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Sur le vif - Page 1133

  • Un calendrier électoral n’est pas un bilboquet

    Décision unique dans l’histoire de la Suisse moderne, le Conseil fédéral vient de reporter au 27 septembre la votation sur la hausse de la TVA pour financer l’AI, qui devait se dérouler le 17 mai.

     

    Les raisons données pour expliquer ce report (laisser au Parlement la possibilité de modifier le projet) ne tiennent tout simplement pas la route. Il y a d’autres motifs, de nature beaucoup plus politicienne, et qui pourraient être liés au destin personnel du conseiller fédéral chargé du dossier.

     

    Surtout, du côté de Genève, le corps électoral peut légitimement commencer à trouver qu’on joue avec ses nerfs. Report, sur décision judiciaire, cet automne, d’un vote important sur l’avenir du Cycle d’Orientation. Tentative (échouée, cette fois) de report du scrutin sur le vote électronique. Et là, au niveau fédéral, report, pour pures raisons de convenance, d’une votation capitale sur l’avenir de nos assurances sociales.

     

    Un calendrier électoral, ça n’est pas un bilboquet avec qui tout le monde peut jouer. C’est un pacte républicain, un grand rendez-vous fixé largement à l’avance, pour permettre le temps du débat, celui de la cristallisation des idées, de la maturation d’une décision par tout un peuple. Un tel calendrier, on ne peut le modifier qu’en cas de raison majeure. Tout autre cas de figure constitue une légèreté avec le souverain, donc un déni de démocratie.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Les mignonnes incisives du député Deneys

     

    Député socialiste, Roger Deneys nourrirait-il pour ma personne une passion cachée ? L’une de ces inversions du désir qui amènent certains êtres, tout à leur pékinoise exaltation, à mordiller les mollets de certains passants, toujours les mêmes, avec une récurrente frénésie. Bien disposé ce matin, et généralement d’excellente humeur d’ailleurs, je veux y voir comme un sautillement de vie, auquel je rends hommage.

    Sauf que là, j’ai vraiment de la peine à suivre celui qui me fait si souvent l’honneur de ses mignonnes incisives. Que me reproche-t-il ? De trop insister pour faire venir sur mon plateau des… socialistes ! D’avoir tout entrepris, vendredi, pour arracher une émission spéciale intégralement consacrée à… son propre parti ! Ce qui fut d’ailleurs obtenu, à la satisfaction générale de tous les participants, très heureux finalement de mon insistance. 25 minutes d’émission avec seulement des socialistes : mon aimable mordilleur devrait s’en féliciter, non ?

    Que l’émission suivante, celle d’hier, fût intégralement consacrée à une conseillère fédérale… socialiste, puis vingt minutes de celle de ce matin à recevoir les trois candidates… socialistes au Conseil d’Etat, rien de cela ne semble calmer notre candidat au tressautement permanent. Sans doute ce dernier souhaiterait-il un univers médiatique intégralement consacré aux socialistes. Pourquoi pas ? Moi aussi, ces temps, pour mille raison, j’ai envie de voir la vie en rose.

    Pascal Décaillet

  • Christian Brunier nous aime. Nous non plus.

     

    Rester, partir ?

     

    Pour Christian Brunier, le mandat politique, c’est « Je t’aime, moi non plus » : ça va, ça vient. Un aller, un retour, un départ, et déjà la promesse d’un renouveau. Le désir qui commence à poindre, et déjà la fatigue. Je te quitte parce que je t’aime, je te quitte parce que je m’ennuie, je t’aime de m’ennuyer, je m’ennuie de t’aimer. Sans doute une histoire d’élection précoce, ou de désir monté trop vite : un mandat trop long, c’est comme une débandade, alors on meurt ou bien on part. En l’espèce, on part. Non sans de longs roulements de tambours et trompettes, des adieux qui n’en finissent plus, et, en primeur, la promesse de retrouvailles. Pourquoi pas à l’exécutif ? Dans cinq ans, lorsque le temps aura passé et que l’ardeur, à l’image du phénix, aura trouvé sa renaissance.

     

    A un détail près, qui pourrait d’ailleurs abréger l’insoutenable stage dans le désert du stylite Brunier : pourquoi diable cinq ans ? La succession évoquée est celle de Charles Beer. N’y a-t-il pas, déjà, des élections cet automne ?

     

     

    Pascal Décaillet