Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Sur le vif - Page 23

  • Jean-Bernard, le frisson d'une autre vie

     
     
    Sur le vif - Mercredi 09.07.25 - 15.40h
     
     
    Jean-Bernard Desfayes et moi sommes entrés à peu près en même temps à la RSR, il y a près de 37 ans. Il avait une vingtaine d'années de plus que moi, j'avais accompli mes premières années au Journal de Genève, lui avait déjà derrière lui une belle carrière, dans la presse écrite.
     
    J'avais un appétit féroce de micro, Jean-Bernard avait la sagesse, l'expérience, une très grande intelligence des gens, et surtout un humour, une bonne humeur, qui ne le quittaient jamais. Je n'ai jamais connu personne, dans une équipe, capable de mettre autant à l'aise les autres, relativiser les épreuves, voir la vie du bon côté. Enfin si, à y réfléchir, j'ai connu un homme, un seul, de ce caractère toujours positif, et cet être-là n'était pas exactement le premier venu dans ma vie : c'était mon père, Paul Décaillet (1920-2007).
     
    Dans mes dix-sept années de passion radiophonique, la trajectoire de Jean-Bernard et la mienne se sont à vrai dire croisées, il y a eu mes années bernoises, au Palais fédéral, où j'ai failli le perdre de vue, puis nous nous sommes revus, et toujours chez lui ce sourire, cette nature tellement aimable, tellement humaine. Il nous parlait montagne, aviation, planeurs, et toutes sortes d'acrobaties casse-cou qui, rien qu'à l'écouter, me laissaient esquisser le frisson d'une autre vie. Celle qu'il avait choisie. Celle qu'il avait osée. Celle d'un homme de courage, oui physique, d'audace, d'aventure. Jean-Bernard était, à lui seul, un appel d'air.
     
    Oui, nous parlions montagne. Nous parlions de nos ancêtres, en Valais central pour lui, en Entremont ou à Salvan pour moi. Nous parlions de mon oncle Raoul, dont il avait été proche, dans le cadre de l'armée. Nous parlions du Valais, d'Orsières, des grandes figures.
     
    A son épouse, à Sébastien, à Natacha, à toute sa famille, ses proches, je veux dire ici ma sympathie et mon amitié. Jean-Bernard était sourire et lumière. Pour toujours, il le demeurera.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Non, M. Crittin, vous ne nous referez pas le coup de "No Billag" !

     
     
    Sur le vif - Mardi 01.07.25 - 18.30h
     
     
    Il n’appartient en aucune manière au directeur de la RTS de qualifier de « véritable désastre » l’initiative « 200 francs, ça suffit ! », comme il vient de le faire, l’air de rien, juste en passant, à Forum, dans le cadre d’une interview factuelle sur les actuelles restructurations.
     
    Une initiative populaire fédérale est un acte politique. Le pari lancé par quelques citoyens au peuple suisse tout entier. Il conviendra, le jour venu, d’en débattre, et chaque citoyenne, chaque citoyen de ce pays pourra donner son avis. Dont le citoyen Crittin, bien entendu. MAIS PAS AVEC SA CASQUETTE DE HAUT CADRE SSR.
     
    Il n’est absolument pas question de recommencer avec l’appareil de propagande SSR de l’époque de « No Billag ». Les cadres de cette entreprise n’ont pas à intervenir, en leur qualité hiérarchique, dans un champ politique qui appartient à l’ensemble du corps électoral suisse.
     
    Je ne me prononce ici ni sur l’initiative, ni sur le contre-projet du Conseil fédéral. Je dis simplement : la propagande hallucinante, éhontée, de la SSR à l’époque de No Billag, où chaque chef, sous-chef, ou simple grimpaillon aux alpestres desseins, profitait d’interviews factuelles pour prêcher le dogme inviolable, c’est fini. Il n’est pas question de revivre ce maelström de pensée unique.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Elle nous revient en rêves, elle brûle, elle sourit

     
     
    Sur le vif - Lundi 30.06.25 - 09.29h
     
     
     
    Un grand merci à l’excellent Jacques Berchtold de nous partager ces éblouissantes images de l’Institut du monde arabe. Des manuscrits, des témoignages, d’une beauté exceptionnelle.
     
    Depuis l’enfance, ce monde me fascine. J’ai eu la chance de m’y rendre tant de fois, au Proche-Orient comme en Afrique du Nord.
     
    J’ai eu le privilège, à l’âge de huit ans, avec toute ma famille, de visiter la Mosquée des Omeyyades, à Damas, mais aussi Beyrouth, Istanbul.
     
    Trois ans plus tard, en 69, seul avec ma mère, tour d’Andalousie, chaleur écrasante, illumination totale, Grenade, Cordoue, Séville, Cadix, Jerez, Ronda : soudain Rilke, au bord des falaises !
     
    Nous servait de guide un homme fascinant, natif d’Afrique du Nord, au passé complexe, nous traduisant l’hébreu et l’arabe, profondément attaché à son judaïsme, mais connaissant à fond l’Islam. Il était un homme de paix et de lumière, de ponts entre les civilisations, un homme de lettres et de chiffres. Il incarnait la connaissance.
     
    Plus tard, avec mon épouse et mes filles, nous avons eu la chance de visiter la lumineuse Kairouan, en Tunisie, l’un des quatre lieux saints de l’Islam.
     
    Jérusalem, trois fois Sainte ? Je m’y suis rendu maintes fois. C’est la ville du monde qui m’habite le plus, avec Rome. Elle foisonne de signes. Elle accapare l’esprit. Elle s’inscrit dans notre être, nous revient en rêves. Elle brûle, et elle sourit.
     
    Allez sur le site de Jacques Berchtold. Et surtout, allons tous visiter l’Institut du monde arabe. Tournons-nous vers l’Orient. Apprenons les langues. Immergeons-nous dans les saveurs de la complexité. Laissons descendre en nous la voix unique de l’Egyptienne Oum Kalthoum.
     
    Souhaitons aux peuples d’Orient, qu’ils soient juifs, musulmans, syriaques, coptes, persans, un autre destin que celui de la guerre et de la désolation. Ils ont tant à nous apprendre.
     
     
    Pascal Décaillet