

    Le 23 septembre, nous voterons sur l'avenir de notre paysannerie suisse. Ca n'est pas rien ! Nous donnerons aussi un signal en faveur du vélo, et de la mobilité douce. Voilà, personnellement, qui m'intéresse beaucoup plus (comme d'ailleurs la votation de novembre sur la primauté du droit suisse) que de savoir si je vais voter pour Monsieur X, Madame Y, membre du parti A ou B, à telles élections.

     

    Les votations sont d'un intérêt nettement supérieur aux élections !

     

    Notre démocratie directe place chacun d'entre nous en lien de responsabilité directe avec l'avenir du pays. C'est un système absolument génial, que tant de voisins nous envient. Ne le modifions que pour en augmenter le périmètre. En aucun cas, pour le rétrécir !

     

    Pascal Décaillet