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Sur le vif - Page 177

  • Ceux qui commencent. Ceux qui durent.

     
    Sur le vif - Jeudi 22.09.22 - 10.09h
     
     
    C'est fait. Les taux repartent à la hausse. Et les Cantons endettés vont payer encore plus de dette, à cause des intérêts. Et les contribuables des Cantons endettés vont devoir payer davantage, pour éponger les dettes de décisions qu'ils n'ont pas prises eux-mêmes, mais que d'autres ont prises, avec leur argent, sur leur dos. Et les enfants des contribuables des Cantons endettés vont porter le poids accru de la dette à rembourser. C'est tout simplement dégueulasse.
     
    J'ai toujours combattu la dette. Comme citoyen, mais aussi comme entrepreneur. Face à moi, j'ai toujours eu une double opposition. D'une part, les flambeurs ultra-libéraux, ceux qui prennent des risques avec l'argent des autres, ceux pour qui l'argent n'est qu'une valeur fictive, des billets de Monopoly. De l'autre côté, la gauche. Celle qui dépense, dépense encore, à n'en plus finir, pour engraisser la machine d'Etat, le Moloch. Elle non plus, n'a aucun sens de la valeur réelle de l'argent. Peu importe la dette, à ses yeux.
     
    Entre les flambeurs ultra-libéraux et l'absolue inconscience de la gauche, il y a ma position. Elle est très claire : pas un seul centime d'emprunt. Pas un seul centime de dette. Et qu'on ne vienne pas me balancer la rengaine des "investissements". Quand on n'a pas d'argent, désolé, mais on "n'investit" pas. On économise. Et le jour où on a assez, on entreprend des travaux de rénovation, d'innovation, si on le souhaite. Entretenir des usuriers, non merci !
     
    Ma démarche est trop classique, trop prudente, timorée ? Peut-être. Mais elle est douce, humaine et durable. Et je n'ai pas attendu les cris d'alarme des Philippulus Verts pour un usage très parcimonieux de l'énergie.
     
    En économie, il y a ceux qui n'en peuvent plus de commencer. Annoncer qu'ils vous commencer. Organiser des fêtes pour dire qu'ils sont sur le point de commencer. Se gargariser des mots "start-up", "innovation". Changer de boulot tous les six mois, avec de nouvelles fonctions, si possible en anglais. Et, puis, il y a ceux qui bossent. Sans jamais s'arrêter. Ne négligeant aucun détail d'intendance. Remettant chaque jour l'ouvrage sur le métier. Bref, ceux qui durent.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Avec ou sans glace, Sir ?

     
    Sur le vif - 21.09.22 - 16.13h
     
     
    Les organisations économiques doivent être au service des hommes et des femmes qui, au jour le jour, font tourner l'économie. Toutes fonctions confondues. A commencer par les plus modestes. Je n'ai jamais, pour ma part, établi la moindre différence de considération entre un nettoyeur, une caissière, et le grand patron. Toute énergie, tout travail bien fait, mérite respect.
     
    Les organisations économiques, disais-je, doivent se mettre au service de ces gens-là, qui forment le corps social de notre communauté nationale. Et non passer leur temps à fricoter, dans des cocktails, avec le pouvoir.
     
    Ai-je été assez clair ?
     
     
    Pascal Décaillet

  • La nation, fille aînée de l'instinct

     
    Sur le vif - Mardi 20.09.22 - 15.19h
     
     
    Depuis l'adolescence, je défends la nation. Je ne l'idéalise pas. Je ne la déifie pas. Je ne réclame pour elle ni culte, ni liturgie. J'exprime, avec les outils de la raison, ce qui m'amène, lecteur de Michelet, Péguy, Barrès, Maurras, Emmanuel Mounier, Fichte, à placer l'idée nationale au centre de ma réflexion politique.
     
    Il ne s'agit pas d'organiser des cortèges avec des flambeaux : j'ai dit, nulle liturgie. Ni d'exprimer - cela serait contraire à toutes mes valeurs - une quelconque préférence dans l'ordre de l'ethnie, ou d'une quelconque appartenance communautaire. Non, la nation, c'est justement ce qui dépasse cela.
     
    Il ne s'agit pas, non plus, d'abreuver nos sillons. Je suis citoyen suisse, d'origine valaisanne aussi loin que remontent mes arbres généalogiques, paternels et maternels, je vis à Genève où je me sens fort bien, je suis donc suisse depuis 207 ans, et auparavant, avant 1815, j'aurais été, tout simplement, Valaisan. Cette ascendance, la profonde conscience que j'en ai, ne m'incline, croyez-moi, à aucun sentiment belliciste, aucune espèce de rejet, aucune envie de prendre les armes, si ce n'est pour défendre notre Suisse.
     
    Mais je crois en la nation. Mes sources, vous les connaissez. La France révolutionnaire, celle des Soldats de l'An II, pas celle de la Terreur. L'Allemagne des années 1770 à 1820, Sturm und Drang, débuts du Romantisme, découverte et réinterprétation des textes grecs, naissance de l'idée de nation chez le philosophe Fichte, avec ses conférences en plein Berlin occupé par les Français (décembre 1807), Discours à la Nation allemande, redécouverte des mots allemands par les Frères Grimm. J'ai beaucoup écrit sur tout cela, s'il vous arrive de me lire : c'est la période de l'Histoire allemande qui m'occupe le plus.
     
    Je dis que l'idée nationale est moderne. Partout en Europe, elle revient. Les peuples retrouvent le besoin de s'inscrire dans un périmètre, un horizon d'attente, intellectuel et spirituel, linguistique aussi, une communauté de mémoire, un rapport avec les ancêtres, les oeuvres, les écrits, les musiques. La nation, loin de se résumer à des défilés militaires (ça, c'est l'image caricaturale que cherchent à donner ses ennemis), c'est une commune macération de tout cela. C'est lent, c'est puissant, c'est prenant, ça vient d'en bas, ça surgit des racines, de la terre, ça n'a rien de céleste, rien d’intellectuel, rien de démonstratif, rien de la perfection d'une Horlogerie, la grande chimère des Lumières. La nation est fille aînée de l'instinct.
     
    Partout, l'idée nationale revient. En France. En Italie (prochain test grandeur nature, ce dimanche 25 septembre). Dans les pays d'Europe centrale et orientale. Contrairement à ce que vous radotent les libéraux-libertaires, ou les dogmatique de gauche, ce ne sont pas les années trente qui reviennent. D'ailleurs, rien ne revient. L'idée nationale est moderne. Tournée vers l'avenir.
     
    La nation inventera, dans les différents pays, en fonction du génie propre de chacun, de son Histoire, de sa relation aux grands mythes, aux récits, des solutions pour affronter les défis de demain. Elle étonnera par sa capacité inventive, son courage à défendre les petits contre les géants, son audace à ne pas se décoiffer, ni s'incliner, devant le premier émissaire du pouvoir mondialisé, celui qui nivelle, celui qui rabaisse, celui qui corrompt, celui qui humilie les peuples.
     
    La nation est moderne. Elle rassemble, à l'intérieur d'un périmètre. Face aux ogres de puissance, face au pouvoir de l'Argent spéculé, elle fixe des limites. Elle définit son espace de liberté. Elle est une piste d’affranchissement, pour nos sociétés humaines.
     
     
    Pascal Décaillet