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Sur le vif - Page 15

  • Merci d'exister, M. Pfister !

     
    Sur le vif - Mercredi 21.08.24 - 16.50h
     
     
    Deux raisons majeures m'inclinent à considérer Gerhard Pfister, Conseiller national zougois et Président du Centre (PDC) suisse, avec toute la vivacité de mon attention :
     
    - Raison no 2 : sa récente position sur l'immigration. Il propose un contre-projet à l'initiative de l'UDC sur la Suisse à 10 millions d'habitants. Contrairement au Conseil fédéral, il prend donc au sérieux les angoisses migratoires d'une immense partie de notre population, à commencer par les plus précarisés sur le marché du travail. Et il a parfaitement raison. On en débat ce soir, à GAC.
     
    - Raison no 1 : il a consacré sa thèse de doctorat à l'auteur autrichien Peter Handke, idole de ma jeunesse, lorsque j'étudiais la Germanistik, et éternel enfant terrible (Schrekliches Kind !) de la littérature de langue allemande.
     
    Inutile de préciser l'ABSOLU PRIMAT, dans l'échelle de mon estime et mon admiration, de la raison no 2 sur la raison no 1.
     
    Merci d'exister, M. Pfister !
     
     
    Pascal Décaillet

  • Immigration : bravo, Gerhard Pfister !

     
    Sur le vif - Mardi 20.08.24 - 15.47h
     
     
    Malgré le OUI du peuple et des cantons, le 9 février 2014, à l'initiative contre l'immigration de masse, la Suisse n'a rien entrepris pour mettre en oeuvre la volonté politique du souverain. Le Parlement a scandaleusement dévoyé l'esprit du texte voté, il l'a vidé de sa substance, il s'est montré indigne du peuple suisse. Plus de dix ans après le vote, en août 2024, notre pays subit, plus que jamais, une pression migratoire qu'il avait pourtant décidé, non d'arrêter, mais de réguler.
     
    Mais les esprits, dans toute la Suisse, bien au-delà de la seule UDC, ne cessent d'évoluer sur la question migratoire. Au fil des années, irrésistiblement, le curseur se déplace, les langues se délient, de plus en plus de nos compatriotes, sans pour autant verser dans la moindre xénophobie, osent avouer que l'immigration constitue pour eux le problème no 1. Non en tant que telle, mais l'intensité de la pression. En clair, la masse numérique. Personne ne parle de stopper l'immigration. Mais une majorité de gens parlent de la RÉGULER : c'est si difficile à comprendre ?
     
    Dernier rebondissement en date : l'homme qui veut cette régulation n'est ni UDC, ni même de l'aile conservatrice du PLR. Non, c'est Gerhard Pfister, le Président du Centre suisse ! Qu'a-t-il commis, l'infâme ? Réponse : il vient de proposer un contre-projet (ce qu'un Conseil fédéral inconscient se refuse à faire) à l'initiative UDC contre une Suisse à dix millions d'habitants. En clair, il entre en matière, et envisage un texte certes moins radical que celui de l'UDC, mais reconnaissant la pertinence de la question posée.
     
    M. Pfister a mille fois raison. Homme d'instinct autant que d'intelligence, il perçoit le ras-le-bol de la population. La libre circulation est peut-être une avancée économique (et encore, ses bienfaits sont si mal répartis !), mais elle est une catastrophe sociale. Le Président du Centre a perçu le malaise, il en tire les conséquences. Il prouve ainsi, comme l'avait si bien fait son prédécesseur de l'époque Christophe Darbellay, que le statut du Président de la démocratie chrétienne suisse n'implique pas, dans son cahier des charges, la fonction de passe-murailles. On lui en sait gré : la politique exige courage, anticipation et vision.
     
    L'immigration, que cela plaise ou non , est une préoccupation majeure des Suisses. La volonté du peuple et des cantons, le 9 février 2014, a été bafouée. Il faut réguler, réguler, et encore réguler. Je n'ai jamais dit "stopper". J'ai dit "réguler". Et je dirai "réguler", tant que la classe politique n'aura pas pris la mesure du problème, dans les strates profondes, à commencer par les plus défavorisées, de la population suisse.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Gena Rowlands : sous nos yeux, la vie qui passe

     
    Sur le vif - Jeudi 15.08.24 - 10.43h
     
     
    Par définition, l'inoubliable n'a nul besoin d'être rappelé. Quelques mots, pourtant, sur Gena Rowlands, qui nous a quittés hier à Indian Wells (Californie), à l'âge de 94 ans.
     
    Passionné de cinéma américain, je ne la connaissais pourtant pas, jusqu'en ces années 80, où Rui Nogueira, le plus grand passeur de Septième Art que Genève ait connu, avait consacré une éblouissante rétrospective à John Cassavetes (1929-1989) et à son épouse, Gena Rowlands.
     
    Ce fut le choc.
     
    Sous nos yeux, un cinéma américain d'auteur, indépendant, des choix artistiques tranchés, un montage de génie. Réalisateur : John Cassavetes. Actrice principale : Gena Rowlands.
     
    Sous nos yeux, autre chose. Un autre cinéma. Un univers. Un style.
     
    Un seul exemple : l'extraordinaire "Gloria", avec son travelling d'entrée sur New York qui m'avait immédiatement rappelé la première page de "L'Amérique", de Franz Kafka, que je venais de lire. Un film sur une ville. Un film sur une femme. Le visage d'une femme. Le regard d'une femme. La poursuite d'une femme, traquée dans New York. Les mouvements, le souffle d'une femme. C'était cela, John Cassavetes. C'était cela, Gena Rowlands.
     
    Grâce à Nogueira, j'ai vu les films de Cassavetes. J'ai mûri, j'ai grandi, je vieillis avec les vibrations rares de leur souvenir. Grâce à un passeur. La transmission. Le passage. La vie qui va, d'une âme à l'autre.
     
    Gena Rowlands (1930-2024) était une actrice d'exception. Exigeante, indépendante, inattendue, magnifique. Commémorer l'inoubliable est un paradoxe ? Oui. Sauf pour Gena Rowlands.
     
     
    Pascal Décaillet